Baleine de Minke : après les harponneurs, les touristes

15/11/202223/03/2023 Sremski

La baleine de Minke est un cétacé à museau pointu et à fanon.

Tout comme la baleine à bosse, la baleine de Minke est un rorqual.

Elle mesure entre 7 et 9 m pour un poids d’environ quinze tonnes à l’âge adulte.

C’est la deuxième plus petite espèce de mysticètes (cétacés à fanons) après la baleine pygmée.

De couleur noire ou gris foncé, elle ne se différencie des baleines bleues qu’en raison d’un des assassins de baleines dont elle tire le nom.

C’était un pêcheur un allemand du nom de Meincke.

Époque où la baleine n’avait qu’une valeur marchande pour l’homme en raison de sa graisse.

Une baleine de Minke ((Balaenoptera acutorostrata) est très gentille.

Tout comme une baleine bleue (Balaenoptera musculus) d’ailleurs.

Elle s’en distingue par une bande grise sur le côté de sa nageoire ainsi que par des bandes blanches distinctives sur ses nageoires pectorales.

On connaît mieux aujourd’hui la baleine de Minke et on en distingue deux espèces différentes :

la baleine de Minke commune dans l’hémisphère nord (Balaenoptera acutorostrata)
le petit rorqual de l’Antarctique dans l’hémisphère sud (Balaenoptera bonaerensis) ou rorqual boréal

C’est d’ailleurs le petit rorqual de l’Antarctique que l’on désigne aussi de Minke qui est particulièrement la proie des baleiniers japonais.

Ces harponneurs japonnais les pêchent soit disant pour recherches scientifiques.

L’UICN a classé dans sa liste rouge le petit rorqual de l’Antarctique comme quasi menacé.

Les pêcheurs d’un côté…

On ne saluera pas à ce sujet les Islandais dont l’industrie baleinière a décidé de mettre fin à la chasse des baleines de Minke.

La raison en est purement mercantile : cette chasse ou pêche, comme ils disent, est jugée maintenant trop peu rentable.

En 2017, le sanctuaire de Faxafloi Bay, où les baleiniers faisaient 80 % de leurs prises, a été élargi.

Cela a d’autant allongé leurs routes et leurs a coûté du temps et de l’argent en les forçant s’éloigner davantage des côtes.

Cela ne l’est pas empêché malgré tout de chasser les baleines juste aux limites de la zone protégée.

Business is business même en mer et avec des mammifères marins.

Un autre péril a surgi ces dernières années pour les baleines, le tourisme.

Ce tourisme représente 350000 touristes par an et 24 milliards d’euros de recette.

Les touristes de l’autre…

Il faut savoir qu’en Islande les plus gros consommateurs de viande de baleine sont maintenant les touristes.

Mais les touristes ne font pas que manger de la baleine.

Ils perturbent aussi les écosystèmes comme à Maya Bay par exemple.

De plus en voulant les approcher en bateaux avec la mode du whale watching, les touristes perturbent la vie des baleines de Minke.

Frederik Christiansen, chercheur de l’université de Murdoch a présenté une étude lors du 2° Congrès sur les baleines à bosse qui s’est tenue du 3 au 7 juillet 2017 à la Réunion.

Les navires d’observation déroutent les baleines qui arrêtent de manger.

Sans mettre en péril les mammifères, le whale watching crée un désordre chez une espèce en osmose avec son milieu.

Par contre le milieu habituel de la baleine de Minke change aussi en raison du climat avec la fonte de la banquise.

Tout comme pour l’ours polaire d’ailleurs.

La Péninsule Antarctique a perdu près de 80 jours de banquise.

Cela a un impact direct sur l’habitat des baleines de Minke et donc sur leur alimentation.

En plus, les baleines sont une pompe marine (The Whale Pump).

Elles régulent l’écosystème et la biocenose.

En effet elles remettent en circulation le poisson et le zooplancton (krill) qu’elles ingèrent en profondeur à la surface sous la forme de matière fécale riche en azote.

Article : P. du Chélas