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Uranium au Groenland

L’île arctique Groenland possède 10 % des réserves d’eau douce mondiale. Mais pas que. C’est aussi un pays de terres rares. Groenland, le pays des terres rares et de l’uranium.

Le Groenland renferme notamment dans ses sols des gisements d’or, de pétrole, de gaz, de fer, de saphirs, de rubis et des terres rares (lanthanides).

Dans le sud l’île, les terres rares contiennent en plus de l’uranium (cinquième gisement mondial).

Les réserves sont estimées à 11 millions de tonnes d’oxydes de terres rares et 593 millions de livres d’uranium.

Un intérêt particulier

En 2019 le président américain Trump voulait tout simplement racheter l’île au Danemark.

Son intérêt n’était pas lié à son amour du climat ou des phoques mais probablement à celui des terres rares. Ou à l’Uranium au Groenland…

Ou alors, il envoyait un message au dirigeant Chinois trop présent sur la zone d’après lui.

Depuis la fonte des glaces au Nord, liée au réchauffement climatique, la zone devient plus accessible.

La Russie et la Chine y ont pris pied et les nouveaux enjeux géopolitiques liés aux technologies de pointe changent la donne.

En effet, la démarche du président américain est à mettre en parallèle de la volonté d’une entreprise australienne aux capitaux chinois de s’y implanter.

Ce consortium veut exploiter le gisement de terres rares et d’uranium de Kuannersuit, à l’extrême sud de l’île.

Gisements de Narsaq et Nuuk

La montagne proche de Narsaq regorge d’uranium.

Un projet de mine à Kvanefjeld (ou Kuannersuit en groenlandais), devrait permettre la création de 2000 emplois.

La ressource financière permettrait de financer des infrastructures (routes, aéroports,..).

L’inconvénient de ce projet viendra des déchets de la mine.

Le porteur du projet promet que les déchets (roches non utiles) seront transformés en boues liquides et versées au fond d’un lac.

Toujours dans le sud du Groenland mais sur la côte ouest, Nuuk comptent deux projets miniers.

Ce sont Tanbreez Mining et Greenland Minerals and Energy (GME) qui soutiennent ces projets.

Ils attendent les accords des autorités.

En 2010, l’entreprise australienne Greenland Minerals and Energy (GME) se lance pour obtenir la licence d’exploitation pour le gisement de Kvanefjeld.

Ce gisement se trouve dans le sud-ouest de l’île, à 8 kilomètres de la ville de Narsaq.

GME explorait le sous-sol depuis 2007 pour y découvrir des lanthanides (terres rares).

Ces prospections permettent à GME d’envisager une production annuelle de 22 000 tonnes.

Pour le Groenland cela signifie 200 millions d’euros à la clef et environ 800 emplois.

Soutenue par un investisseur chinois, Shenge Resources, elle mise sur un gisement riche en terres rares lourdes.

Par contre, et par souci de rentabilité, GME souhaite aussi exploiter l’uranium présent dans la roche.

Ainsi, ce projet de mine de terres rares lourdes et d’uranium à Kvanefjeld (Kuannersuit en groenlandais) est en gestation depuis plus de dix ans.

Et surtout il divise les groenlandais.

L’obtention du permis d’exploitation de 37 ans implique des mesures pour se prémunir des répercussions de l’exploitation.

Après trois refus successifs, le plan de Greenland Minerals and Energy (GME) pour la protection de l’environnement obtiendra finalement une approbation.

La montagne de Kuannarsuit

La montagne de Kuannersuit recèle les deuxièmes réserves mondiales de terres rares et d’uranium (derrière la Chine).

Associé avec Shenge Resources (12,5% des parts pour 3,3 millions d’euros), Greenland Minerals forme une joint-venture avec China National Nuclear Corporation pour raffiner sa future production en Chine.

Les terres rares lourdes servent à l’industrie militaire et sont les plus coûteuses en terme d’extraction.

La Chine en détient le monopole de production et en terme de transformation. Surtout pour la fabrication des aimants.

Le groupe français Orano est aussi titulaire de deux permis d’exploration de gisements d’uranium dans le sud de l’île.

Le choix des Groenlandais

Territoire autonome danois, le Groenland est autonome sur ses ressources minières depuis 2009.

Le Groenland est un des rares pays à ne pas avoir signé l’accord de Paris sur le climat.

Cette position s’inscrit dans une volonté de pouvoir envisager des projets extractifs dans le futur.

En ce qui concerne l’offre d’achat du président américain, Nuuk et Copenhague arguent que le Groenland n’est pas à vendre.

Par contre, le territoire a besoin de ressources et souhaite diversifier ses revenus.

Sur ce point, le Danemark verse environ 520 millions d’euros par an au gouvernement groenlandais. Cette dotation représente un tiers du budget Groenlandais.

C’est pour cela que le parti politique Siumut (sociale-démocrate) était favorable au projet d’exploitation de Greenland Minerals.

Mais après avoir été séduit par la manne fiscale, le parti Siumut et son nouveau leader, Erik Jensen, reviennent sur cette approche de la gestion des ressources.

De son côté, le parti Inuit Ataqatigiit (IA, gauche-verte) et sa responsable, Mme Chemnitz Larsen, sont opposés à l’extraction de l’uranium.

De même le parti préfère un développement minier respectueux de l’environnement.

D’autant plus que l’exploitation induit des dépôts de déchets radioactifs.

Ils s’inquiètent des conséquences pour l’environnement local qui subit déjà le dérèglement climatique.

L’esprit des Groenlandais semble s’orienter vers le urani naamik (non à l’uranium) qui nous rappelle le atomkraft nein danke des années 1980.

Article : P. du Chélas

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