Quand DART désintègre l’astéroïde Dimorphos
La mission DART pour Double Asteroid Redirection Test a testé une méthode pour dévier un astéroïde et surtout pour qu’elle désintègre l’astéroïde Dimorphos.
Pour la première fois de son histoire, l’espèce humaine a donc directement dégrader l’immense écosystème spatial.
La science peut ainsi parfois être surprenante et très souvent d’ailleurs.
Après la pollution spatiale et à défaut d’envoyer un homme sur mars, la NASA a donc envoyer un missile sur l’Astéroïde Dimorphos de 160 m de large .
Plus exactement, elle a envoyé un engin spatial de 560 kg s’écraser sur ce petit astéroïde.
Dimorphos est d’ailleurs satellite d’un autre satellite de 780 m de large nommé lui-même Didymos (Didymoon).
Pour les effets spéciaux, c’est une fusée Falcon 9 de la société SpaceX qui lança le Razor Crest doté d’un moteur ionique.
Tout débuta en mars 1989 quand un petit astéroïde de 700 m de long (Asclépios) s’approcha à 700 000 km de distance de la terre.
Émotion spatiale
Panique générale donc à l’époque : allons nous tous mourir ?
Scénario de l’holocène avec trou géant de 15 km de large.
Et risque d’impact équivalent à 20 000 bombes à à hydrogène.
Tout le monde s’emballe alors après avoir visionné au cinéma le film » Impact « .
Angoisse générale aussi en regardant sur internet les images satellites du cratère de Chicxulub près de la péninsule du Yucatán.
Résultat, le colonel Sylvester met en œuvre le projet AIDA (Asteroid Impact & Deflection Assessment) pour sauver la planète.
Plus question de perdre des dinosaures.
Justement, loin de nous à 30 millions de kilomètres, Dimorphos et Didymos sont des objets géocroiseurs.
Plan anti – collisions
Didymos fait 780 mètres de diamètre et Dimorphos 160 mètres de diamètre.
La question taraude : sommes-nous capables de dévier un astéroïde ?
C’est ce que les scientifiques de la NASA voulaient notamment déterminer avec leur mission DART (Double Asteroid Redirection Test).
L’objectif de cette mission de la NASA était ainsi de vérifier la possibilité de dévier la trajectoire d’un astéroïde.
Et surtout aussi de réaliser cette possibilité avec l’écrasement d’un engin spatial.
La mission DART débuta le 23 novembre 2021 avec le décollage de sa fusée et de son engin spatial.
Celui-ci se déplaça alors à la vitesse de 6,6 kilomètres par seconde (23 700 km/h) vers sa cible pour compenser son faible poids à l’impact.
La scène de ce blockbuster fut filmée grâce à l’Agence spatiale italienne.
Elle prêta son satellite LICIA Cube ((Light Italian CubeSat for Imaging of Asteroids) spécialement construit pour filmer les astéroïdes.
Dimorphos se trouvait d’ailleurs au moment de l’impact à 11 millions de km de la Terre.
Mais cette distance n’était-t-elle pas minuscule à l’échelle interstellaire.
On évoqua l’objectif titanesque de la mission DART mais la seule conséquence envisagée était une déviation de 1 % de son orbite.
Succès de la mission
Le film se termine bien car la NASA avait bien calculé à la main les trajectoires.
Et son vaisseau spatial a bien percuté l’astéroïde Dimorphos comme le prévoyait colonel Sylvester.
Ne restez plus qu’à vérifier la déviation de Dimorphos pour confirmer son changement d’orbite.
Le télescope spatial Hubble photographia Didymos et Dimorphos le 8 octobre 2022 soit 285 heures après l’impact.
Sur la photo une queue de poussières se dégageait bien avec la collision.
Le commandant de la NASA Bill Nelson annonça alors le résultat : l’orbite de Dimorphos était réduite de 32 minutes.
Dimorphos ne met plus que 11 heures et 23 minutes pour faire sa révolution au lieu des 11 heures et 55 minutes initiales.
Mais la NASA as t elle pensé à l’effet papillon ?
Au-delà de cette conséquence de l’impact, on peut imaginer également en cascade une suite de collisions en chaine d’astérides.
On ne maîtrise pas l’horlogerie des astres.
En dérégler un peut éventuellement engendrer un dérèglement plus important.
La sonde HERA de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) va jeter un œil en 2023 pour voir si tout va bien au final.
On est rassuré maintenant que DART désintègre l’astéroïde Dimorphos…
Article : P. du Chélas
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