Eau douce : une ressource stratégique mondiale
Les experts citent souvent notre titre selon lequel l’eau douce est une ressource stratégique mondiale.
Ce qu’ils développent moins souvent c’est que posséder la terre c’est aussi posséder le contrôle de l’eau de nos sociétés modernes.
La vision humaniste est souvent celle de l’accès à l’eau comme grand enjeux planétaire de ce siècle.
La vision plus stratégique est d’avoir le contrôle de la ressource.
Certains Think tanks mettent en avant qu’il est impossible de cultiver des céréales sans eau.
C’est pas faux.
Mais avec cette approche c’est oublier que les espèces ne peuvent survivre sans eau.
D’ailleurs l’espèce humaine connaît un stress hydrique avec moins de 1700 m3 d’eau par an.
L’eau douce est tellement naturelle qu’elle est depuis l’éternité le socle de la géopolitique des territoires et des États.
Mais on ne le redécouvre qu’aujourd’hui avec le réchauffement climatique.
Ressource mondiale en eau
La terre est couverte à 70 % d’eau soit environ 1,4 milliards de km³ d’eau.
A ce titre c’est à la fois une ressource et un stock qui se compose de 97,2 % d’eau salée.
Ainsi la quantité d’eau douce de notre planète bleue ne représente que 2,8 % du volume d’eau totale présente sur terre.
En plus 97,2 % de ce volume d’eau douce se trouve dans des nappes souterraines.
Par contre l’eau douce disponible ne représente que 0,7 % de la masse et la moitié de ces 0,7 % sont les eaux souterraines.
Concrètement, l’Homme ne peut utiliser que 0,028 % de l’hydrosphère terrestre.
Dans la pratique 62 % de l’eau potable provient des eaux souterraines (nappe phréatique superficielle et profonde) et 38 % provient des eaux superficielles (torrents, rivières, lacs).
On estime que les ressources mondiales en eau douce renouvelable continentale sont de l’ordre chaque année de 39 856 millions de km3/an.
Mais cette disponibilité peut varier selon la pluviométrie et donc du climat.
Le changement climatique est une réelle menace pour la disponibilité mondiale de l’eau douce.
Répartition variable et inégale
La répartition de l’eau douce est très variable selon les hémisphères : 0,3 % dans les eaux superficielles (lacs, fleuves et rivières), 30 % dans les aquifères et 69,7 % dans les glaciers.
Les experts du Programme mondial des Nations unies pour l’évaluation des ressources en eau prévoient un déficit hydrique de 40 % dès 2030.
Pour l’ONU il est impératif de modifier les comportements quant à la façon d’utiliser et de la partager.
On estime que les eaux souterraines alimentent 2,5 milliards de personnes sur Terre.
Et à l’inverse 800 millions de personnes n’ont pas d’eau potable.
Toujours selon l’ONU la mauvaise gestion de la ressource en eau douce est déjà source de tensions et de conflits dans le monde.
En effet les aquifères souterrains sont surexploités pour l’irrigation intensive de l’agriculture.
Cette problématique va s’aggraver notamment avec le réchauffement climatique.
Les ressources de chaque pays dépendent uniquement du climat.
En effet c’est le climat qui façonne la géographie des ressources en eau depuis le big bang et l’apparition de l’eau sur terre.
Cette distribution de l’eau obéit un cycle de l’eau (précipitations, écoulements, évaporations, etc..).
La situation planétaire est plus favorable actuellement pour 9 pays : Brésil, Canada, Chine, Colombie, États-Unis, Fédération Russe, Inde, Indonésie et Pérou.
Par contre le changement climatique bouleverse la carte des ressources de l’eau douce qui est une ressource stratégique mondiale avec des enjeux croissants.
Les effets du changement climatiques seront très négatifs dans les secteurs de l’agriculture mais aussi de l’élevage, de la pêche et des forêts.
Article : P. du Chélas
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