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Agriculture Bio en péril

Qui a encore suffisamment de pouvoir d’achat pour ne consommer que des aliments Bio alors que l’agriculture Bio est en péril ?

C’est la question essentielle quand on prétend développer une agriculture Biologique (Bio) avec label pour transformer une économie agricole nationale.

Actuellement 2,8 millions d’hectares des surfaces agricoles utiles sont sous labels Bio pour un total de 13,41 % d’exploitations en agriculture biologique soit 58 413 exploitations.

Depuis 2007, l’agriculture biologique, qui exclut le recours à la plupart des produits chimiques de synthèse (pesticides), a acquis ses lettres de noblesse.

Notamment depuis son brevet de reconnaissance décerné par la Food and Agriculture Organisation FAO).

L’agriculture biologique serait un modèle de production à l’ancienne.

Filière naissante

L’agriculture Bio ne s’arrête pas à l’exploitation agricole.

En effet, la filière comporte de nombreux autres opérateurs.

Aux côtés des agriculteurs, ce sont 63 739 producteurs et 20 906 transformateurs qui s’activent également pour son développement.

En bout de chaîne ce sont pas moins de 17 504 distributeurs (+ 13,3 % en 2020) qui offrent ainsi les produits aux ménages.

L’idée de 2017 du président français de monter en gamme de produits avec le développement du Bio semble se fracasser aujourd’hui sur la réalité du marché.

A double titre.

D’une part avec des consommateurs qui font le choix du prix le moins élevé.

Et d’autre part des producteurs soumis à des contraintes réglementaires plus strictes que les normes européennes.

Ainsi l’empilement des normes françaises est la bombe à retardement d’un écosystème économique fragile.

Alors que la CEE laissait le temps au temps, la précipitation française casse toute régulation possible d’une filière naissante.

Cahiers des charges, contrôles et exigences prend à la gorge tous les producteurs Bio français.

Les signaux économiques étaient pourtant patents en observant les données du commerce.

D’autant que le Bio ne représentait encore que 6 % du marché alimentaire français en 2020 soit près de 13 milliards d’euros.

Réalités économiques

Après avoir profité des marges, la distribution déclasse aujourd’hui les produits Bio de ses rayons et stoppe tous contrats avec de nouveaux producteurs Bio.

Le mieux serait toujours l’ennemie du bien selon un adage populaire.

La montée en gamme des produits qui est une aspiration qualitative pour l’alimentation s’avère catastrophique pour l’agriculture française.

On frôle l’erreur politique avec une déstabilisation de toutes les filières agricoles.

Côté agriculteurs, le Bio nécessite plus de travail artisanal de qualité

Côté élevage, le coût de l’alimentation pour les animaux et les charges énergétiques augmentent.

Côté des consommateurs, le coût de la vie fait diminuer les achats et le fameux panier de la ménagère.

Dans les grandes surfaces les ventes de produits Bio baissent ainsi de – 14 % (2022).

Résultat, avec les élevages de poules Bio par exemple, le marché des œufs dévisse comme l’agriculture qui se retrouve en péril.

En plus, le cheptel avec 1 million de poules bio, est bien trop supérieur à la demande des consommateurs.

Il en va de même avec la production du lait.

La filière laitière est en surproduction alors que la consommation de lait bio baisse (- 7 % en 2021).

De surcroît les négociations sur la politique agricole commune (PAC) n’apaisent pas les filières agricoles dans une ambiance d’inflation.

Tendances Bio

Après le boom du confinement Covid, on pourrait tabler sur un plafonnement des parts de marché.

Par contre l’essoufflement des ventes dans la conjoncture économique fait plutôt craindre une crise sérieuse.

De surcroît la filière agricole traverse le risque de pénurie d’électricité et de gaz ainsi que les phénomènes climatiques extrêmes.

Résultat, le marché alimentaire Bio, plus cher, est en perte de vitesse et en péril comme son agriculture : moins 51 millions d’euros sur un total de 13 milliards d’euros.

De même le marché alimentaire dans sa globalité connaît lui une perte de 5 milliards d’euros (2021).

Dans cette contraction de marché, le prix élevé des produits Bio devient leur pire faiblesse.

Mais cela n’est pas nouveau en économie ; le prix guide toujours le marché quelques soient les bonnes intentions.

Surtout face à une nouvelle concurrence qui résulte de nouvelles contraintes environnementales.

En effet les critères sans additifs et sans pesticides deviennent des valeurs ajoutées aux produits traditionnels.

Sans subir les contraintes du marché Bio, les produits conventionnels s’avèrent moins chers dans le cadre d’une stratégie de Haute Valeur Environnementale.

Il faut sauver l’agriculture Bio en péril…

Article : P. du Chélas

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Pour rappel, si le bio n’est pas produit localement cela implique une pollution aérienne, ferroviaire, maritime ou routière.




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