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ÉLECTRICITÉÉNERGIESNUCLEAIRE

Industrie nucléaire en France

Au plus fort de sa splendeur industrielle, la France fut capable de construire en 16 ans un parc nucléaire de 54 réacteurs grâce à l’émergence de son industrie nucléaire .

En effet de 1977 à 1993, ses ingénieurs réalisaient alors 34 réacteurs de 900 MW et 20 réacteurs de 1 300 MW.

Cette exploit portait tout autant sur la puissance que sur la rapidité.

Tout commença en 1945 la création du Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA).

Pour le général de Gaulle, il s’agissait d’accélérer la recherche et l’industrialisation de cette technologie.

La première pile atomique française sera ainsi fonctionnelle en 1948.

Et le premier réacteur nucléaire (G1) français produira le 7 janvier 1956 sur le site nucléaire de Marcoule.

La construction ira ensuite au rythme de plus de 3 réacteurs par an : 6 réacteurs en 1980 et en 1985 ainsi que 8 réacteurs en 1981.

Beaucoup de contestataires d’aujourd’hui n’ont pas connu le premier choc pétrolier de l’histoire en 1973.

Tout comme il ignore d’ailleurs qu’en 1945, après la guerre, la France n’a pratiquement pas de pétrole, ni de gaz et peu de charbon.

La France était alors à la botte des exportateurs de ces ressources ce qui influera par ailleurs sa politique étrangère.

Mais il ne pouvait pas en être autrement pour un pays sans ressources pétrolières.

C’est d’ailleurs avec leur sueur et leur sang que les mineurs vont fournir à cette époque le charbon nécessaire pour relancer l’industrie.

Le tour de force de l’industrie française sera ensuite de standardiser le parc nucléaire.

Cela rendra alors son coût de construction compétitif.

Et par la même d’en faire le deuxième parc mondial nucléaire derrière les États-Unis.

Ce parc de 58 réacteurs pouvait alors produire plus de 400 TWh par an.

C’est ainsi que dès 1960, période durant laquelle on craint toujours une nouvelle guerre, des choix s’opèrent pour l’électricité nucléaire.

Le CEA développe des réacteurs nucléaires électrogènes à partir de la filière UNGG (Uranium naturel – graphite – gaz).

Le pari est risqué car cette technique aboutit à des réacteurs (6 entre 1963 et 1972) complexes et chers avec une puissance maximum de 550 MW.

Mais l’enjeu était alors double : produire de l’électricité et développer une capacité de dissuasion nucléaire pour garantir notre sécurité.

C’est à ce moment là que hasard et chance se rejoignent et qu’un point de basculement intervient.

Un choix politique judicieux à l’époque oriente alors le développement nucléaire la technologie américaine.

En effet, les Américains développaient de leur côté des réacteurs moins chers que la technologie UNGG.

Leur technologie combinait de l’uranium légèrement enrichi en U235 (4 %) et de l’eau légère.

Et cela pour une puissance de 900 MW.

Ce choix pour l’industrie nucléaire en France vaudra de l’or lors des crises pétrolières à venir d’octobre 1973 et janvier 1974.

Framatome sera alors retenu pour construire 2 réacteurs à eau pressurisée (REP) sous licence Westinghouse à Fessenheim.

Avec ce type de réacteur, l’eau à l’état liquide sous pression grâce à un pressuriseur est à la fois le caloporteur et le modérateur.

Mais historiquement les premiers REP équiperont d’abord les sous-marins.

Et EDF lancera ensuite la construction de 3 autres réacteurs REP de 1971 à 1972.

Et à la suite un programme décennal de construction de réacteurs.

Une usine d’enrichissement d’uranium Eurodif voit le jour à Tricastinet.

En 1974 démarre ainsi la construction de 6 réacteurs de 1000 MW suivi de 7 autres en 1975.

En 2022, la France tente de relancer son industrie nucléaire.

Le parc nucléaire des années 1970 est vieux et des problèmes de corrosion sous contrainte (CSC) apparaissent.

En plus la crise énergétique est de nouveau présente.

Le projet ambitionne six nouveaux réacteurs EPR2 pour un montant allant de 51,7 à 67,4 milliards d’euros.

Le premier EPR2 de cette série devrait être opérationnel en 2035.

En filigrane de ce projet, l’objectif est de soutenir la réindustrialisation de la France.

D’autant que le 100 % énergies renouvelables n’est pas immédiatement possible.

Article : P. du Chélas



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