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Rejets d’eau radioactive à Fukushima

L’autorité nucléaire japonaise donnait son feu vert en 2022 pour procéder aux rejets d’eau radioactive à Fukushima en mer.

Malgré l’opposition de ses voisins, le Japon va rejeter dans l’océan Pacifique l’eau contaminée de sa centrale de Fukushima.

Il s’agit bien en effet de l’eau contaminée de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (Daiichi) gérée par Tepco (Tokyo Electric Power).

Cette centrale comptait 6 réacteurs à eau bouillante (REB).

Mais seuls 3 de ses réacteurs fonctionnaient (numéros 1, 2 et 3)..

Outre la fusion totale du cœur du réacteur 1, les trois fonds de cuve des réacteurs sont percés en raison de la formation de corium.

La réfrigération de ce corium des réacteurs 1, 2 et 3 débuta dès 2011.

Cela généra ainsi une production importante d’effluents liquides radioactifs.

A l’époque, environ 160 000 personnes avaient fuit la zone d’exclusion de 20 km autour de la centrale nucléaire.

Retour en 2011

​Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 survient à 80 km à l’est de l’île de Honshu au Japon (14h46 heure locale).

L’épicentre se trouve à 130 kilomètres au large de Sendai et à 370 kilomètres de la capitale.

L’île d’Honshu, au bord de l’océan Pacifique, comprend deux centrales nucléaires.

Celles-ci sont distantes l’une de l’autre d’une douzaine de kms : Fukushima Daiichi (n°1) et de Fukushima Daini (n°2).

Le séisme provoque alors un tsunami avec des vagues jusqu’à 10 m de hauteur.

Ce dernier déferle sur la centrale malgré son mur de protection.

Une première vague d’environ 4 mètres de haut s’écrase contre la digue.

Mais une deuxième vague du tsunami atteint alors une hauteur de 15 mètres.

Le tsunami dévaste alors le site de la centrale nucléaire ce qui entraîne la fusion des cœurs de trois réacteurs nucléaires.

La centrale de Fukushima Daiichi (n°1, en japonais) comprenait six Réacteurs à Eau Bouillante (REB).

Chaque REB contenait 40 000 crayons (tubes de combustible) des pastilles d’uranium ou de plutonium.

La succession de problèmes provoque aussi la perte de refroidissement de plusieurs piscines d’entreposage de combustibles usés.

Les quatre piscines d’entreposage de combustibles usés du site contenaient l’équivalent de 5 cœurs de réacteurs usés (riches en césium 137).

Des rejets radioactifs très importants dans l’environnement se produisent alors à partir du 12 mars 2011.

Eau de Fukushima

On estime que la quantité d’eau qui s’infiltra à l’intérieur des bâtiments (via les sous-sols et précipitations) lors de l’accident était de l’ordre de 120 m3 par jour.

Les prochains rejets en mer concernent par contre les eaux dites « tritiées ».

Elles proviennent de la pluie, des nappes souterraines et des injections d’eau nécessaires au refroidissement des cœurs des réacteurs nucléaires.

Lors de l’événement, des rejets de substances radioactives eurent donc lieu dans l’environnement.

Et cela contamina les territoires autour de la centrale.

Depuis la stabilisation des réacteurs 1, 2 et 3, on injectait toujours 150 m3 d’eau par jour (contre 540 m³ par jour en 2014) pour maintenir le refroidissement.

Un sérieux problème résulte maintenant des fuites des cuves et des enceintes de confinement.

L’eau douce contaminée s’écoule depuis le début de l’événement dans les sous-sols des bâtiments.

Cette eau rejoint les infiltrations des eaux souterraines.

Mais aussi les résidus d’eau mer se trouvant encore dans les sous-sols des bâtiments réacteurs à cause du tsunami.

Plan d’action

Selon le gouvernement japonais, l’ensemble de l’eau du site sera rejeté après traitement.

Mais sans aucune précision sur ce traitement.

Ce qui est certain, c’est que l’eau contient du tritium car aucun traitement n’existe pour cette matière (voir table de réduction).

Au mieux, on filtre l’eau de la centrale qui contient toujours des substances radioactives à un faible niveau.

C’est sur quoi s’engageait au début le Premier ministre japonais Yoshihide Sugaune.

Ces rejets concernent notamment plus d’un million de tonnes d’eau contaminée.

Les responsables japonais la stocke dans des réservoirs depuis l’accident du 11 mars 2011.

Actuellement, 1,2 million de mètres cubes d’eau contaminées sont ainsi stockés sur le site.

Cette masse d’eau prête à finir en mer comprend l’eau servant à refroidir les réacteurs à eau bouillante ainsi que les eaux des nappes souterraines et de pluies.

Avenir lointain

Au moment du séisme, sur les six réacteurs de la centrale, trois (n° 4, 5 et 6) étaient alors en maintenance.

La première étape visant à reprendre les éléments combustibles présents dans les piscines des réacteurs 1, 2 et 3 débuta en décembre 2011.

Par contre le démantèlement complet des réacteurs endommagés durera jusqu’à 2051.

TEPCO doit ainsi procéder au retrait des crayons avec le combustible :

  • 292 dans la piscine du réacteur 1
  • 587 de la piscine du réacteur 2
  • 514 du réacteur 3
  • 1331 du réacteur 4

La piscine du réacteur 4 étaient celle qui contenait le plus de combustible.

Concomitamment, le plan global de rejet des eaux devrait débuter et s’étaler par contre sur plusieurs décennies.

Contamination ou pollution

Que l’on construise un bac de rétention ou que l’on rejette l’eau en mer, il y aura contamination au tritium.

Cette contamination se fera dans l’atmosphère et dans l’eau de mer.

Une autorisation de rejets de tritium existait déjà pour la centrale en activité.

Mais une limite existe avec un seuil de de 22 térabecquerels par an.

En respectant ce seuil, le calendrier de rejets des eaux se prolonge sur 30 ans.

TEPCO tente de faire augmenter le seuil.

Mais la Chine et la Corée restent vigilantes en raison des risques de contamination de la faune et la flore marine.

Selon d’imminents spécialistes. les rejets en mer de ces eaux restent la moins pire des solutions.

On se demande si un sondage d’opinion a bien été réalisé auprès des poissons concernés.

Autre certitude par contre, c’est que les substances radioactives (et chimiques) vont se concentrer dans les organismes de toute la faune et la flore marine de cette région du Pacifique.

Rejets en mer

La même idiotie s’est déjà produite avec l’immersion des fûts de matières radioactives en mer.

Les mêmes spécialistes affirmaient à l’époque que la mer allait dissoudre naturellement les rejets d’eau radioactive la centrale à Fukushima.

Il a fallu une convention pour interdire ce type de rejets.

D’ailleurs les rejets d’eau radioactive à Fukushima ou ailleurs devraient faire partie de l’interdiction cette convention.

Quand le problème de l’eau sera résolu, il faudra se pencher sur celui du corium.

En effet du corium fut produit lors de la fusion des réacteurs avec des débris métalliques mélangés au combustible usé.

Ce corium est hautement radioactif et son extraction des débris connaîtra un rythme de quelques grammes par jour et au mieux quelques kilos par mois.

Après les rejets d’eau radioactive à Fukushima, le grand défi consistera maintenant à extraire les 880 tonnes de corium qui se sont mélangés aux éléments de structure après avoir fondu.

Article : P. du Chélas



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