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Paquebots de croisière et pollution de masse

Au moment d’embarquer dans les paquebots de croisière, les touristes ignorent souvent qu’ils participent ainsi à une pollution de masse.

Pour être clair, le paquebot qui les attend à quai émet en une heure autant de pollution qu’environ 30 000 véhicules roulant à 30 km/h.

Par contre, les riverains de zones portuaires eux le savent.

Ils en subissent les effets car l’air à proximité d’un paquebot contient 20 fois plus de particules fines.

La mode des croisières est grandissante tout comme le nombre de paquebots, leurs tailles et leurs pollutions.

Les plaisanciers l’ignorent mais les teneurs en soufre admises pour les paquebots sont énormes.

Jusqu’à 1500 fois plus élevées que pour les voitures (1,5 % contre 0,001 %).

Les émissions polluantes et toxiques des paquebots impactent à la fois les écosystèmes océaniques et l’atmosphère.

Et donc l’air que l’on respire.

Un navire de croisière émet en moyenne plus de 20 000 tonnes de C02 par an.

Le nouveau paquebot Icon of the Seas de la société Royal Caribbean Cruises est le symbole de cette activité humaine.

Ce paquebot géant de 250 800 tonnes et 300 mètres de long accueille près 7 600 passagers sans l’équipage.

Il est à la hauteur de son gigantisme avec son parc aquatique en mer, ses sept piscines avec toboggans, sa tyrolienne, sa patinoire, son centre commercial, ses 20 restaurants et ses 15 danceflloors.

On estime que pour l’année 2023, quelque 31,5 millions de touristes auront été en croisière sur l’océan.

Le problème est que le nombre de paquebots progresse (26 % entre 2019 et 2022) et qu’ils émettent de plus en plus de CO2 (17 % en plus).

Mais surtout cela multipliait aussi par 5 leurs émissions de méthane (CH4).

L’Icon of the Seas et sa première croisière en janvier 2024, participera à cette augmentation.

En effet, ses six moteurs multi-carburants (Wärtsilä) fonctionnent tant au gaz naturel liquéfié (GNL) qu’au distillat.

Le GNL est en fait du méthane et une tonne de méthane dans l’atmosphère correspond à 80 tonnes de CO2.

Or l’on sait aujourd’hui qu’un paquebot comme le MSC World Europa qui utilise le GNL émet autant de CH4 que plus de 10 000 vaches en congrès.

Ce n’est donc pas une énergie vraiment verte.

L’ONG Transport & Environment a produit une étude sur les 218 navires de croisière Européens.

Cette étude établit qu’ils émettent autant d’oxydes de soufre qu’un milliard de véhicules sur une même période.

Ils participent amplement à l’augmentation des gaz à effet de serre.

Des progrès existent toutefois dans la flotte des paquebots de croisière pour lutter contre leur pollution de masse.

Avec le choix du GNL, les constructeurs limitent ainsi d’autres pollutions avec leurs gaz d’échappement.

Réduction des oxydes de soufre (Sox) de 99 %, des suies de 98 % et des oxydes d’azote (Nox) de 85 %.

Par contre les particules fines de type PM2.5 continuent d’augmenter en raison du fioul et du trafic.

Mais un dernier point noir reste celui des eaux usées dites grises.

En effet un paquebot avec 3000 passagers rejettent 3,8 millions de litres d’eaux sales en mer en une seule semaine.

Bien évidemment ces eaux contiennent des polluant chimiques qui attaquent les écosystèmes marins.

Sinon MSC Croisières réduit désormais la vitesse de ses paquebots ce qui réduit mécaniquement leurs pollutions.

Article : P. du Chélas


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Photo : diariodamanhapelotas.com.br

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