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Bassines et retenues d’eau à sec

L’actualité médiatique depuis 2 ans pointe du doigt des réserves d’eau agricole que l’on nomme  » bassines  » ou retenues d’eau.

De nombreuses actions dénoncent ces bassines comme étant un accaparement de l’eau naturelle pour des intérêts personnels à savoir ceux des agriculteurs.

Par contre, et au delà des Parties en présence, ce phénomène en masque un autre : celui de la pénurie d’eau.

Et plus précisément du dérèglement climatique qui augmente les sécheresses.

Et effet cette pénurie n’est pas le résultat d’un nombre trop important de retenues d’eau ou de bassines.

C’est tout simplement le résultat d’un dérèglement climatique qui va priver une bonne partie de l’Europe de son eau pluviale.

Cette future absence d’eau disponible va aussi nous renvoyer à un autre problème plus dramatique : celui de notre sécurité alimentaire.

En effet, les cultures céréalières ont besoin d’eau pour se développer ce qui expliquent l’éclosion de bassines et de retenues d’eau.

Déficits chroniques en eau

Les études actuelles et leurs projections pour les décennies prochaines énoncent une baisse sérieuse des débits d’eau en France.

On devrait atteindre un déficit de l’ordre de 40 % dans la moitié nord du pays et de 30 % dans l »autre moitié.

La baisse de niveau d’eau des fleuves, rivières et canaux est d’or et déjà une réalité.

En 2022, la recharge des nappes phréatiques étaient retard d’environ un mois et demi par rapport aux années précédentes.

Pour l’instant le système hydraulique avec ses barrages le long des fleuves et des rivières arrive encore à réguler le débit en eau (débit réservé) en amortissant le déficit.

Mais ce que l’on observe moins bien à l’œil nue en regardant les réservoirs des barrages, c’est la baisse des taux de remplissages qui plonge à 60 %.

Ainsi le débit réservé d’eau (réglementaire) nécessaire pour assurer à la fois la vie aquatique, la biodiversité, l’alimentation humaine en eau et l’agriculture va décrocher.

Le premier effet, et non des moindres, sera de rendre les voies navigables inutiles et empêchera le transport.

Autre effet aussi, les actuels chantiers de retenues d’eau seront inutiles hormis pour stocker du blé.

A condition de pouvoir encore en faire pousser.

Rareté de l’eau et sécheresse

L’Europe, bien tempérée, voit actuellement la moitié de sa population confronter à des difficultés d’approvisionnement en eau.

Globalement en Europe, les besoins en eau représentent 250 milliards de m3 d’eau pompées à 62 % dans les eaux souterraines (phréatiques) et pour 38 % dans les eaux de surface comme les lacs, les rivières et les ruisseaux.

Le secteur de l’agriculture utilise près de 40 % des ressources en eau en Europe.

Ensuite ce sont les ménages qui en utilisent 12 % et l’industrie qui en utilise quant à elle 18 % avec l’exploitation minière.

Par contre, les européens vont devoir apprendre à faire la distinction entre rareté des ressources en eau et sécheresse climatique.

Pour faire simple, la rareté correspond à une tension entre les besoins et la disponibilité des ressources en eau.

La sécheresse par contre n’est qu’une indisponibilité en eau temporaire dans le temps.

On distingue d’ailleurs 3 types de sécheresses :

  • sécheresse météorologique : déficit prolongé de pluies
  • sécheresse des sols (agricole) : carence en eau des sols et de la végétation
  • la sécheresse hydrologique : niveaux d’eau et de débits anormalement bas des cours d’eau et des sources

Par contre, sécheresses du sol et sécheresses météorologiques ne signifient pas sécheresses hydrogéologiques.

En effet, le sous-sol stocke les eaux de pluie du cycle hydrologique en cours.

Mais il stocke aussi les eaux des cycles des années précédentes.

Mais dans ces deux cas, de rareté des ressources ou de sécheresse, la pluviométrie moyenne et le déficit pluviométrique vont prendre une place à part entière comme la météo.

Les autres termes techniques que les Français vont devoir maîtriser rapidement sont ceux de stress hydrique et d’indice d’exploitation de l’eau.

L’indice d’exploitation indique le volume de captage de l’eau par rapport à la ressource disponible.

Plus grave, le stress hydrique indique un mauvais emploi de l’eau disponible.

Vers le rationnement

Schématiquement la France dispose de 270 000 kilomètres de cours d’eau permanent.

Quatre grands fleuves français irriguent le pays : Garonne, Loire, Rhône et Seine.

On estime ainsi les ressources d’eau disponibles de toutes origines à 190 milliards de m3 par an environ.

La disponibilité physique provient quant à elle des précipitations et des nappes souterraines.

Les précipitations représentent 480 milliards de m3 en moyenne par an.

Les nappes souterraines quant à elle ont un stock permanent de 100 milliards de m3 (6500 aquifères) selon le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM).

Côté consommation, les besoins des français sont de l’ordre de 32 milliards de m3 an.

Malgré cela, on demande de rationner l’eau que l’on utilise quand il fait chaud.

Et alors que l’on en veut justement beaucoup plus.

Le problème, c’est que l’eau se pompe plus vite qu’elle ne se remplace par les pluies.

Dans le monde, on estime le volume total des eaux souterraines à 23 millions de kilomètres cubes.

Par contre, moins de 6 % des nappes souterraines se trouvant dans les deux premiers kilomètres de la croûte terrestre se renouvellent au cours d’une vie humaine.

Actuellement en raison du échauffement climatique global, les périodes de sécheresse sont plus fréquentes et plus intenses.

Ainsi, les régions françaises ne sont pas égales en matière de réserves d’eaux souterraines.

D’autant plus que la recharge saisonnière s’étend en général d’octobre à avril.

C’est le moment où la nappe doit augmenter pour atteindre son niveau habituelle.

Entre une montée jusqu’à niveau maximum et une descente jusqu’au niveau très bas, il peut s’écouler 10 ans.

Autant il est possible de prendre des mesures en amont pour anticiper la sécheresse d’une nappe inertielle autant il n’est pas possible d’anticiper la sécheresse d’une nappe réactive dépendante de la pluie.

La surexploitation des ressources en eau fait partie des 9 limites planétaires.

Cela impacte directement la flore et la faune qui en dépendent.

Article : P. du Chélas

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