Lac Vostok : 77°00′S 105°00′E
Le lac Vostok est aussi grand que le lac Ontario et se trouve sous 4000 m de glace.
Le lac fut cartographié en 1993 grâce à des données satellitaires.
Tout commence dans les années 1970.
On pensait alors qu’il existait plusieurs petits lacs dans un rayon de 300 km autour de la station.
Mais c’est le plus grand des lacs subglaciaires finalement découvert en Antarctique.
Ce sont des mesures altimétriques satellitaire de haute précision (satellite français ERS-1) qui feront apparaître le lac Vostok dans son ensemble.
Il s’étend sur un axe nord/sud et sur un axe est/ouest.
Le site de la station Vostok correspond au pôle géomagnétique (78° de latitude Sud et 106° de longitude Est) et au pôle de froid du continent Antarctique.
La station Vostok se trouve quant à elle à l’aplomb de la pointe sud de son immense lac.
Dans cette région, les températures descendent seulement à – 90 °C.
Immensité d’eau
Le bassin d’eau du lac, de 290 km de long et de 50 km de large, se divise en deux parties :
- une partie sud (plus petite et plus profonde) d’environ 800-1000 mètres
- une partie nord (grande et peu profonde) d’environ 300 mètres
L’ensemble du lac Vostok fait dans son ensemble une superficie de 15 690 km².
Il représente ainsi une réserve d’eau de 6000 kilomètres cubes.
Une étude d’avril 2005, menée par des chercheurs allemands, russes, et japonais, établit également que le lac possède des marées.
La surface du lac varie ainsi d’environ 12 millimètres en fonction de la position du Soleil et de la Lune.
Écosystème datant de millions d’années
Plus surprenant, le lac abrite un écosystème unique au monde.
La vie s’y développe grâce aux émissions chimiques des rochers.
Ces derniers sont les soleils du monde nocturne enfoui sous la glace.
Pour comprendre ce phénomène, il faut revenir en 2012.
C’est l’année où la surface du lac Vostok est atteinte avec un forage ayant duré 20 ans.
Ce forage, mis en œuvre par une équipe de chercheurs russes atteint la surface du lac à une profondeur de 3769,3 mètres (500 mètres sous le niveau de la mer).
Bien plus profond que le lac d’eau découvert sur Mars à 1,5 km de profondeur de la surface.
L’Expédition antarctique russe (RAE) de l’Institut de recherche arctique et antarctique de Roshydromet exposa les résultats de ses recherches.
La principale découverte fut celle d’une bactérie ; l’Hydrogenophilus thermoluteolus.
Dans ces profondeurs glacées, et sans soleil, les bactéries tirent leur énergie du carbone, de l’hydrogène, du fer ambiant et du Co2 dissous dans l’eau.
Les Russes ont utilisé une technique de forage avec du fréon et du kérosène pour lubrifier le forage et l’empêcher de s’effondrer.
Environ 60 tonnes de ces produits chimiques ont été utilisées.
La désormais célèbre carotte de Vostok a permis d’établir pour la première fois un lien entre l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère et le réchauffement de la planète.
Cette carotte Russe donne une vision des quatre cent mille dernières années.
Les Lacs Subglaciaires
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Article : P. du Chélas
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