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Insectes et pollinisation

La disparition de nos insectes prive nos plantes et nos cultures de la pollinisation indispensable à leur reproduction et leur développement.

Les pollinisateurs sont en plus indispensables pour les écosystèmes.

En effet, ils butinent pour se régaler du nectar des fleurs. Mais pas seulement.

Ce sont (souvent) des insectes volants de fleur en fleur et qui transportent d’ailleurs involontairement le pollen d’une fleur jusqu’à une autre fleur.

Ils assurent ainsi la rencontre des grains de pollen des étamines (organe mâle) avec le pistil (organe femelle) d’une autre fleur de la même espèce.

Quand on apprend cela à l’école, on ne se rend pas compte du gigantisme de cette action du butinage que les insectes réalisent pour la planète.

Mécanique planétaire

Grâce à ce principe astucieux de la pollinisation, la nature règle à la fois le problème de la reproduction des végétaux et leur diversité.

En effet la pollinisation est le mode de fécondation des plantes gymnospermes (plantes à graines) et des plantes angiospermes (plantes à fleurs produisant des fruits).

La biodiversité s’accomplit en effet pleinement avec cette pollinisation.

Son rôle est d’éviter la consanguinité des plantes avec un brassage génétique.

En effet, et bien que les plantes soient hermaphrodites, la nature anticipe leur dégénérescence avec la pollinisation.

La résistance des céréales à travers les âges est donc le résultat du travail de pollinisation des insectes.

Par contre en raison de ce principe, ce qui affecte les pollinisateurs affecte forcement les plantes à graines et à fleurs qui nous nourrissent.

Les butineurs sont un maillon indispensable pour maintenir la biodiversité sur terre et l’équilibre des écosystèmes.

Peu de plantes peuvent être pollinisées par le vent comme le blé, le maïs et le riz.

Ce qui n’est pas le cas du colza, des fruits à coques, des fèves, des olives, des pois, et notamment des arachides.

Et il semble que l’espèce humaine oublie qu’elle vit dans un biotope géant.

Nombreux acteurs

On distingue chez les insectes sauvages impliqués dans la pollinisation, quatre grands ordres :

  • coléoptères (coccinelles, scarabées…)
  • diptères (mouches, syrphes …)
  • hyménoptères (abeilles sauvages, bourdons, guêpes, fourmis…)
  • lépidoptères (papillons…)

Près de 90 % des plantes à fleurs dépendent d’ailleurs de la pollinisation de ces insectes dans le monde.

Cela nous impacte directement car la production des graines et des fruits que nous consommons en dépend pleinement.

C’est notamment le cas du cacao, du café, des céréales, des épices et même des légumes.

Parmi les insectes qui assurent la pollinisation de nombreux végétaux, on compte pas moins de 20 000 espèces d’abeilles.

Et au moins 850 espèces d’abeilles sont endémiques en France.

Par contre on oublie souvent les bourdons, les coccinelles, les guêpes, les mouches et les papillons alors que ce sont également des pollinisateurs comme les abeilles.

Mais les insectes ne sont pas les seuls pollinisateurs.

On compte aussi des oiseaux et des mammifères comme les colibris, les méliphage, les souimangas et les chauve-souris.

En plus certains sont des spécialistes de la pollonisation.

C’est le cas du papillon sphinx colibri qui peut récolter le nectar des tubes profonds grâce à sa longue trompe.

Les mouches, qui sont agaçantes l’été, s’occupent de polliniser les petites fleurs que ne fréquentent pas les gros insectes.

Mais c’est aussi le cas du bourdon qui sait notamment faire vibrer les fleurs de tomates pour en libérer le pollen. 

Non-sens Écologique

Notre sens de l’industrie et du rendement amène nos agriculteurs à arroser leurs champs de cultures avec des pesticides.

Résultat efficace avec la neutralisation des insectes et leur disparition.

Dans le même temps les apiculteurs s’inquiètent de la disparition de leurs abeilles avec les néonicotinoïdes.

En plus quand la météo s’en mêle, la production de miel s’effondre et on doit importer du miel de chine.

Entre pollution, dégradation et destruction de l’environnement, les activités humaines sont une bombe à retardement planétaire.

L’urbanisation exponentielle fait ainsi disparaître les ressources alimentaires des insectes comme les prairies.

Mais l’activité humaine est aussi responsable d’autres déséquilibres.

L’importation d’espèces invasives qui s’attaquent aux espèces locales est ainsi le résultat du commerce international.

C’est le cas avec le Cynips chinois qui s’attaque à nos châtaigniers et dévaste les exploitations où nos abeilles butinent.

Mais aussi du frelon asiatique, de la mineuse du marronnier, de la pyrale du buis ou encore de la chalarose.

Toutes ces espèces menacent nos forêts et nos insectes qui dépendent de ces ressources.

La France n’est pas le seul pays concerné, le Canada par exemple connaît la même problématique.

Déclin dangereux

Le déclin massif des insectes est actuellement en cours et la disparition de certaines espèces est irrémédiable.

Outre les activités humaines et le réchauffement climatique, c’est l’ensemble des équilibres des écosystèmes qui disparaît.

Le monde végétal est ainsi directement en danger.

A titre d’exemple, le figuier n’a qu’un seul et unique pollinisateur ; la guêpe du figuier Agaonide.

Or, les fruits contiennent les graines donnant naissance à de nouvelles plantes et cela depuis des millions d’années.

Notre agriculture moderne engendre des déserts biologiques avec des monocultures inondées de pesticides.

Dans ces zones, les monocultures réduisent la diversité et la disponibilité des pollens.

A cela s’ajoute une diminution de 70 % de la masse des insectes volants.

Aujourd’hui ce n’est plus seulement des dizaines de milliers d’espèces de plantes à fleurs qui sont en voie de disparition.

En effet, nous allons devoir commencer à évoquer la sécurité alimentaire de l’humanité.

Article : P. du Chélas

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