La séquestration du carbone
La séquestration du carbone est un phénomène naturel.
En effet pas moins de la moitié des émissions anthropiques sont en effet extraites de l’atmosphère.
Cette extraction intervient d’ailleurs au cours du cycle biogéochimique du carbone.
Le réservoir de carbone le plus important du monde reste l’océan.
Et l’océan est également le plus impacté par le réchauffement climatique.
Captation par la nature
Dans la nature, le carbone suit un cycle à l’instar de celui de l’eau.
Il passe ainsi par plusieurs état de stockage qui peuvent être de durées courtes ou de durées plus ou moins longues.
Les atomes de carbone se retrouvent dans différents réservoirs et sous la forme de combinaisons chimiques soit minérales ou soit organiques.
Le carbone circule ainsi entre ces réservoirs et les quantités varient selon le réservoir.
Comme l’eau avec ses différents réservoirs.
Ainsi l’atmosphère, la Biosphère, l’hydrosphère et la lithosphère constituent ainsi quatre réservoirs pour le carbone.
Les estimations chiffrent le carbone à 700 Gt pour l’atmosphère, 5 000 Gt pour la biosphère, 39 000 Gt pour l’hydrosphère et plus de 100 millions de Gt pour la lithosphère.
Les puits biosphériques et océaniques stockent ainsi en moyenne l’équivalent de 55 % des émissions anthropiques.
L’hydrosphère avec ses 39 000 Gt de carbone sous forme de CO2 fait par contre fonction de puits intermédiaire.
Dans la nature il existe un équilibre simple.
Le carbone se trouvant dans la biomasse sous la forme de molécules organiques se trouve en équilibre avec le carbone se trouvant dans l’atmosphère et dans l’hydrosphère sous la forme de molécules minérales.
Dès lors qu’il y a activité humaine cet équilibre est rompu.
Paradoxe donc car à l’état naturel c’est justement l’activité des êtres vivants qui fait passer le carbone d’état minéral à état organique ou inversement.
Par contre entre l’atmosphère et l’hydrosphère les échanges de carbonates, de gaz carbonique et ‘hydrogénocarbonate résultent de conditions physicochimiques comme le ph et la température.
Séquestration industrielle du carbone
Sur terre le plus gros réservoir de carbone se trouve dans la lithosphère soit les sols et sous-sols et donc les roches.
Et le début du problème qui nous impacte au premier chef, à savoir le réchauffement climatique, débute avec l’activité humaine creusant cette lithosphère pour le charbon, raffiner du pétrole et brûler du gaz.
Avec cette activité humaine, c’est le carbone en stock depuis plusieurs millions d’années qui se retrouve ainsi dans l’atmosphère.
Dans le cadre de ces activités industrielles, on est capable de capter et de stocker le carbone se trouvant libéré.
A ce sujet, la combustion de 1 gr de carbone organique libère entre 1,5 et 3 gr de CO2.
L’une des techniques industrielles est celle du captage du CO2 par solvant.
Le principe est simpliste car il faut d’abord capter la fumée de l’activité industrielle et y ajouter un solvant.
Ce solvant dissocie le carbone des autres éléments de la fumée et il suffit de chauffer pour récupérer le C02.
Une fois refroidi ce carbone peut être stocké dans le sous-sol.
Concrètement, dans l’industrie pétrolière, le Co2 en captation s’injecte ensuite dans les puits de pétrole pour en multiplier la production avec un multiple de 5.
L’AIE évalue ainsi à 17 millions de tonnes le carbone en stockage dans le sous-sol avec la séquestration du carbone industriel.
En France, le Haut Conseil pour le Climat tire la sonnette avec son rapport de juin 2022 « Dépasser les constats : mettre en œuvre les solutions ».
Il alerte sur le retard de la France en matière de séquestration de carbone.
Article : P. du Chélas
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