
Les 9 limites planétaires de Johan Rockström
Lors du dernier Swiss Impact Forum 2022 à Berne, Johan Rockström insista sur le fait que l’intérêt actuel sur le seul CO2 dessert la vigilance sur les 9 limites planétaires.
On doit en effet à Johan Rockström et Will Steffen ainsi qu’à leur équipe de 26 scientifiques, le concept des « limites planétaires ».
Il s’agit de neuf seuils critiques qu’ils élaboreront en effet en 2009.
Leur principe est simple : dépasser ces limites, c’est mettre irrémédiablement en péril la stabilité du monde naturel.
Autrement dit, détruire et rendre invivable notre planète pour toutes les espèces vivantes qui en dépendent.
Pour Johan Rockström, il est ainsi urgent de révolutionner nos systèmes alimentaires, de protéger nos océans et de maintenir nos puits de carbone en vie.
Voilà.
Concept scientifique
Les 9 limites planétaires résultent d’un travail scientifique.
Ce travail est une suite des travaux du Club de Rome quant aux problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés.
Dans son rapport de 1972, le Club de Rome concluait qu’une croissance illimitée de la population et de la production matérielle n’était pas viable à long terme.
Le travail de Johan Rockström et son équipe fut également une nouvelle approche pour améliorer la connaissance des risques sur les changements environnementaux résultant de l’empreinte humaine.
Et aussi un travail pour diffuser une meilleure information sur la dégradations de nos écosystèmes.
Neuf processus et systèmes régulent ainsi la stabilité et la résilience du système terrestre :
- acidification des océans
- changement climatique
- couche d’ozone
- déchets toxiques
- dégradation des forêts
- perte de biodiversité
- pollution agrochimique
- pollution atmosphérique
- surconsommation d’eau douce
Les enjeux de ces seuils, ce sont en effet les interactions de la terre, des océans, de l’atmosphère et de la vie.
En effet, sur terre, la vie résulte uniquement de systèmes biogéochimiques vitaux avec des intensités variables.
C’est pour cette raison que des espèces disparaissent.
Socle
En 2010, l’Agence européenne pour l’environnement (AAE) considère donc que les limites planétaires sont une priorité environnementale avec son rapport sur » l’état de l’environnement « .
De manière plus affiné, il s’agit alors de suivre des indicateurs :
- acidification des océans : saturation de l’eau de mer de surface en aragonite supérieure ou égale à 80 % ;
- aérosols atmosphériques
- changement climatique : 350 parties par million (ppm) de concentration en CO2
- déplétion de la couche d’ozone : non quantifiée
- pertes de biodiversité : taux d’extinction de dix espèces sur un million par an
- perturbations globales du cycle de l’azote et du phosphore
- pollution chimique et introduction d’entités nouvelles dans la biosphère : dix fois inférieure au lessivage naturel du phosphore et de l’azote
- usage des sols : rester au-dessous des 15 % des terres libres de glace converties en terres agricoles
- usage de l’eau douce : consommation d’eau de ruissellement en dessous de 4000 km3/an
Nos connaissances permettent notamment d’établir que durant les 12 000 ans précédant notre fameuse Révolution industrielle, tout était stable sur terre.
La température de la surface de la planète était ainsi constante à un degré près.
Il existait alors un équilibre planétaire naturel.
Par contre, depuis le début de l’Holocène les pressions anthropiques vont croissantes.
Insouciance de l’espèce humaine
L’espèce humaine est passée de l’ère Holocène à celle de l’Anthropocène et rapidement.
Les raisons et la responsabilité de l’espèce humaine sont connues :
- révolution industrielle
- développement économique
- intensification des activités humaines
Quand Johan Rockström et son équipe se mette au travail en 2009, l’humanité avait déjà franchi le seuil de trois limites :
- changement climatique
- érosion de la biodiversité
- cycle de l’azote et du phosphore
En 2015, une nouvelle limite est franchie avec celle du changement d’utilisation des sols.
Cette même année 2015, la neuvième limite est incluse dans l’échelle : l’introduction de nouvelles entités dans la biosphère.
Notre planète connaissaient alors des records de chaleur, des sécheresses inédites, des mégafeux et inondations gigantesques et la fonte du permafrost.
Pourtant l’ONU et beaucoup d’États retenaient depuis longtemps les critères des limites planétaires.
En 2021, trois sommets offrent presque encore des chances d’éviter le dépassement des limites planétaires :
- la réunion de la Convention sur la diversité biologique à Kunming en Chine ;
- le sommet sur le climat de l’ONU (COP26) à Glasgow au Royaume-Uni ; et
- le Sommet sur les systèmes alimentaires à Rome
Malgré cela, en 2022, deux limites seront quand même franchies avec le plastique et l’eau.
Le plastique plus visible impacte justement l’eau et plus précisément l’eau verte.
Cette eau verte est celle résultant des pluies qui nourrissent les végétaux, les plantes et beaucoup d’autres espèces.
Elle représente 60% de l’eau douce disponible sur Terre (cycle de l’eau).
Le changement climatique n’est par contre qu’une seule des 9 limites planétaires critiques.
L’idéal serait de contenir la hausse de la température mondiale sous la barre des 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Cette limite planétaire se calcule en fonction de la concentration de CO2 dans notre atmosphère : sur la base d’un seuil inférieur à 350 ppm (partie par million), le taux actuel est 412 ppm.
Article : P. du Chélas
Notre planète bleue et l’eau
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Céréales et Sécurité Alimentaire
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