Gazoduc Trans-adriatique ou Trans-Adriatic Pipeline
Depuis 2020, le gaz d’Azerbaïdjan arrive en Europe avec le gazoduc trans-adriatique (TAP pour Trans-Adriatic Pipeline).
Son point d’arrivée se situe plus exactement dans la région des Pouilles (au sud-est de l’Italie).
Ce Gazoduc Trans-adriatique complète d’ailleurs le corridor gazier sud-européen (Southern Gas Corridor).
Le Corridor gazier Sud, long de 3500 km, se compose donc du gazoduc du Caucase du Sud, du gazoduc transanatolien (TANAP) et du Transadriatique (TAP).
Outre le TAP, ce corridor comprend aussi un gazoduc en Turquie et une extension du gazoduc du sud Caucase :
- Trans-anatolie ou Trans-Anatolian Pipeline en Turquie (TANAP)
- Extension du Gazoduc du sud caucase ou South Caucasus Pipeline (SCPx) en Azerbaïdjan et en Géorgie
Le gaz provient ainsi du plus important gisement de gaz d’Azerbaïdjan, Shah Deniz, en mer Caspienne au sud-est de Bakou.
On estime également ce gisement à 1000 milliards de mètres cubes de gaz.
La Banque européenne d’investissement a prêté 700 millions d’euros pour ce projet qui est actuellement le plus grand dans le domaine de l’énergie en Europe.
Diversifications d’intérêts stratégiques
Le gaz azerbaïdjanais est produit dans la mer Caspienne par le consortium Shah Deniz en association avec Lukoil.
A la source, on trouve donc la société Lukoil comme actionnaire du consortium.
C’est aussi la plus grande société pétrolière russe qui contrôle 21 % des réserves pétrolières russes, 18,6 % de la production pétrolière et 18,1 % du raffinage pétrolier.
Mais Lukoil exploite également du gaz.
La société TAP quant à elle appartient aux sociétés Snam à 20 % (Italie), BP à 20 % (Angleterre), Socar à 20 % (Azerbaïdjan), Fluxys 19 % (Belge), Enagas à 16 %(Espagne) et Axpo à 5 %(Suisse).
L’objectif du gazoduc trans-adriatique est donc de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz de l’Europe.
C’est un gazoduc ayant statut de projet d’intérêt commun et aussi de projet présentant un intérêt pour la Communauté de l’énergie.
Il doit fournir environ 2 % de la consommation de l’Union européenne avec un marché de 10 milliards de mètres cubes de gaz par an.
Par contre, diversification ne semble pas signifier baisse des prix dans ce secteur concurrentiel.
Avec un coût de 4,5 milliards d’euros pour le gazoduc, le coût du gaz azerbaïdjanais s’avère plus cher que celui de ses concurrents.
Le prix pour du KWh pour les Ménages est ainsi de 0,011 U.S Dollar comme celui de la Turquie.
Infrastructure polluante
Le gazoduc trans-adriatique est maintenant connecté au réseau de distribution du gazier SNAM déjà en interconnexion avec le reste de l’Europe.
Le TAP courre sur 878 kilomètres avec une section maritime est de 105 kilomètres.
Cette section maritime se trouve d’ailleurs à 810 mètres sous la mer.
Le gazoduc trans-adriatique se relie au gazoduc transanatolien (TANAP) à la frontière grecque.
Les premiers problèmes environnementaux commencent notamment à apparaitre.
En effet, un procès vise le gazoduc trans-adriatique au sujet d’une pollution au chrome hexavalent peu recommandable pour la nature.
D’énormes quantités de béton sont entrées en contact sous terre avec l’aquifère.
A la suite de tests, datant de 2017, il apparaît que l’aquifère est contaminé.
En 2022, le TAP a fourni plus de 9 milliards de mètres cubes (bcm) de gaz à l’Italie.
Article : P. du Chélas
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Photo : rua.gr