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AQUACULTUREEAU & LACSHYDROSPHÈRENATUREPOLLUTIONS

Lac Victoria à l’agonie

En Afrique, le lac Victoria est à l’agonie et au bord de l’épuisement.

Son écosystème originel est en passe de disparaître définitivement.

Et pas seulement à cause des dégâts écologiques de l’aquaculture intensive ou de la pêche traditionnelle.

Son écosystème est détruit en raison d’activités humaines non réfléchies et intensives.

La destruction et l’agonie du lac Victoria débuta d’ailleurs dès 1950.

Espace naturel et écosystème

Avec sa superficie d’eau douce de 68 800 km² qui en fait la plus grande d’Afrique, le lac est aussi la deuxième plus grande étendue d’eau du monde : 320 km de long et 275 km de large.

C’est pour cela que ses rives bordent trois pays qui partagent aussi ses ressources : la Tanzanie (49 %), l’Ouganda (45 %) et le Kenya (6 %).

Cette conjonction donne d’ailleurs le sentiment préjudiciable que le lac Victoria n’appartient à personne et qu’il appartient à tous.

Et cela conforte l’irresponsabilité quant à la préservation de cet environnement exceptionnel.

Donc personne ne se soucie de son écosystème.

La profondeur du lac varie de 60 à 100 m et s’étale dans une cuvette circulaire de plus de 300 kilomètres de diamètre.

Son eau provient du système nilotique pour 20 % et des pluies pour 80 %.

Cela explique d’ailleurs la baisse de son niveau de 2 mètres depuis 2004 : un manque de pluie qui ne compense pas l’évaporation.

Sinon c’est la rivière Kagera en Tanzanie qui l’alimente et dont l’une des branches, la rivière Luvironza au Burundi, constitue la source la plus lointaine du Nil.

Au sortir du lac, le  » Nil Victoria  » traverse ensuite le lac Kyoga et le lac Albert (ou lac Mobutu).

Son eau est à une température de 23 à 27° C en surface selon la saison.

Le paysage du lac Victoria offre des côtes très découpées avec des baies, des caps, des péninsules, des presqu’îles et près de 3000 îles.

Les lacs sont des masses d’eau intérieures et donc des actifs de notre capital naturel.

Il faut donc les gérer afin de maintenir les avantages existants et accroître la contribution durable.

Il en va de la sécurité alimentaire, des moyens de subsistance et des revenus.

Ce n’est absolument pas le cas du lac Victoria qui comptait jadis près de 500 espèces de poissons.

Destructions de l’Écosystème

Le lac Victoria sert à la fois de décharges et d’égouts pour les industries et les entreprises de nettoyage de poissons.

Et il sert également d’égouts pour les habitants qui y jettent leurs déchets et leurs eaux usées.

A cela s’ajoute les conséquences de l’activité de déforestation.

Cette déforestation augmente l’écoulement des sédiments dans le lac ce qui engendre son eutrophisation avec l’accumulation des nutriments.

En terme d’activités humaines irresponsables, l’introduction de la Perche du Nil (Lates niloticus) dans le lac vers 1950 relève du crime d’écocide.

Elle est la cause de la disparition de près de 200 espèces natives dont les cichlidés.

Cette espèce carnivore peut atteindre 2 m et elle éradique toutes les autres espèces de poissons.

Les crevettes se sont également mises à proliférer et sont donc la base de l’alimentation des Tilapias du Nil (Oreochromis Niloticus), une autre espèce invasive introduite dans le lac.

Le tilapia sert maintenant pour le développement d’une aquaculture intensive.

Le Tilapia du Nil est d’ailleurs en passe de devenir l’espèce la plus invasive du monde.

Une autre espèce également invasive et originaire d’Amérique du Sud fut introduite.

Il s’agit de la Jacinthe d’eau (Eichornia Crassipes) qui provoque la diminution de l’oxygène dans l’eau et donc l’eutrophisation du lac.

Elle couvre maintenant 10 % de la superficie du lac.

Agonie du lac Victoria

Mer intérieure et réservoir naturel, le lac Victoria est en phase d’agonie et sa mort est certaine

En effet, le lac Victoria subit toutes les tensions et pollutions possibles :

  • braconnage et sur-pêche
  • changement climatique
  • déclin de ses poissons natifs
  • disparition de sa faune et de sa flore
  • espèces invasives (perche et tilapia du Nil)
  • eutrophisation de ses eaux
  • extraction du sable à des fins commerciales
  • invasion de la Jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes)
  • surpêche
  • pollution industrielle et locale
  • rejets de déchets industriels et ménagers
  • rejets de produits chimiques et toxiques
  • rejets des eaux usées
  • urbanisation non planifiée des rives

En plus, la réduction de la lumière et de l’oxygène provoque également des modifications de la faune ichtyologique et la disparition de certaines espèces.

En 1977, les prises de cichlidés étaient encore prépondérantes avec 32 % du tonnage pêché alors que celles des perches du Nil étaient de 1 %.

En 1983, les prises comportaient 68 % de perches du Nil et seulement 1 % de cichlidés.

De surcroît l’eutrophisation des eaux lacustres augmente la biomasse végétale.

L’eau du lac Victoria est donc très polluée et manque d’oxygène. Son écosystème se meurt.

Entre les mois d’octobre et novembre 2022, 360 millions de tilapias d’élevage sont morts dans le lac Victoria.

C’est le phénomène d’upwelling qui causa la mort de ces tilapias.

Il s’agit en effet des eaux profondes du lac à la fois polluées, toxiques et faibles en oxygène qui remontent à la surface.

Cela intoxique les poissons et les asphyxie en même temps alors qu’ils sont pris au piège des cages d’élevage.

L’aquaculture dans le lac Victoria peut représenter beaucoup d’avantages mais une aquaculture durable à grande échelle impose la préservation de ce lac naturel.

Le lac Victoria à l’agonie ne devrait pas survivre dans les trente prochaines années.

Article : P. du Chélas

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