Avions électriques à piles et à hydrogène
Les avions électriques à piles et à hydrogène ne vont pas sauver le monde toute de suite.
Ni les voitures électriques non plus d’ailleurs.
Rien d’impressionnant effectivement quand on consulte les annonces de plan en matière de transition énergétique.
Pourtant une lame de fond prend naissance.
Des innovations et des idées émergent notamment d’avions électriques à piles et à hydrogène.
C’est le cas avec des projets différents respectivement d’avions électriques et d’avions hydrogénés.
Les uns et les autres s’inscrivent dans notre futur proche fait d’énergie propre.
Les deux concepts, à piles et à hydrogène, seront probablement des solutions d’avenir pour inverser la spirale infernale de la pollution des avions avec le CO2.
Il ne nous reste que notre soit disant intelligence qui pour l’instant ne fait que détruire notre planète.
Avions électriques
Dans sa définition Wikipédia nous explique qu’un avion électrique est un aéronef dont la propulsion est assurée par un ou des moteurs électriques, alimentés par des batteries, des panneaux solaires ou des piles à combustible. Merci Wik..
Avec le projet électrique, c’est de batterie au lithium qu’il s’agit.
Le problème de cette solution est la capacité de stockage des batteries et l’autonomie.
Mais pas seulement. Un autre problème de taille est aussi le poids des batteries.
Il faut trouver la solution ingénieuse pour placer placer 400 kilos de batteries (plus lourdes que des réservoirs de kérosène) dans les ailes et le nez de l’avion électrique.
Plusieurs projets d’avions électrique sont toutefois en gestation :
Airbus avec le CityAirbus Nextgen :
C’est un UAM (Urban Air Mobility) découlant du City Airbus et du Vahana.
Airbus prévoit une mise en service pour 2023.
Le City Airbus Nextgen se fixe ainsi une autonomie de 80 km à la vitesse de 120 km/h.
Avec huit moteurs électriques, il pourra transporter 4 personnes (le pilote et trois passagers).
Le CityAirbus ne produit que 65 décibels en vol mais il est reconnaissable avec sa queue en V.
Eviation Aircraft (israélo-américaine) avec l’Alice :
Avec l’avion Alice qui est un modèle prévu pour 11 places (deux membres d’équipage et neuf passagers).
L’avion vole grâce à deux moteurs de propulsion électrique magni650 de la société magniX.
Il possède une autonomie de 815 kilomètres pour une charge utile de 1,1 tonne.
Heart Aerospace (Suède) avec l’ES-19 :
Heart Aerospace développe l’ES-19. Il s’agit d’un un avion régional à propulsion électrique pour 19 passagers.
L’avion ES-19 ambitionne aussi une autonomie de 400 kilomètres avec quatre moteurs électriques de 400 kW alimentés par des batteries lithium-ion.
Il devrait arriver en 2026.
Pipistrel (Slovène) avec le Velis Electro :
Le Velis Electro (Alpha Electro) est le seul avion électrique à avoir été certifié par l’Agence européenne de sécurité aérienne (EASA), en 2020.
Le Velis Électro est en effet un avion biplace, léger et maniable pour un poids de 428 kg, batteries comprises.
Il se propulse avec un moteur E-811-268MVLC de 29,7 kg pour une puissance maximale de 57,6 kW (78 ch) à 2500 rpm (en décollage).
En vol de croisière le moteur développe une puissance continue de 49,2 kW (67 ch) à 2350 rpm.
Dans le ciel, le Pipistrel atteint sans bruit la vitesse de 170 km/h et se promène à 300 m d’altitude sans difficulté. Son pilote redécouvre le bruit de l’air (cockpit fermé malgré tout).
Pour ce tour de piste, notre Pipistrel (l’avion, pas notre chauve souris) se recharge en 40 mn.
Son prix est très concurrentiel car son heure de vol revient à 2 euros d’électricité contre 40 50 euros de carburant pour un avion thermique.
Si vous aimez les sensations, vous pouvez faire un baptême de l’air à l’aéro-club de Brest avec la compagnie Finistair.
VoltAero avec un prototype :
En cours de test, le prototype vole pour l’instant 30 minutes. Le développement se poursuit en Charente-Maritime où la société est implantée.
TECNAM (Norvège) avec le P-volt :
Il s’agit d’un avion électrique de 19 places que développe notamment Wideroe en partenariat avec Rolls-Royce et TECNAM
Les développeurs se fixent d’ailleurs une mise sur le marché pour 2026.
Avions avec Hydrogène
L’hydrogène est peu présent dans l’atmosphère, il va donc falloir l’extraire des ressources fossiles ou de l’eau.
De plus sa fabrication nécessite autant d’énergie que l’hydrogène ne peut d’ailleurs en produire.
Universal Hydrogen, start-up californienne, arrive en France avec son fondateur, Paul Eremenko, un ancien patron de l’innovation d’Airbus.
L’idée de Paul Eremenko, et de son équipe, est d’appliquer le système du kit à l’existant aéronautique pour transformer les moteurs d’avions actuels.
L’objectif de dé – carbonation passera ainsi par un kit de conversion groupant une pile à hydrogène avec des moteurs électriques.
L’idée révolutionnaire de Universal Hydrogen est la mise au point de capsules d’hydrogène prêtes à l’emploi pour alimenter l’ensemble. Tout bête quoi…
Ce nouveau dispositif permettra de bannir le kérosène grâce à une énergie produit par l’électrolyse de l’eau.
L’avantage de la technologie de cette start-up californienne est d’éviter la construction de nouveaux avions et de pouvoir être mise en œuvre partout.
Les recharges d’hydrogène seront disponibles sur place et régleront le problème de la distribution d’hydrogène liquide dans les aéroports.
Sur le plan de la sécurité, ces recharges seront en kevlar (solide) pour garantir leur résistance et leur étanchéité durant le transport.
Renforcée par Thomas (Tom) Enders, Président d’Airbus de 2007 à 2012 et John Leahy ancien Directeur Commercial d’Airbus, l’équipe de Universal Hydrogen ambitionne ainsi un premier vol expérimental pour septembre 2022.
Les tests devront déterminer le choix entre hydrogène liquide et hydrogène gazeux. Le premier permet de réduire la taille des réservoirs et la performance tandis que l’autre est plus facile à utiliser.
Il faut maintenant osciller entre les avions électriques à piles et à hydrogène
Le futur proche
À plus long terme (2035), les travaux aboutiront au concept de pile à combustible pour alimenter directement un moteur électrique.
Cela supprimera donc l’inconvénient des batteries.
La recherche fera aboutir ainsi la fusion des avions électriques à piles et à hydrogène.
Avec la pile à combustible, l’électricité nécessaire sera fourni en vol.
Cela se fera avec la réaction chimique de l’oxygène prélevé dans l’air et de l’hydrogène liquide embarquée dans des réservoirs.
Consulté sur ce sujet, l’ingénieur Séraphin Grossel, expert en Ingénierie des systèmes complexes, met en garde sur le captage de l’hydrogène dans l’atmosphère.
Selon lui, il va exister un seuil d’équilibre et d’aspiration à ne pas dépasser.
Tout comme pour le captage de l’hydrogène dans l’eau de mer.
Article : P. du Chélas
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Photo : Tecman
