Nickel entre Profits et Trafics
Le nickel est un métal magique qui fait régulièrement l’objet d’énormes profits et de gros Trafics.
En mars 2022, les cours du nickel bondissaient ainsi de 30 000 dollars la tonne à plus de 100 000 dollars en raison de l’invasion de l’Ukraine.
En effet, l’inquiétude sur l’approvisionnement provoqua une augmentation brutale des prix car la Russie en est un des principaux exportateurs.
La Bourse des métaux de Londres (London Metal Exchange ou LME) tentait alors de son côté de contenir la volatilité des cours.
La crise obligea quand même LME a suspendre ses cotations pour enrayer les milliards de pertes.
Dont celles notamment du plus gros producteur chinois Tsingshan Holding Group.
La deuxième bourse mondiale de Shanghai (SHFE) restait aussi sous tension.
Avec la folie des véhicules électriques et des besoins en batterie, le nickel est une matière première de trading très en vogue.
Il est utilisé historiquement dans le bâtiment et l’automobile.
Et il sert également dans l’électronique et la production d’acier inoxydable.
Mais c’est aussi un élément indispensable des alliages modernes.
Les plus grosses réserves de nickel se trouvent en Australie et au Brésil.
Le niveau de production du nickel varie d’une année sur l’autre et se situe entre 1 et 1,4 million de tonnes.
Cette production dépend essentiellement de l’Australie, la Chine, des Philippines et de la Russie.
Dans le monde, le plus gros consommateur reste la Chine avec 20 % de la production à elle seule.
Le minerai extrait des mines ce minerai est exploitable quand sa teneur en nickel dépasse 1,3 %, et sa teneur en cobalt 0,1 %.
Sur le marché du nickel, cinq spécialistes du trading concentrent un tiers des échanges.
En raison de ses fluctuations, le marché du nickel connaît des profits et des déboires avec des trafics.
Le négociant américain Kataman Metals vient d’y perdre plusieurs millions de dollars en 2024.
Après avoir acheté du nickel à New Alloys Trading, Kataman Metals découvrait que dans ses conteneurs il n’y avait aucun nickel.
En 2023, une affaire similaire défrayait aussi la chronique avec la maison-mère de la fonderie Nyrstar, Trafigura.
Malgre ses profits, le négociant suisse Trafigura perdait 590 millions de dollars avec un trafic identique sur le nickel.
Trafigura sur retournait alors contre Prateek Gupta en saisissant la justice à Londres.
Mais l’affaire connaît un autre rebondissement car selon Prateek Gupta le montage de l’accord commercial était du ressort de Trafigura en connaissance de cause.
Dans le marché des matières premières, les négociants achètent des cargaisons (métaux ou pétrole) même en mer pour les revendre plus tard.
Il s’agit de jouer sur les décalages des prix d’un endroit à un autre.
Trafigura achetait ainsi à Prateek Gupta en étant certain de lui revendre ensuite.
Jusqu’à ce qu’il jette un œil sur la cargaison dans le port de Rotterdam.
Par contre le responsable du négoce du nickel et du cobalt de Trafigura, Socrates Economou, quitte la société.
L’enquête en cours doit encore établir les véritables responsabilités tant pour l’accord commercial que pour la fraude du minerai.
Article : P. du Chélas
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