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Gaz Russe, carbone et mensonges

Gaz Russe, carbone et mensonges : l’histoire ne s’écrit pas à l’avance car elle ne se fait pas.

Elle se vit comme en Allemagne.

Tout part d’un projet allemand en 2018 de construire un deuxième gazoduc : Nord Stream 2 avec Gazprom.

Belle prouesse technologique en mer Baltique avec 1230 kilomètres de tuyaux comme son jumeau Nord Stream 1.

Alors que la mer Baltique a déjà son lot de pollution.

Avec l’invasion de l’Ukraine par la russie en 2022, Nord Stream 2 est mort – né à peine sa cérémonie d’inauguration annoncée.

Gaz contre charbon

Le projet Nord Stream 2 était compréhensible et séduisant lors de son annonce.

L’Allemagne voulait remplacer le charbon de ses centrales électriques par du gaz russe pour atteindre ses objectifs de décarbonation :

  • Accords du plan climat (COP 21) et du pacte vert (Green Deal) pour une neutralité carbone
  • Transition énergétique avec l’abandon des énergies fossiles

Pourtant, mis côte à côte, ces deux slogans actuels de l’environnement posent question d’emblée.

Surtout si on s’intéresse au mix énergétique de l’Europe.

En 2018, les importations énergétiques des pays de l’UE étaient composées de 40,4 % de gaz russe, de 42,4 % de combustibles solides russes et de 29,8 % de pétrole russe.

Il ne s’agit pas de pointer du doigt la Russie qui est sommes toutes un fournisseur au même titre d’ailleurs que l’Amérique qui exporte déjà en Europe son gaz liquéfié (gaz de schiste).

D’autant plus que les ressources gazières propres des pays européens sont quasiment épuisées.

Donc il faut bien en importer.

Par contre, aucun analyste ne posait le problème de la dépendance à un pays comme la russie.

Sauf peut être quelques uns.

Pont vers les énergies renouvelables

La question primordiale n’est pas forcement l’aspect polluant du gaz avec le méthane.

La question était plutôt d’avoir la certitude que l’augmentation en 2021 du volume du gaz dans le mix européen correspondait bien au fait qu’il ne servirait que de pont pour l’arrivée de l’énergie renouvelable (verte) d’ici 2050.

Notre Union européenne s’assure de l’approvisionnement énergétique du continent.

Elle doit donc veiller à faire maintenir des prix abordables et à développer la production renouvelable.

Mais on est loin d’une véritable Union de l’énergie avec les disparités nationales.

Délicat sujet quand on sait que l’Union européenne est le troisième plus gros consommateur d’énergie du monde.

Et cela après la Chine et les États-Unis.

Officiellement, le projet Nord Stream 2 soutenu essentiellement par l’Allemagne devait lui permettre d’accomplir sa transition énergétique.

Le probleme réside dans le fait que Nord Stream 2 avec Nord Stream 1 pérennisait toutes les livraisons de gaz russe de tous les pays Européens.

A ce alors que ces pays étaient déjà servis avec le vieux gazoduc Yamal qui passe par la Pologne et l’Ukraine.

Risque d’accoutumance au gaz naturel

Le 24 juin 2020 la Commission des Affaires Européennes (M. Vincent BRU et Mme Yolaine de COURSON, Députés), de l’Assemblée Nationale, déposa un rapport sur l’indépendance énergétique de l’Union européenne.

Ce rapport comportait une deuxième partie intitulée « les destins de l’indépendance énergétique et de la transition énergétique sont liés ».

Sa deuxième sous partie quant à elle titre : « une transition énergétique réussie permettrait à l’Union Européenne de réduire sa dépendance énergétique »’.

Cette sous partie indique dans un de ses paragraphes :  » Un impératif : Renoncer à toutes les politiques de soutien des énergies fossiles ‘ ».

La France importe actuellement 20% de son gaz de Russie (et 36 % de Norvège) et ses 11 centrales à gaz permettent de pallier pour 7 % aux déficiences de production du parc nucléaire.

Dans ce domaine, la production de bio-méthane français reste modeste et ne représente que 714 GWh.

Par contre, la Pologne annonçait qu’elle mettrait fin à son contrat gazier avec Gazprom après 2022.

Sur ce sujet, la candidate des Verts Annalena Baerbock, en campagne pour les élections du Bundestag de 2021, appelait à éliminer progressivement le charbon d’ici 2030 dans son pays.

L’enjeu du gazoduc Nord Stream 2 n’était peut être pas seulement d’amener du gaz à Lubmin pour le peuple allemand qui pouvait ainsi produire son électricité avec cette énergie fossile.

Gazprom devait fournir notamment 110 milliards de m3 de gaz par an à l’Europe.

Et cela à un prix inférieur au GNL Américain (gaz liquéfié) déjà importé en Europe.

Énergie fossile ou pas ?

Les choix Allemands semblaient être à géométrie variable :

  • neutralité carbone
  • utilisation des forêts comme puits de carbone (stupidité sans nom : voir notre article sur les forêts)
  • promesses d’investissements écologiques
  • refus d’importer une énergie électrique d’origine nucléaire
  • sortie du nucléaire pour privilégier l’énergie renouvelable
  • mais remplacement d’une énergie fossile par une autre
  • blocage d’implantation des éoliennes
  • électrification des transports

Pourtant les engagements de l’Allemagne pour l’écologie sont nombreux avec entre autres :

  • Accord de Paris sur la protection du climat (2015)
  • Pacte vert pour l’Europe
  • Plan Climat 2050 allemand (Klimaschutzplan 2050)
  • Programme Climat 2020 (Aktionsprogramm Klimaschutz 2020)
  • Engagements de réduction des gaz à effet de serre.

En tout cas, avec ce choix du gaz fait par le peuple Allemand, la volonté de l’Union Européenne de décarbonation complète du secteur électrique européen pour 2050 était vouée à l’échec.

La guerre en Ukraine rebat les cartes de la transition énergétique et chaque pays européen se demande maintenant comme ses citoyens vont se chauffer.

Gazoducs, carbone et mensonges…

Article : P. du Chélas

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Article : P. du Chélas

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