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Cobalt et plainte contre les GAFA

Au Congo la lutte contre l’exploitation des enfants dans les mines de cobalt prend une nouvelle tournure.

La République Démocratique du Congo (RDC) recèle ainsi environ 50 % à 60 % des réserves mondiales de cobalt.

Le cobalt est un composant essentiel des batteries équipant les voitures électriques.

Il fait aussi partie de la prochaine génération des produits de base et devient stratégique.

Ce métal bleuté, aux propriétés physiques assez proches du fer et du nickel, permet à nos batteries électriques de stocker de l’énergie sans surchauffer.

Et surtout sans prendre feu et provoquer des incendies.

Le cobalt est nécessaire à l’automobile mais aussi pour les ordinateurs (PC) et les téléphones portable (smartphones).

En effet ces appareils en contiennent entre cinq à dix gammes contre cinq kilos pour un moteur électrique.

Une extraction inhumaine

On produit 120 000 tonnes de cobalt dans le monde et sa production devrait notamment atteindre 357 000 tonnes en 2030.

En raison de son prix qui explose (+ 71% en 2017), son extraction attirent environ 200 000 personnes.

De surcroît, parmi elles, 40 000 sont des mineurs d’âge (UNICEF, 2014).

Ces mineurs d’âge travaillent 12 heures par jour pour un salaire mensuel de 50 à 60 euros.

Et dans le même temps, le cobalt atteint le prix de 90 000 dollars la tonne métrique.

Munis de simples pelles dans des mines artisanales souvent illégales, ces jeunes travaillent dans des tunnels mal aérés.

De plus les tunnels menacent aussi de s’effondrer, le tout sans protection bien évidemment.

Les mineurs artisanaux vendent leur minerai à des coopératives locales.

Ces dernières le revendent ensuite aux commerçants locaux.

Ce sont ces commerçants qui sont en relation avec les négociants internationaux et les exploitants des mines.

Un commerce lucratif

Le cobalt artisanal fini ainsi par être exporté en Chine sous forme de concentré.

Cette exploitation artisanale représente environ 25 % de la production du cobalt congolais.

C’est environ 25 000 tonnes par an (2018).

Glencore et Trafigura, sont des producteurs et des fournisseurs des marchés mondiaux.

Ils sont installés en Suisse (l’un à Zoug et l’autre à Genève).

Ce sont deux géants mondiaux du négoce du cobalt.

Glencore extrait en effet près du tiers de la production mondiale.

La société revendique aussi un cobalt « propre » exploité sans enfants.

Cet argument du cobalt propre est important pour les grands fabricants automobiles et le GAFA.

En ces derniers ne veulent pas ternir leur image avec une exploitation d’enfants.

Par contre Trafigura, l’autre géant de fraîche date, reconnaît son approvisionnement avec des mineurs artisanaux.

Cette société argue qu’une extraction artisanale bien encadrée permet rapidement et simplement d’augmenter la production mondiale de cobalt.

Pour cela Trafigura emploie 5 000 ouvriers dans sa concession de 120 km2.

Cobalt et réaction de la justice

L’association de défense des droits de l’Homme, International Rights Advocates (IRAdvocates) représente plusieurs membres de familles d’enfants mutilés ou tués dans l’effondrement de tunnels.

L’association déposa une plainte en 2019 devant un tribunal à Washington contre Apple, Google, Microsoft, Tesla et Dell.

Le motif était l’exploitation des enfants notamment dans les mines de Cobalt en RDC.

Cette plainte avait pour objectif de dénoncer les conditions d’extraction et portait sur quatre points :

  • travail forcé d’enfants
  • enrichissement injuste
  • négligence dans la supervision de la chaîne de valeur
  • affliction intentionnelle de détresse émotionnelle

Dell et Apple ont immédiatement réagi à ces accusations.

Apple a de son côté produit la liste de ses exploitants et de ses audits réalisés par des cabinets indépendants.

Apple a également annoncé avoir radié six raffineurs de cobalt de la liste de ses fournisseurs en 2019.

Amnesty International de son côté explicite que les multinationales de l’industrie technologique sont aussi responsables de l’exploitation des enfants.

Elle met en avant que ces enfants récoltent et transportent le cobalt en sac (30 kg).

Elle souligne qu’ils sont payés par les négociants au sac de minerai non pesé.

Amnesty International dénonce ainsi l’absence de règles permettant une indemnisation réelle du poids et de la qualité du cobalt.

Cobalt et prise de conscience

En réaction à cette affaire d’exploitation d’enfants, il a ainsi été créé Responsible Cobalt Initiative (RCI) soit l’Initiative du Cobalt responsable.

L’objectif est en effet d’avoir une plus grande transparence de la chaîne d’approvisionnement du cobalt.

La RCI est ainsi composée composé d’une trentaine de membres.

Parmi eux, les géants de la technologie Apple, HP et Huawei, les constructeurs automobiles Volvo, BMW et Daimler, le fabricant sud-coréen de batteries Samsung SDI.

Et aussi le recycleur de batteries chinois GEM Co Ltdl ainsi que des producteurs de cobalt chinois comme Zhejiang Huayou Cobalt Co.

La réalité économique est complexe et la volonté de transparence se heurte à l’exploitation du coltan.

En effet, le coltan permet de produire du tantale ou du cobalt.

Par contre son raffinage présente le risque de mélanger des lots éthiques avec des lots moins traçables.

Article : P. du Chélas


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