Chlordécone et curlone
Chlordécone et curlone contre insectes et santé de l’individu.
les deux sont des pesticides. Malheureusement aussi bien connus.
Un pesticide est un produit phytopharmaceutique. Il agit notamment sur les fibres nerveuses de l’organisme.
Le terme pesticide correspond en droit aux « produits anti – parasitaires à usage agricole ».
Mais aintenant l’appellation communautaire de « produits phytosanitaires » remplace progressivement l’ancienne appellation.
Mais on nomme aussi les pesticides avec l’appellation ; produits phytopharmaceutiques
Origine du Chlordécone
Le chlordécone un pesticide organochloré de la famille des bishomocubanes.
Il appartient donc à la même famille que le DDT, le lindane ou le mirex.
Il fut breveté en 1952 aux États-Unis.
Le chlordécone est aussi un produit phytosanitaire.
Par contre le chlordécone est surtout un perturbateur endocrinien.
Et c’est aussi un neurotoxique classé comme cancérogène possible en 1979.
La société Dupont de Nemours le commercialisa à partir de 1958 sous le nom de marque commerciale « Kepone® » ou « GC-1189® ».
Kepone, Curlone et Chlordécone
L’exposition des ouvriers dans les usines américaines de fabrication du Kepone (usines Hopewell en Virginie) fut tellement virulente que cela amena de nombreuses études quant à sa dangerosité.
La molécule possède en effet un rôle de perturbation hormonale et endocrinienne en mimant l’action des œstrogènes.
En raison de sa dangerosité, le chlordécone est interdit aux États-Unis dès 1976.
En 1990, le chlordécone prit alors le nom en CURLONE.
C’était pour éviter les ennuis suite à la mauvaise publicité faite en raison des conséquences graves qu’il occasionne pour la santé.
Le chlordécone est maintenant inscrit dans la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants.
Il possède les propriétés physico-chimiques des organochlorés.
Plus grave, il s’avère également reprotoxique.
Autrement dit il peut altérer la fertilité.
L’Organisation mondiale de la santé classe le chlordécone comme cancérogène possible depuis 1979.
Pesticides et chlordécone contre la santé l’individu.
Pesticides et chlordécone
En France, le chlordécone sera utilisé officiellement entre 1981 et 1993.
Et notamment dans les Antilles françaises entre 1973 et 1993.
Par contre il servira encore au delà de 1983 grâce à deux dérogations ministérielles.
Et aussi de manière clandestine ensuite par les planteurs.
Le motif était la lutte contre le charançon du bananier.
Résultat, la quasi-totalité des Guadeloupéens et des Martiniquais seront contaminés par ce pesticide.
Extrêmement rémanent dans l’environnement, il s’avère très toxique.
Le chlordécone est ainsi à l’origine d’une importante pollution des sols et des eaux et contamine les denrées animales et végétales.
Comme le chlordécone passe dans la chaîne alimentaire, il contamine également le bétail et les volailles.
Mais aussi les rivières, le littoral marin avec les poissons et les crustacés et les sols avec les légumes et les racines.
Le chlordécone est Lipophile.
Il possède une forte capacité à s’accumuler mais aussi à se bio – concentrer.
Il reste peu soluble dans l’eau avec un faible potentiel de volatilisation.
En plus, il n’est ni hydrolysable, ni biodégradable dans l’environnement.
Sa photo dégradation directe est notamment infime.
Dans les sols et les sédiments, son processus primaire de décomposition est la biodégradation anaérobique.
Par contre, elle reste très faible de d’ordre de moins de 10 %.
Il s’utilise en poudre avec une concentration maximum de substance active de 5 %.
Le chlordécone s’appliquait directement à raison de 30 g par pied de bananier, soit 1,5g de matière active.
Deux applications étaient préconisées chaque année et chaque application apportait ainsi 3 kg de chlordécone à l’hectare.
Bilan dramatique du chlordécone
L’IFREMER – DSDS et la DSV réalisent des enquêtes en France en 2002 et en 2003.
Elles portaient alors sur la présence de résidus d’organochlorés dans la chair de poissons et de crustacés en milieux marin, continental (rivières) et en bassins d’élevage.
Ces enquêtes faisaient en effet suite au problème levé aux Antilles avec les dangers du chlordécone.
En 2004, le GREPHY publia une fiche mettant en exergue les résultats d’un plan de contrôle de la DRCCRF.
Cette fiche pointe alors des taux de non-conformité en chlordécone très élevés.
Les relevés ciblaient la patate douce et le dachine ou taro.
Les taux étaient respectivement de 30 et 29,8 % et plus faible pour l’igname à 5,6 %.
Suite à la contamination dans l’environnement, on ferme des sources d’eau.
Et on interdit aussi la culture dans certaines zones.
En théorie, l’organisme humain élimine la moitié du chlordécone au bout de 165 jours.
Justice et chlordécone
Rendre justice s’avere apparemment très complexe en matiere de chlordécone.
En effet la justice reconnaît que les services de l’Etat ont commis des négligences fautives.
Et cela en permettant la vente d’une même spécialité antiparasitaire contenant 5 % de chlordécone.
Mais en juin 2022, le tribunal administratif de Paris rejette les demandes d’indemnisation des plaignants pour préjudice d’anxiété.
Et bien qu’il condamne l’Etat pour des négligences fautives.
En cela le tribunal administratif considère qu’en dehors de leurs présences en Martinique ou en Guadeloupe, pendant au moins douze mois depuis 1973, les plaignants ne font état d’aucun élément personnel et circonstancié justifiant le préjudice d’anxiété dont ils se prévalent.
Cette décision concerne ainsi les seuls 1240 requérants.
En ce qui concerne la procédure pénale, les deux juges d’instruction du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris ont fait part en mars 2022 de clore le dossier sans prononcer de mise en examen.
Les collectivités et associations plaignantes de l’affaire veulent poursuivre leur actionnpour obtenir justice.
Aucun vendeurs de chlordécone n’est inquiété.
Pesticides, insecticides, Chlordécone et curlone quand tu nous tiens … comme le lindane
L’exposition aux pesticides peut se produire directement dans le cadre de leur fabrication ou de leurs utilisations professionnelles ou domestiques
Mais aussi indirectement par l’air et l’alimentation.
Article : P. du Chélas
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