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Marées noires et impact environnemental

C’est une évidence aujourd’hui : marées noires et impact environnemental vont de paire.

Mais ce ne fut pas toujours le cas.

Le chemin fut long pour que le préjudice écologique de ce type d’accident soit pris en compte.

Or une marée noire est bien une catastrophe industrielle et écologique.

Et il s’agit le plus souvent d’accidents de transports qui provoquent un déversement de nappes d’hydrocarbures (pétrole brut, fioul, mazout, etc.).

Et le plus souvent aussi aux abords des zones côtières.

Le terme de marée noire date du naufrage du Torrey Canyon en 1967.

Par contre les marées noires ont des conséquences importantes à la fois financières et écologiques.

Elles impactent en effet nos écosystèmes maritimes et les premières victimes sont les oiseaux et la faune marine.

Une catastrophe marine

Le déversement d’hydrocarbures peut être ainsi brutal et local.

Et sont impact l’est tout autant comme en témoignent les trois marées noires majeures en Bretagne : Torrey Canyon (1967), Amoco Cadiz (1978) et Erika (1999).

Mais au total ce sont six marées noires qui toucheront la Bretagne à la fin des années 1970.

De plus une marée noire ne relève pas seulement des navires pétroliers.

En effet, certaines marées noires résultent de fuites accidentelles émanant de plateformes pétrolières off-shore.

Mais aussi des rejets relevant d’activités terrestres telles que l’industrie.

Moins connus, les conflits armés provoquent également des marées noires.

Parmi les pires bilans, on peut citer celui de l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, dans le Golfe du Mexique le 20 avril 2010.

Cette catastrophe provoqua la mort de 11 hommes, 153 dauphins, 600 tortues de mer et plus de 6 000 oiseaux

Ainsi les marées noires, peuvent avoir des origines diverses :

  • accidents de transport (un pipeline)
  • des accidents industriels en bord de mer
  • accident sur une installation de forage en pleine mer (plate-forme pétrolière)
  • conflit armé
  • naufrage
  • navire procédant à un rejet volontaire (déballastage nommé improprement dégazage)

Différentes marées noires

Il faut savoir que le pétrole flotte en mer.

C’est de la physique.

D’autre part plus le produit déversé en mer est léger plus vite il s’évapore dans l’atmosphère.

Ainsi cette évaporation réduit la quantité de polluant qui affecte le milieu marin.

Par contre avec le mauvais temps (rare en Bretagne), les nappes ne restent pas en permanence en surface.

D’autre part la nature des hydrocarbures joue un rôle également.

Le pétrole brut peut ainsi avoir une évaporation de l’ordre de 40 %.

A l’inverse les fiouls lourds ne connaissent qu’une évaporation de l’ordre de 10 %.

En plus dans le milieu naturel, en zone intertidale, l’exposition à un éclairement fort stimule la photo-oxydation du pétrole.

Autre point important, le pétrole perd de sa toxicité sur une période d’un an ou deux ans.

Le feu peut également jouer un rôle dans la diminution de l’hydrocarbure.

Mais avec d’autres conséquences comme la pollution de l’air.

Le vent et les courants permanents en mer ont aussi un rôle important dans la répartition de la nappe d’hydrocarbure à la surface de la mer.

Écocide environnemental

Avec leurs dégâts, les marées noires bousculent le fragile équilibre de l’écosystème marin.

Cet écosystème se forge sur des relations complexes entre organismes vivants et environnement.

Sur le plan stricto environnemental, il faut de sept à huit ans pour que la nature se rétablisse et retrouve son équilibre originel.

Par contre des traces peuvent subsister plus longtemps après.

Ainsi en Alaska, et 12 ans après la marée noire de l’Exxon Valdez, on retrouvait encore des traces d’hydrocarbures toxiques sur certaines plages.

Pour un écosystème fragile du type marécage ou récif corallien, on considère qu’il faudra une période de 10 ans pour rétablir un écosystème.

Le poids de l’impact sur l’environnement varie donc selon le lieu de déversement (côtes ou pleine mer) et selon l’habitat fréquenté par les animaux.

Les espèces prés des cotes sont bien sûr les plus exposées et les plus vulnérables à l’empoisonnement.

Ainsi les oiseaux sont souvent les plus touchés directement par l’eau visqueuse.

Les mammifères et les poissons peuvent se prémunir des effets toxiques.

Et cela grâce à leurs progressions en pleine mer ou leurs capacités à plonger en profondeur comme les cétacés.

Pour la vie économique sur les côtes, l’impact est direct.

La pèche et le tourisme en subissent immédiatement les conséquences.

La pêche s’arrête car les hydrocarbures rendent rapidement poissons et crustacés impropres à la consommation.

Et les plaisanciers quant à eux vont passer leurs vacances ailleurs …

Évolution de l’impact environnemental et économique

Une marée noire provoque donc évidemment un impact environnemental conséquent.

Mais la perception de cet impact environnemental ne fut pas toujours la première inquiétude dans les bilans.

Historiquement, c’est d’abord l’impact économique des marées noires qui prévalait grâce notamment à l’action en justice consécutive à la marée noire des plages bretonnes (Erika en 1999).

Il faut comprendre qu’auparavant rien n’existait dans ce domaine.

C’était le vide juridique sidéral.

Le pollueur était loin d’être un payeur (cf responsabilité).

C’est le 24 juin 2008 que La Cour européenne de justice de Luxembourg a rendu un jugement favorable à la commune française de Mesquer (1500 habitants, Loire-Atlantique), victime de la marée noire de l’Erika.

La commune assignait alors le groupe Total pour le règlement de la facture de nettoyage.

A cette époque, le nettoyage des plages bretonnes suite au naufrage de l’Erika coûta plus de 200 millions d’euros.

Et cela hors impacts sur de nombreuses activités économiques comme la pêche, l’aquaculture et le tourisme.

Prise de conscience

Marées noires et impact environnemental vont de paire certes mais la prise de conscience fut longue tout omme la justice d’ailleurs.

La catastrophe de l’Erika (pétrolier battant pavillon maltais de complaisance), soit le naufrage du pétrolier à 50 kilomètres au sud de la pointe de Penmarc’h, fait partie des affaires exceptionnelles.

Cette affaire de l’Erika obligera le droit à évoluer quant à la responsabilité dans ce type d’affaire.

Avant cela, la marée noire du Torrey Canyon (première grande marée noire de l’histoire) avait provoqué un impact cognitif très fort.

Ce fut le début d’une prise de conscience environnementale avec une réflexion sur le productivisme et à la société de consommation.

A sa suite, le 29 novembre 1969, deux conventions émergeront :

  • Convention internationale sur l’intervention en haute mer en cas d’accident entraînant ou pouvant entraîner une pollution par hydrocarbures
  • Convention internationale sur la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures.

Aujourd’hui, la France possède dans son droit un délit d’écocide.

Marées noires et impact environnemental ne doivent plus être de simples faits divers.

Article : P. du Chélas



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