Réseaux électriques et taxes sous tension
Le réchauffement climatique semble nous faire oublier qu’il existe encore des vagues de froid. Cet oubli met les réseaux électriques et les taxes sous tension.
En effet, les dispositifs et plans de lutte contre les gaz à effet de serre se raisonnent en période tempérée…
Subitement, on évoque ainsi la sécurité d’approvisionnement électrique.
Il existerait une menace sur l’approvisionnement en électricité. On parle même de black-out cet hiver.
Heureusement la ministre de la Transition écologique demande de prendre toutes les mesures pertinentes: pull à col roulé et thermostat à 19°.
Mais pas un mot sur la politique énergétique de la France et la TCE.
On croit rêver alors que la transition énergétique ne fait qu’évoquer les voitures électriques et l’électricité à longueur de Sommets internationaux et de COP (s).
Approvisionnement électrique
Aurons nous assez d’électricité quand toutes les voitures fonctionneront à l’électricité ?
La question reste en suspens car tout le parc automobile mondial est encore loin d’être 100 % électrique.
Il faut donc écarter la responsabilité de ce nouveau secteur de la pénurie hivernale actuelle.
De COP en COP, l’Europe s’attache à éliminer le charbon des activités industrielles et donc de la production d’électricité.
Pour preuve, l’Allemagne mise sur le gaz avec Nord Stream.
Et cela pour remplacer son charbon historique et faire tourner ses centrales électriques. Résultat plus de gaz russe.
La France est déjà bon élève car le charbon ne produit que 0,3 % de son électricité française. Seules deux centrales y sont encore en activité (2020).
Il faut donc compter sur le vent des éoliennes et le nucléaire pour continuer à s’éclairer.
Éléments naturels et technologies
Vague de froid en dessous des normes saisonnières comme le rappelle le présentateur météo et absence de vent.
Cela signifie donc chauffage dans les maisons et plus de rotation des pales pour les éoliennes.
Mais notre technologie aime aussi parfois nous rappeler que nous ne pouvons pas tout contrôler.
C’est le cas quand des réacteurs nucléaires doivent se trouver à l’arrêt pour cause de maintenance.
Sur les 56 réacteurs français des 18 centrales, 13 sont à l’arrêt et deux autres non connectés au réseau.
C’est le cas ainsi des deux plus puissants réacteurs français (Chooz et de Civaux) soit 10 % du parc.
A eux deux, avec une puissance respective de 1450 MW, ils produisent 6 GW.
Et c’est aussi le cas quand les fournisseurs de gaz se limitent (légalement) à ne fournir que les volumes de gaz achetés avec les contrats internationaux.
Reste donc le bois. Mais on ne peut pas procéder à une déforestation massive.
Autre coïncidence spatio-temporelle, le virus (Covid) fait moins peur et donc l’Opep décide d’augmenter sa production de pétrole.
Les treize pays membres de l’Opep produiront 400 000 barils de pétrole par jour de plus.
Il faut satisfaire le besoin mondial d’énergie.
La consommation mondiale de pétrole retrouve son niveau d’avant crise (Covid) avec une moyenne d’un peu plus de 100 millions de barils tandis que le baril de Brent frôlera les 85 dollars en moyenne.
Les énergies renouvelables
L’éolien s’avère insuffisant pour palier les besoins.
Même en installant une éolienne sur chaque kilomètre carré, la production restera aléatoire.
En cause : le vent car il faut du bon vent. Comme en Belgique.
Du côté de l’hydrogène, renouvelable, bas carbone ou carboné, la course à son développement n’est pas encore finie.
De toute façon, l’hydrogène consomme plus d’énergie pour être produit que d’énergie qu’elle fournit (voir notre article).
Aujourd’hui, le prix de vente de l’électricité pour les particuliers se réglemente au niveau de l’Europe sans que des textes puissent en fixer le prix.
Un comble pour un pays comme la France qui produit l’électricité parmi la moins chère d’Europe grâce à son parc nucléaire.
Ce n’est pas risible alors que l’on vient d’apprendre que les deux dernières centrales électriques au charbon vont servir à compenser le manque d’électricité pour les réseaux électriques et taxes sous tension .
Prix et taxes de l’électricité
La France est à la 14° place sur les 28 États membres pour l’électricité la moins chère.
Mais elle se positionne 25° sur les 39 pays d’Europe hors UE inclus pour les consommateurs hors-ménages.
Par contre, l’électricité fait partie des produits les plus taxés en France. En France tout est toujours fortement taxé.
Le prix moyen du kilowattheure en Europe est de 0,2159 € contre 0,1765 € TTC en moyenne en France et 0,3088 € en Allemagne (2019).
En 2020, le prix moyen français était de 0,1899 € TTC.
En France, la taxation de l’électricité est en moyenne de 35 % contre 50 & en Allemagne.
Pour comprendre la taxation française, il faut comprendre qu’elle fait l’objet de plusieurs taxes différentes :
- CSPE : contribution au service public de l’électricité
- CTA : contribution tarifaire d’acheminement
- TCFE : taxes sur la consommation finale d’électricité
- TVA : taxe sur la valeur ajoutée
Votre facture comprend aussi le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité soit le TURPE.
Cette taxe représente 25 à 30% de votre facture énergétique.
Elle finance le transport, l’entretien et la modernisation du réseau et plein d’autres choses que l’on ne nous dit pas.
Elle s’applique aux consommateurs finaux mais aussi aux producteurs d’énergie. Il existe ainsi une TURPE HTA-BT (haute-tension et basse tension) et une TURPE HTB (haute tension et très haute tension).
Au final, le prix du kWh ne représente que 40 ou 50 % de votre facture.
De son côté la Chine résout le problème des réseaux électriques et des taxes sous tension. Elle lance la construction d’une quarantaine de centrales nucléaires.
En France, dans un texte pour lutter contre la pollution numérique ( » verdir » l’empreinte environnementale sur le recyclage), les députés ont fait ressurgir la « rémunération pour copie privée » : voir l’article
Article : P. du Chélas
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