Ville durable et ville écologique
La première Conférence des Villes Durables Européennes (Aalborg, 1994 et 2004) arbitra à l’époque entre ville durable et ville écologique.
En effet, c’est au cours de la décennie 90 que la notion de développement urbain durable émergea.
Et c’est aussi à la conférence d’Aalborg que le concept de « ville durable » pris le pas sur celui de « ville écologique ».
Ainsi la préservation de la qualité de vie émergea peu à peu avec ses dimensions culturelles, économiques, environnementales et sociales.
Approche durable
De nos jours un projet de ville durable se comprend dans le contexte des mutations affectant encore l’habitat humain.
Logique, comme toute espèce, l’humain interagit à son environnement et son habitat.
Par contre, le concept de développement urbain durable ne repose sur aucun cadre théorique.
En effet, plus théorique que projet concret, la ville durable, celle qui sera du futur (proche), est encore à définir et à conceptualiser.
Surtout en matière d’énergie et de transport.
La durabilité urbaine se traite encore trop souvent de manière sectorielle.
Elle n’intègre pas les interdépendances spatiales des systèmes urbains et des systèmes territoriaux avoisinants.
Problème de territoire durable
L’espèce humaine aime l’aventure. Contrainte pour des raisons climatiques ou pas.
Quitter sa caverne et son territoire pour explorer de nouvelles contrées est une constante du développement de notre humanité.
Ainsi, les pillages des Vikings n’étaient pas le seul objectif.
Ils partaient aussi en mer pour découvrir de nouvelles terres d’implantations.
Leur histoire, Normande, met en exergue la volonté de s’implanter pour exploiter et produire des richesses.
La référence aux Viking est intéressante en terme de comparaison.
Mettre côte à côte l’habitat Viking de Gotland avec l’habitat Francs ou Saxons fait prendre conscience de l’adéquation nécessaire entre les modes de vies, les ressources, le climat et le devenir de chaque société.
Le Viking reproduisait son schéma urbain là où il devenait envahisseur.
Mais il intégrait aussi le nouvel habitat découvert.
Les Viking devaient penser ville durable et ville écologique par nécessité en raison des ressources naturelles (surtout le bois).
De même les Saxons l’ont fait avec les Angles et vis versa avec les Francs.
Cette parabole Viking pousse d’ailleurs la réflexion sur les tâtonnements de long terme.
Elle fait comprendre qu’il n’est plus possible de construire sans prendre en compte l’écosystème.
Écosystème durable
Quand l’homme s’installait prés de la mer ou d’une rivière à l’époque préhistorique, il faisait encore lui-même partie des éléments de base de l’écosystème.
Le réchauffement climatique est sans appel ; les activités humaines ne peuvent plus être obérées aujourd’hui dans les projets d’infrastructures des cités.
Ces activités humaines sont dévastatrices pour l’environnement ; pollutions, émissions de Co2, de déchets, destruction de la biodiversité,..
Aujourd’hui, et contrairement à Ragnar quand il se trouvait à Aalborg, les responsables des collectivités territoriales doivent intégrer la dimension de la durabilité.
Surtout dans leurs projections et leurs analyses de développement de territoire.
Gestion urbaine et écologique
La conférence d’Aalborg pointa de surcroît la nécessité d’adopter une méthode intégrée pour résoudre les problèmes relatifs à l’environnement urbain.
Par contre, une évidence s’impose ; l’absence de savoir-faire en matière de durabilité urbaine.
Que ce soit dans le domaine des diagnostics ou dans celui des préconisations.
On se demande qui est responsable face au constat du manque d’actions transversales.
Le schéma d’action reste souvent celui de limiter l’urbanisation débridée et la dégradation des sites des espaces littoraux.
Malheureusement, aucune piste ou indication pour les collectivités territoriales n’a accompagné la recommandation quant à la manière de procéder.
A cela s’ajoute une rigidité aussi bien française des structures administratives.
C’est un véritable frein à la motivation et la bonne volonté des sachants de l’urbain.
Une décarbonation en cours
En France, avec la RE 2020, un nouveau concept prend corps dans le bâtiment.
La nouvelle réglementation RE 2020 fait d’ailleurs le choix environnemental et non plus thermique.
Cette réglementation RE 2020 bouleverse ainsi le secteur du bâtiment et accélère la décarbonation de la construction.
La phase de construction d’un bâtiment est en effet responsable de 60 % de l’impact carbone du bâtiment sur son cycle de vie.
Article : P. du Chélas
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Photo : @Lou
