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PFAS : composés perfluorés ou Forever Chemicals

La chimie industrielle va t-elle enfin buter sur les limites acceptables pour la santé humaine avec ses PFAS, des composés perfluorés et polyfluorés et leur pollution.

Les perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés sont des composés servant dans de nombreux domaines de notre quotidien.

Ces substances chimiques sont quasiment indestructibles ce qui leur vaut le surnom de polluants éternels et de Forever Chemicals.

Les PFAS sont des liaisons carbone-fluor qui sont toxiques et écotoxiques.

Cette famille chimique comprend plus de 4730 composés et pourtant la surveillance des eaux de surface ne porte que sur une vingtaine de ces substances.

Médias et investigations

Une longue enquête du nom de code  » Forever Pollution Project  » met en lumière le travail de 18 grands médias européens quant à la pollution chimique des PFAS.

Avec un travail scientifique agrégeant des données et des prélèvements environnementaux, le collectif de journalistes dessinent ainsi une carte des sites dangereux.

La carte finale pointe en effet les sites européens contaminés par les composés perfluorés et polyfluorés (PFAS) ainsi que les entreprises responsables.

L’enquête Forever Pollution Project pointe ainsi du doigt près de 17 000 sites contaminés en Europe.

Ce laborieux travail des journalistes localise notamment 20 usines productrices de PFAS en Europe.

Et également 230 usines utilisatrices de ces PFAS.

La France ne compte pas moins 5 usines productrices de PFAS.

La justice devrait ainsi valablement se saisir au regard de la mise en danger d’autrui avec ces produits chimiques.

Danger persistant

En 2020, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) évaluait déjà les risques pour la santé humaine quant à la présence de composés perfluorés dans l’alimentation.

Pourtant le danger n’est pas nouveau car deux composés des PFAS font l’objet d’une réglementation :

  • PFOA (acide perfluorooctanoïque)
  • PFOS (sulfonate de perfluorooctane)

Les substances per et polyfluoroalkylées contiennent notamment les liaisons chimiques les plus fortes de la chimie organique.

Cela explique le caractère bioaccumulatif, écotoxique, persistant, et toxique de ces liaisons carbone-fluor chimiques.

Ce sont donc bien des polluants organiques persistants (POP)

Il faut savoir que l’acide perfluorooctanesulfonique (PFSO), un tensioactif fluoré, est aussi un perturbateur endocrinien.

Il est à ce titre inscrit à l’Annexe B de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants.

En France, l’Agence de sécurité sanitaire (ANSES) publia également un rapport (2019) faisant le bilan de tests auprès de 744 adultes et 249 enfants.

Les tests révélèrent alors que chaque individu testé portait des PFOA et PFOS dans son organisme.

On ne connaît pas vraiment le seuil à partir duquel les PFAS causent des dommages graves à notre santé.

Mais de leur côté, les experts considèrent comme extrêmement dangereux pour la santé une concentration de PFAS supérieur à 100 ng/l.

Dangers de l’alimentation

Les sources d’exposition aux PFAS et donc aux composés perfluorés et polyfluorés sont multiples.

En effet, ces composés sont présents dans les produits industriels et dans les biens de consommation courants.

Le piège des Forever Chemicals, c’est qu’ils se trouvent là où on ne les attend pas.

Les industriels s’en servent pour les boites de pizza, le caoutchouc, les chaussures, le gazon artificiel, la peinture, le plastique, les revêtements de sol et même les batteries.

Outre les emballages alimentaires, dont les paquets de frites, les PFAS se retrouvent aussi dans les mousses anti-incendie, les peintures, les poêles anti-adhésives en Téflon, les textiles comme le Gore-Tex et les traitements pour l’acné.

Les steaks hachés de fast-food sont ainsi fréquemment conditionnés dans un emballage contenant des PFAS.

Les décharges n’étant pas hermétiques, les PFAS se trouvant dans les déchets infiltrent les sols.

Ils contaminent de cette manière les eaux vives et les nappes phréatiques (cycle de l’eau).

C’est ainsi qu’ils contaminent en premier lieu la flore et la faune durablement.

Les légumes peuvent ainsi se retrouver également contaminés tout comme les poissons.

Comme l’eau finit dans les estuaires, crustacés et mollusques font notamment partie des premières victimes de la contamination par les PFAS.

Par contre, l’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) se retrouve aussi être toxique.

L’eau devient donc également une source de contamination par ingestion.

Au final, les PFAS pénètrent dans nos organismes et y restent plusieurs années.

On ne peut d’ailleurs les détecter que par tests sanguins.

Symptômes

Les PFAS se propagent dans l’air, l’eau et le sol et contaminent les animaux et les plantes.

Les PFOA et les PFOS s’accumulent dans les organismes humains depuis des décennies.

Les PFAS peuvent atteindre le foie, les reins et le système immunitaire ce qui a été constaté chez certains animaux.

Ces PFAS ont aussi des conséquences pour le cholestérol sérique.

De surcroît, certains composés des PFAS pourraient être à l’origine de cancers et de troubles de la tyroïde.

Et la loi passe…

La loi visant à interdire les PFAS a été adoptée le 6 avril 2024.

Par contre son article 1 pour interdire l’utilisation des PFAS dans la production des ustensiles de cuisine a été retiré.

C’est un soulagement pour les fabricants qui pourront continuer cette production dangereuse pour l’environnement.

Il est vrai que les salariés de SEB avaient manifesté pour ne pas perdre leurs emplois avec cette nouvelle loi.

Sursis également pour les fabricants de textiles qui ne verront l’interdiction s’appliquer aux vêtements qu’à partir du 1° janvier 2030.

Avis aux parisiens amateurs de ski : le produit de fart en contient aussi ce qui pollue la neige.

Article : P. du Chélas



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