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Espadon spatule chinois disparu dans le Yang-Tsé-Kiang

Le poisson spatule chinois ou espadon spatule qui a vu disparaître les dinosaures et les reptiles marins comme les plésiosaures s’éteint à son tour.

Selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la première espèce officiellement éteinte en 2020 est en effet le poisson spatule chinois d’eau douce.

Une étude publiée dans la revue Science of the Total Environment énonce que l’espadon spatule était en déclin depuis 1970.

La raison en est une pêche excessive et la fragmentation de son habitat.

Cet espadon chinois ou poisson – spatule (Psephurus gladius) appartient à l’ordre des Acipenseriformes, tout comme les esturgeons et les autres poissons spatules.

Ce n’est pas vraiment un espadon bien qu’il possède un long rostre semblable à une épée.

Le poisson spatule pouvait mesurer jusqu’à 4 mètres de long et pouvait peser jusqu’à 250 kg.

Apparu sur terre il y a environ 15 millions d’années, il aura payé le prix fort de l’activité humaine.

Tout comme ses cousins espadons des océans.

L’extinction de ce poisson – spatule doit faire pendre conscience des risques pour les autres espèces d’eau douce.

L’activité humaine lui a été fatale.

Pêcheurs chinois et surexploitation

L’espadon spatule chinois est une victime de la surexploitation de la ressource par les pêcheurs chinois

Il a ainsi suivi les traces du baiji (dauphin d’eau douce de Chine ou Lipotes Wexillifer) et de l’alose de Reeves.

Les deux font partis des espèces fonctionnellement éteintes.

Ils faisaient partie des 400 espèces différentes qui vivaient dans le fleuve.

Autrefois très commun dans le fleuve Yang-Tsé-Kiang, le nom de l’espadon spatule chinois en mandarin est poisson éléphant (xiang yu).

Chaque année, avec la pêche, ce sont 25 tonnes de poissons spatules chinois en moyenne qui se retrouvaient dans les filets.

En 1993, l’espadon spatule s’éteint  » fonctionnellement « .

Les motifs étaient ses difficultés à se reproduire dans son milieu naturel.

L’UICN l’avait alors classé dans la catégorie « en danger critique » d’extinction dès 1996.

Entre 1981 et 2003, seuls 210 observations d’espadons chinois sont faites.

C’est en 2003 que l’on voit le dernier spatule chinois vivant.

Ensuite plus aucun signe de vie depuis 2009.

D’autre part, 140 autres espèces de poissons ne sont d’ailleurs plus visibles non plus.

Ces espèces étaient pourtant présentes lors d’un relevé précédent.. On les considère maintenant comme étant en voie de disparition.

Détérioration de l’habitat

Depuis 1981, la construction du barrage de Gezhouba entrave les habitudes migratoires de l’espadon spatule. En effet ce dernier doit remonter le courant pour se reproduire et redescendre pour se nourrir.

Et c’est bien la construction des barrages comme celui de Gezhouba qui a été fatal à l’espadon spatule. Ce barrage se trouve sur le tronçon principal du Yang-Tsé 1600 km avant la mer.

Dépourvu d’échelle à poisson ou de passe migratoire, ce barrage a bloqué l’espèce entre le cours inférieur du fleuve et la région du delta où elle vivait une grande partie de l’année.

Cela empêchait aussi ses accès aux endroits de reproduction.

Outre les constructions de barrages, l’écosystème du Yang-Tsé est surtout victime de la pollution urbaine et industrielle. Cette pollution contamine directement ses eaux.

Le gouvernement chinois tente de réagir.

Depuis le 1° janvier 2020, la pêche commerciale est interdite dans le Yang-Tsé pour une durée de 10 ans.

Aucun ADN de l’espadon chinois (Psephurus gladius) n’a été conservé.

De l’autre côté de la mer, son cousin américain Polyodon spathula est aussi classé « vulnérable » par l’UICN.

Article : P. du Chélas

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En 2020, grâce au travail de l’UICN, on recensait plus de 15 000 espèces vivantes menacées d’extinction au niveau mondial dont 41 % d’amphibiens, 27 % de mammifères, 37 % des requins et raies, 34 % de conifères, 33 % de coraux et 13 % d’oiseaux.
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Photo : https://whyevolutionistrue.com/

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