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AGRICULTUREPOLLUTIONS

Pesticides : Épandage, vaporisation et dispersion dans l’air

Avec l’épandage, la vaporisation et la dispersion des pesticides dans l’air environ 70 % des produits chimiques se dispersent dans la nature…

Le vent n’est pas le seul en cause de cette écotoxicologie.

Le matériel agricole de pulvérisation lui-même pose un problème.

Le résultat est une contamination de sols non concernés par les cultures.

Et aussi une pollution de l’air qui s’avère persistante dans le temps.

Diagnostique parlementaire

La persistance dans le temps des pesticides ressort dans un rapport de 2020 d’une commission coprésidée par le sénateur Gérard Menuel et le député Didier Martin.

En effet la Commission Parlementaire réalisa à cette époque une étude des pesticides et leur impact sur la santé en France.

Et cela dans le contexte des états généraux de l’alimentation.

Des analyses de l’air au cours de cette mission révélèrent la présence de pesticides et de molécules interdites depuis plusieurs années dans notre atmosphère.

Comme la présence du lindane pourtant interdit depuis 1998.

Par contre les agriculteurs ne sont pas les seuls a polluer l’air avec des pesticides.

En effet, les particuliers y participent aussi avec leurs bombes aérosols.

Pollution de l’Air

En ce qui concerne la pollution de l’air avec les pesticides, il faut mettre les choses au point : l’agriculture n’est pas le seul acteur utilisant des pesticides.

Les jardiniers particuliers ou des espaces verts urbains en utilisent également.

Et cela bien que la loi l’interdit maintenant pour ces derniers.

De plus, les entreprises en utilisent aussi.

Curieusement, la présence de pesticides fait l’objet de contrôles dans l’eau et dans les denrées alimentaires.

Mais pas contre pas vraiment dans l’air (voir notre article sur la surveillance de l’air).

En l’absence de normes réglementaires sur les concentrations de pesticides dans l’air (intérieur ou extérieur), les pesticides sont de plus en plus nombreux dans ce que nous respirons.

Pourtant on respire plus que l’on ne boive ou mange.

Et cela aussi bien en ville qu’à la campagne et aussi contrairement aux particules fines ou au dioxyde d’azote émis par les voitures diesel.

Déperdition des pesticides

Selon l’Institut national de recherche agronomique (INRA) la déperdition des produits lors de leur application par pulvérisation sur les feuillages est de l’ordre de 10 à 70 % vers le sol et de 30 à 50 % vers l’air.

Cela n’explique pas tout mais renvoie à une perception du phénomène.

Du côté des particuliers, l’ANSES estime que 75 % des ménages utilisent des pesticides domestiques avec une gamme de produits très variés :
  • antiparasitaires types antipuces (pour chat et chien)
  • bombes antimouches et moustiques
  • bombes contre les autres insectes volants (cafards par ex.)
  • produits contre les rampants

Curieusement les particuliers sont en plus peu prudents lors de l’utilisation de ces produits.

Ils ne respectent pas les précautions d’emplois formulées) mais ils le sont plus avec leurs casquettes de jardinier.

Pesticides et atmosphère

La base de données Phytatmo est rendue publique par ATMO France (fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA).

Elle fait état de 40 à 90 substances actives différentes présentes dans l’air.

A ce sujet, une évidence semble disparaître avec le marketing commercial.

En effet, une bombe aérosol de pesticides insecticide à usage unique est conçue pour saturer l’atmosphère (intérieur).

Ensuite cette dispersion des pesticides suit le cycle de l’eau :

  • évapotranspiration et évaporation,
  • condensation dans les nuages,
  • précipitations (pluies, neige)
  • dépôt sur la terre, les étendues d’eau, les glaciers…
  • écoulements et ruissellement,
  • infiltrations et écoulements souterrains
  • évaporation dans l’atmosphère

Étude en Belgique

L’Institut Scientifique de Service public (ISSeP) de Liège (Belgique) réalisa de son côté une étude sur l’enregistrement de mesures du taux de pesticides.

L’étude s’est faite ainsi autour de 12 stations réparties sur le territoire Wallon.

Avec cette étude, il appert que c’est dans les localités de Gembloux, Louvain-la-Neuve, Tinlot, Dour et Charleroi que furent relevées les moyennes des concentrations les plus élevées (sur une année).

L’étude révèle des concentrations maximales à Gembloux et Louvain-la-Neuve.

Le nombre de substances actives et la concentration moyenne les plus élevés sont à Oupeye (localité fruitière) et les moins élevés au Mont Rigi (Waimes).

L’étude fait apparaître aussi que l’exposition aux pesticides extérieurs était quasi nulle en hiver et plus intense dans les localités agricoles et au printemps, d’avril à juin.

Épandage, vaporisation et dispersion des pesticides ont un réeel impact donc dans notre environnement proche.

Rapporté à la consommation de pesticides et au nombre d’habitants et de surfaces agricoles cultivées, l’étude Belge permet un comparatif avec la France.

La difficulté reste toujours l’absence de normes claires dans le domaine de cette pollution aux pesticides.

L’exposition aux pesticides peut se produire directement dans le cadre de leur fabrication ou de leurs utilisations professionnelles ou domestiques.

Mais aussi indirectement par l’air et l’alimentation.

Article : P. du Chélas



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