Papier toilette : fabrication et consommation
Le papier toilette dit hygiénique mais surtout PQ représente une industrie incroyable depuis sa fabrication jusqu’à sa consommation dans nos cabinets de réflexion (45 minutes par jour).
Bien qu’il soit petit notre rouleau de PQ n’en fait pas moins 20 m de longueur quand les enfants jouent avec dans leurs chambres.
En gros, un rouleau contient 150 feuilles.
Mais pour une seule personne il en faut 85 rouleaux par an (moyenne en Europe).
Soit donc 13000 feuilles que l’on peut numéroter si on a le temps.
Ces chiffres sur le papier toilette donnent surtout une idée du volume de pâte à papier nécessaire pour sa fabrication et sa consommation.
Fabrication
A partir de 2022, une tension et une pénurie apparaissent sur le marché du PQ en raison de la guerre en Ukraine.
Vous avez d’ailleurs peut-être remarquer l’augmentation de 30 % de son prix.
De 8 euros le paquet de 32 rouleaux avant le Covid, il faut débourser aujourd’hui autour de 10,50 euros pour le même paquet.
En effet, auparavant la Russie était de longue date un fournisseur important de bois de bouleau pour la pâte à papier.
C’est tout bête mais la fibre du bois de bouleau rend le papier toilette plus souple.
Mais avec la guerre de Poutine il n’y a plus approvisionnement en russie.
Du coup le prix du bois a augmenté de 50 %.
A cette problématique forestière s’ajoute celle de la hausse de l’énergie (pétrole et gaz) indispensable au fonctionnement des papeteries.
Notamment pour la cuisson de la pâte à papier.
L’effet positif est que tout les fabricants se tournent davantage vers le papier recyclé.
Recyclage et pâte
En Europe, le recyclage prend une bonne place dans la fabrication du papier toilette avec 40 % de matières premières recyclées.
Ainsi beaucoup de papiers usagés et collectés entrent dans le circuit des papeteries.
A titre d’exemple, 110 000 tonnes de vieux papiers et de briques alimentaires passent ainsi par le site de recyclage Essity à Hondouville (France) chaque année.
Par contre, les vieux papiers nécessitent un traitement spécial : rinçage à l’eau et nettoyage aux produits chimiques.
Une fois propre, on broie l’ensemble pour fabriquer une pâte homogène.
Et ensuite on fait un rouleau de papier prêt pour l’usinage avec les aquatubes.
A l’inverse, aux États-Unis le recyclage n’intervient que pour seulement 2% de la fabrication des rouleaux.
Cela signifie donc que la production se réalise à partir de bois vierge pour un papier hygiénique de luxe.
D’ailleurs les américains sont de gros consommateurs avec une moyenne de plus de 200 rouleaux par an.
Ressources
La fabrication du papier nécessite des copeaux de bois transformés.
Beaucoup de copeaux.
De facto, la fabrication de la pâte à papier nécessite d’abord de l’eau.
Beaucoup d’eau.
Globalement, la fabrication d’un seul rouleau de papier hygiénique nécessite entre 140 et 170 litres d’eau selon la papeterie et la chaîne de production.
A Gien, l’usine Svenska Cellulosa s’est d’ailleurs spécialisée dans la seule fabrication du papier toilette et de l’essuie tout.
Chaque jour elle fabrique ainsi des dizaines de rouleaux pesant 2 tonnes pour une hauteur de près de 3 mètres.
C’est à partir de ces gros rouleaux que l’ont fabrique ensuite nos petits rouleaux de taille standard (de 40 feuilles).
Près de 2 millions de rouleaux de papier toilette et 7 millions de mouchoirs en papier sortent ainsi de cette usine de Gien 365 jours par an.
Impacts du PQ
Au cours de sa fabrication, le papier toilette nécessite quelques ingrédients chimiques.
En effet il faut traiter la pâte de bois avec des agents de blanchiment, des colorants (rose) et des additifs pour fournir la résistance nécessaire.
Le volume mondial du papier hygiénique contribue donc fortement à la déforestation et donc à la perte de notre biodiversité.
Ce sont en effet de vastes étendues de nos forêts qui finissent dans nos toilettes (WC en français).
Un Européen va ainsi mettre près de 400 arbres dans sa cuvette au cours de toute sa vie.
Par contre le papier toilette est parfaitement compostable comme les restes alimentaires, les épluchures et le papier essuie tout.
Il met entre entre 2 semaines et un mois pour se décomposer.
Article : P. du Chélas
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