Munitions de guerre dans la Tamise
Savez vous qu’il y a encore des munitions de guerre dans l’estuaire de la Tamise ?
En effet, le cargo Richard Montgomery, un Liberty ship, coula en 1944 dans l’estuaire de la Tamise.
Et plus exactement près de l’île de Sheppey, sur la côte est de l’Angleterre.
De surcroît, Il coula avec 6 400 tonnes d’explosifs à bord dont 2 000 bombes à fragmentation et 600 bombes de 500 livres (226,8 kg).
Parmi celles-ci, il y avait notamment des bombes au phosphore.
De sa mortelle cargaison, 5 000 tonnes seront retirées dans les semaines suivant le naufrage.
Mais il en reste encore1400 tonnes au fond de la mer.
Cargaison explosive à 15 mètres de fond
Cette épave, dont on aperçoit les mats, se cassa en deux.
Elle repose par 15 m de fond sur un banc de sable (près de la ville de Sheerness).
L’épave ne présenterait aucun danger de pollution selon les autorités.
Hormis le risque d’une énorme explosion.
Pour se faire une idée, 2000 tonnes de munition valent l’équivalent d’un tremblement de terre de magnitude 4.
Les conséquences sont d’ailleurs déjà estimées avec un coût pouvant dépasser 1,3 milliard d’euros.
Mais tout est sous contrôle avec la Maritime & Coastguard Agency.
Et aussi grâce à une zone de sécurité de 500 mètres mise en place autour de l’épave avec des bouées.
Une seule question inquiète les poissons de la Tamise : soit les détonateurs ne sont plus en état de fonctionner soit le long séjour dans l’eau les a rendu instables…
Soit ça explose, soit ça n’explose pas
Si l’on inventorie les munitions du cargo, certaines contiennent aussi de l’azoture de plomb.
C’est un explosif primaire ayant remplacé le dangereux fulminate de mercure.
Il était devenu commun lors de la Seconde Guerre mondiale comme produit chimique.
L’azoture de plomb est toxique, plus stable (que le fulminate de mercure ) et très peu soluble dans l’eau.
Mais au contact de vapeur d’eau, l’azoture de plomb peut produire de l’acide azothydrique (HN3).
C’est à la fois un poison violent et un explosif à température et pression ambiantes.
Mais le HN3 est soluble dans l’eau. Ouf…
Par contre s’il est piégé dans une munition, le HN3 peut attaquer et dissoudre certains métaux comme le cuivre, le laiton, le zinc et l’acier.
En effet il produit des sels instables et explosifs (et bien sur toxiques).
On peut aussi craindre que la production de HN3 ne produise de l’azoture de cuivre qui est aussi très instable et explosif.
Article : P. du Chélas
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Tout cela serait éventuellement susceptible de pouvoir dans certains cas de choc déclencher une explosion en chaîne.
Convention d’Aarhus / UICN / AI Act
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