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Internet et inframonde : Pollution numérique

17/06/202321/11/2023 Philippe du Chélas

Aujourd’hui sur internet et dans l’inframonde nous sommes des milliards avec des milliards d’ordinateurs, tablettes et smartphones à contribuer à la pollution numérique …

Lors du premier envoi d’un message par mail, il n’y avait que deux ordinateurs en connexion sur le réseau Arpanet.

En fait, il n’y avait aussi que deux personnes en train de communiquer.

Pour exister, le monde numérique n’est pas aussi virtuel.

En effet nos sociétés développent un inframonde en continu pour le faire fonctionner.

Cet inframonde se compose de milliers de structures bien réelles et souvent peu respectueuses de l’environnement ; centrales électriques, mines d’extraction, usines d’assemblage, logiciels, réseaux de connections, antennes relais, batteries lithium, Datas center, etc..

Les matières de base du numérique

Pour internet, tout commence dans des mines. De cobalt et de terres rares.

En effet, pour faire du numérique et mettre de belles photos en ligne, il faut du charbon pour les centrales électriques et des terres rares pour les appareils.

En plus, le numérique nécessite des métaux performants comme l’or, le nickel et le cobalt.

Inutile de vous rappeler combien ces mines sont polluantes et destructives de notre environnement (voir article mines de lithium).

Ensuite, il faut des fonderies. Il faut transformer les métaux, fondre les micro-processeurs et fabriquer les pièces d’assemblage .

Toutes ces étapes de la fabrication se retrouvent ensuite dans des usines d’assemblage où elles sont revêtues d’un bel habillage.

Évidemment, cet habillage est à base de bons plastiques bien polluants.

Même si des efforts sont censés être réalisés.

En tout cas l’ensemble est joli à regarder.

Et surtout quelle fierté, une fois son smartphone en main.

Les ouvriers de base de cette industrie numérique ne semblent pas vivre le même rêve.

Il suffit de jeter un regard sur leur exploitation dans le travail de main d’œuvre.

Les affaires d’abus se multiplient comme dans les mines de Cobalt.

Un obstacle sur le chemin de la transition

Alors que le numérique et Internet devaient être des acteurs majeurs pour les transitions en cours, on découvre un gigantesque impact sur l’environnement.

Cet aspect pollueur de nos techniques d’information et de communication (T.I.C) fut curieusement occulté jusqu’à présent.

Le débat politique s’en empare et le phénomène va devenir une nouvelle problématique pour les années à venir de la transition énergétique

La perspective pour 2040 est une production de 24 millions de tonnes équivalent carbone pour le seul secteur du numérique.

Les principaux vecteurs de cette pollution sont notamment nos ordinateurs, nos smartphones et nos tablettes qui produisent près de 70 % de cette pollution.

Les mines de lithium sont ainsi très polluantes et dégradent l’environnement.

Cryptomonnaie et pollution numérique

Pour illustrer les enjeux de la pollution du numérique, il suffit de prendre un thème très en vogue actuellement, celui de la cryptomonnaie et du blockchain.

Le nouveau monde de la cybermonnaie est en pleine expansion.

En matière de e-déchets, des estimations commencent à évaluer ses impacts et pour 2020, le calcul est de 30700 tonnes de déchets électroniques (sur 53,6 millions de tonnes mondiales).

Les « mineurs » de la cryptomonnaie utilisent des ordinateurs ultra – puissants avec un cycle de vie de 1,3 an.

Par contre la procédure de validation de la cybermonnaie que l’on nomme « mirage » est très énergivore.

Au rythme de son développement, l’estimation pour 2040, serait une production de 24 millions de tonnes équivalent carbone.

Cela représentera globalement 7% des émissions dont la France sera responsable à cette époque.

Pollution numérique : internet et inframonde …

Article : P. du Chélas