Avions et CO2 contre climat
Après le Covid et malgré le réchauffement du climat avec le CO2, du côté des avions, c’est plutôt la pleine forme.
On apprenait ainsi le 9 mai 2023 que la célèbre compagnie aérienne Ryanair passait sa plus grosse commande d’avions Boeing.
En 2020, on estimait la flotte mondiale d’avions à 22 880 appareils de tous types pour environ 1400 compagnies.
Ces avions effectuent globalement chaque jour un total de 200 000 vols et on s’oriente vers un doublement du trafic aérien dans 20 ans.
Or, on estime aussi actuellement qu’un passager en avion émet 285 grammes de CO2 par kilomètre.
Ce même passager en émet d’ailleurs 158 grammes en voiture et 14 grammes en train.
Horizon du secteur aérien
Selon la firme Boeing, les besoins et la croissance du trafic aérien mondial vont nécessiter en 2041 près de 43 610 nouvels avions et cargos neufs.
Autant d’avions donc qui auront un impact sur le climat avec le CO2.
L’épidémie du Covid n’aura donc au final aucun impact sur le long terme sur le besoin d’avions neufs.
En effet, au cours de la crise du Covid l’arrêt de l’aviation résultait de l’impossibilité de voyager.
Et non en raison d’une tendance et d’une baisse notamment de la demande de voyages aériens.
A titre d’exemple, et selon les prévisions d’Airbus, le nombre de passagers transportés en Inde devrait ainsi passer de 165 millions (2019) à 641 millions en 2041.
Par contre, le trafic aérien en croissance va nécessiter le remplacement des appareils anciens.
Et aussi la mise en service de nouveaux avions supplémentaires.
Il en sera d’ailleurs de même pour les pilotes ce qui offrira malgré tout des emplois de haut niveau.
Parallèlement, le secteur aérien a pris l’engagement d’atteindre le » zéro émission nette » de CO2 pour 2050.
A ce sujet, la polémique sur les » jets privés » n’aura abouti par contre qu’à la promesse de l’aviation d’affaires de limiter le nombre de ses vols inutiles.
Et aussi d’utiliser des avions plus éco – responsables pour réduire leurs empreintes carbones.
Mais cela n’empêchera pas sa croissance avec 5,3 millions de vols privés en 2022.
Sur ce point, l’Europe ne représente au final que 573 806 vols en avion privé et cela à l’arrivée ou au départ.
Tendances inversées
De l’analyse du secteur aérien il ressort donc une certaine volonté : celle de devenir éco – responsable.
Les nouveaux avions et leurs technologies divisent par 2 la consommation passager/kilomètre et donc réduisent les émissions de CO2.
Par contre, la croissance du trafic multiple depuis 1990 a été multipliée par 5 ce qui augmente les émissions de CO2 totales.
Économiquement, un avion devient notamment trop vieux quand son entretien coûte plus cher que l’amortissement de l’achat d’un avion neuf qui requiert moins d’entretien.
Mais comment faire alors pour devenir éco – responsable ?
Les solutions techniques restent en effet limitées : avion électriques, carburant « vert » ou même planeurs.
Les commandes en cours vont ainsi mettre en service des avions pouvant voler entre 10 et 40 ans.
Et de surcroît avec des moteurs contribuant aux fameuses traînées de condensation que l’on nomme » contrails « .
Loin d’être une arme secrète, ces » contrails » ne sont d’ailleurs absolument pas des » chemtrails » ou des traînées chimiques.
Ces trainées n’ont d’ailleurs aucun rapport avec les émissions de CO2 quand bien même elles agissent sur globalement comme effet réchauffant sur le climat.
En fait, ces » contrails » se forment à la sortie des réacteurs quand l’air est froid et humide et toujours à haute altitude.
Donc pour ces appareils, et sauf d’en changer les moteurs, la seule solution sera le carburant » vert » pour entrer dans une économie circulaire durable.
Mais ce carburant alternatif en cours d’évolution n’existe pas vraiment encore.
Bio- carburant d’avenir
Globalement la combustion du carburant (kérosène) de l’aviation correspond à 1 milliard de tonnes de CO2 sur une année.
Un avion émet 25 fois plus de CO2 qu’un camion et 100 fois plus qu’un bateau.
L’industrie travaille pour l’instant sur un mélange avec de la bio masse pour produire un biocarburant (dit SAF) pour l’aviation civile.
En effet, l’objectif est d’éviter les matières premières alimentaires et de développer un nouveau biocarburant à base de déchets agricoles, sylvicoles et d’huiles de cuisson.
Les premiers biocarburants pour entraînaient au final une augmentation de la déforestation avec des cultures comme celle de l’huile de palme par exemple.
En effet, un biocarburant avec des déchets ménagers communs ne produit que 5,2 gr de CO2 par mégajoule d’énergie quand le kérosène en produit 89 gr.
Autant de CO2 résultant des moteurs d’avions actuels ayant un impact sur le climat et les GES.
Commandes et livraisons d’avions
| Commandes | BOEING | AIRBUS |
| 2018 | 893 | 747 |
| 2019 | vmax | 768 |
| 2020 | 184 | 566 |
| 2021 | 479 | 611 |
| 2022 | 774 | 820 |
| Livraisons | BOEING | AIRBUS |
| 2018 | 806 | 800 |
| 2019 | 345 | 863 |
| 2020 | 157 | 566 |
| 2021 | 340 | 605 |
| 2022 | 774 | 820 |
Depuis l’apparition sur notre planète du cycle biologique du carbone celle-ci assure sa continuité grâce à un cycle fermé.
Le carbone est en effet le constituant majeur de deux gaz à effet de serre nécessaire : le CO2 et le CH4.
Sans carbone, aucune vie ne serait possible sur terre et son recyclage (biogénique) garantit le climat et la biodiversité.
Les différents types de carburants alternatifs ou Sustainable Aviation Fuels (SAF) ont une empreinte carbone variable.
Par contre, les ressources pour la production de ces biocarburants comme l’huile de palme sont restreintes.
Article : P. du Chélas
Biocarburants à l’huile
Avions et particules fines
Co2 Biogénique et Carbone végétal
Réchauffement climatique et responsabilités
CO2 : carbone et planète
Gaz à effet de serre : GES
CO2 et gaz additionnels des GES
Avions électriques à piles et à hydrogène
Huile de Palme et santé
Convention d’Aarhus / UICN / AI Act
Crédits Photos : Pixabay.com
Site web de partage d’images diffusées en licence libre
