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DÉCHETSNATURENUCLEAIREPOLLUTIONSRECYCLAGE & OBSOLESCENCE

Trafics de déchets

Les trafics de déchets permettent tout simplement de se soustraire aux obligations de dépollution et de recyclage.

Ils évitent donc tous les frais que cela engendre.

En plus ce business s’avère très lucratif.

Dès les années 1980, l’enfouissement illégal des déchets toxiques industriels provoqua d’ailleurs des atteintes sanitaires et environnementales graves.

En effet, la raison des trafics de déchets en est la valeur économique et les coûts de gestion de ces déchets.

Selon un rapport réalisé en 2015 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les bénéfices de ce trafic illégal atteindraient chaque année près de 17 milliards d’euros

Fin des exportations en Chine

Avant l’interdiction de la Chine de 2018 sur les exportations de déchets plastiques dans son pays, ce débouché représentait 85 % du total des déchets produits en Europe.

Cette décision chinoise a pour effet de mettre les pays européens au pied du mur avec le traitement de leurs propres déchets.

De facto de nouveaux débouchés émergeront car les pays européens sont incapables de traiter l’ensemble de leurs déchets à l’heure actuelle.

A cela s’ajoute le coût croissant du traitement des déchets dangereux dans les pays occidentaux.

En conséquence les décharges illégales augmentent dans les pays producteurs et les pays récupérant les déchets ou qui en font trafics.

Et du coup le nombre d’incendies de déchets dans ces pays est également exponentiel.

Émergence des Trafics

En matières de trafics de déchets, les années 1980 furent synonymes de trafics juteux de la Camorra.

Cette mafia napolitaine organisa à cette époque des trafics de déchets en Campanie de dimension internationale.

Cette région d’Italie allait ainsi devenir une véritable poubelle de l’Europe.

Dans cette affaire, c’est la nature toxique des déchets et leurs enfouissements illégaux qui est le plus important.

En effet parmi ces déchets se trouvent des plastiques, différents métaux, des boues industrielles, des déchets médicaux et hospitaliers, des résidus toxiques, etc.…

Impacts pour la santé

On estime qu’en 20 ans, 400 000 camions sont arrivés du Nord pour décharger en Campanie.

De même on estime le volume de ces enfouissements illégaux en Campanie à plus de 10 millions de tonnes de déchets toxiques.

Ces déchets toxiques impactent gravement la population.

Cela s’est déjà traduit par une hausse avérée des cancers, des malformations et de la mortalité infantile.

Les conséquences pour la santé dans le temps continuent de s’aggraver.

Les conséquences environnementales à long terme sont une contamination des sols, des rivières, des nappes phréatiques et de l’atmosphère.

L’impact est terrible pour les écosystèmes et en terme de dégradation de l’environnement.

Le taux de mortalité pour cause de cancer est supérieur en Campanie à la moyenne nationale.

Le résultat pour l’environnement se nomme amiante, arsenic, phosphate, plomb, métaux lourds, etc…

A la décharge de la mafia, on découvre dans d’autres endroits des déchets résultant de l’activité économique local comme celle du textile.

Le problème de ces trafics, c’est qu’ils perdurent aujourd’hui dans le monde.

Trafics de déchets électroniques

Pour comprendre les enjeux, il faut savoir que sur les 10 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) produits chaque année en Europe par les 28 États membres, moins d’un tiers sont dépollués et recyclés.

On estime ainsi que 40 % des déchets électroniques finissent bien en Europe dans des centres de collectes dûment agréés.

Mais les autres 60 % ne sont pas récupérés et échappent à toute procédure de dépollution.

Vers l’Afrique

Le changement de politique de la Chine donna naissance à une nouvelle route illégale des déchets électronique vers l’Afrique.

A l’échelle mondiale, le trafic des déchets électroniques représente 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Pourtant il est interdit par la convention de Bâle et la directive européenne Waste of Electrical and Electrical Equipments (WEEE).

Pourtant ces déchets électroniques finissent maintenant souvent en Afrique comme par exemple à Lagos, au Nigeria.

L’Europe n’est d’ailleurs pas la seule en cause avec ses 30 000 tonnes d’équipements électroniques (EEE) qui y arrivent chaque année.

En effet dans le quartier « Computer village » on a découvert du matériel informatique provenant d’une administration américaine.

Par contre, l’Europe est bien la plaque tournante de l’exportation et du trafic de déchets électroniques dans les pays du Sud : Allemagne (28 %), Belgique (12 %), Espagne (7 %), Irlande (6 %), Pays-Bas (9 %) et Royaume-Uni (24 %).

La France n’apparaît pas en raison de sa nouvelle législation sur les métaux ferreux.

En effet tout son flux illégal de DEEE transite maintenant par l’Allemagne et les Pays-Bas.

Électrique et électronique

En 2017, une opération organisée en collaboration avec 43 pays entraîne la découverte de 1,4 million de tonnes de produits hors d’usage à destination de l’Afrique et de l’Asie.

Cela permit alors de les saisir : produits plastiques, vieilles batteries de voitures, platines Technics, vieux moteurs et débris d’ordinateurs,…

Au total le volume représentait 140 fois le poids de la tour Eiffel.

Mais les ordinateurs ne sont pas les seuls à figurer dans les conteneurs.

Il fut aussi découvert 6000 tonnes de téléviseurs, 2500 tonnes de réfrigérateurs et 1500 tonnes de climatiseurs défectueux sont aussi arrivés illégalement au Nigeria.

Les enjeux écologiques sont importants en raison des substances toxiques présentes dans ces déchets.

Dans les déchets électroniques (et automobiles) se trouvent des substances très toxiques ; arsenic, cadmium, chrome, cuivre, hydrochlorofluorocarbures (HCFC), mercure, plomb, sélénium et retardateurs de flamme bromés (RFB).

A Guiyu (province chinoise de Guangdong) on recycle ainsi 1,5 million de tonnes de résidus électroniques chaque année. Ce qui représente une source intéressante de métaux stratégiques.

Par contre avec cette activité, les sols et les cours d’eau sont gorgés de dioxines et de métaux lourds.

De plus, l’acide qui permet d’extraire l’or des cartes mères se retrouve dans les cours d’eau.

Mondialisation des trafics de déchets plastiques

La production mondiale de plastique est passée de 23 millions en 1964 à 350 millions de tonnes en 2018.

La Chine est le plus grand producteur de plastiques avec près de 30 % de la production mondiale contre 18,5 % pour l’Union européenne avec 64 millions de tonnes.

Entre 1992 et 2010, la Chine absorbait 45 % des tonnages de déchets produits dans le monde.

Depuis 2018, le trafic illégal de déchets plastiques provenant du tri des ordures ménagères explose.

Nouvelles routes de trafics

En 2017, la Chine notifie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sa décision d’interdire l’exportation vers son territoire de 24 catégories de déchets (textiles, métaux, déchets non triés…).

Les pays européens ne peuvent alors plus compter sur un système de recyclage capable d’absorber tous ses déchets.

De fait, ils continuent à exporter leurs déchets vers les pays du Sud-Est.

Ces déchets arrivent ainsi en Malaisie, Thaïlande et Indonésie et même en Turquie.

La Turquie, entre 2016 et 2018, va multiplier par sept ses importations. Ces nouvelles routes des déchets illégaux furent propices aux trafics organisés notamment par des mafias chinoises.

Il faut savoir que le plastique trié en mélange n’est pas considéré comme dangereux.

Il n’entre pas dans le cadre de la convention de Bâle qui régit le commerce international de déchets toxiques.

De son côté, l’Irlande a fait le choix d’éliminer ses déchets plastiques par incinération avec un besoin urgent de trouver une alternative après le veto chinois.

Ban Amendment

En mai 2019, lors de la COP 14, les États parties à la convention de Bâle (186 États), modifient les annexes de cette convention (Ban amendment).

Désormais les mouvements transfrontières de déchets plastiques (même en mélanges) sont soumis à une procédure d’accord préalable (Article 7 de la convention).

Par contre, les plastiques facilement recyclables ne sont pas concernés par les nouvelles mesures.

Depuis le 5 décembre 2019, date d’entrée en vigueur du Ban amendment, le consentement préalable est remplacé par une interdiction totale des flux.

Cette interdiction vaut depuis les pays de l’OCDE, de l’U.E (et du Lichtenstein) vers les autres pays membres de cet amendement à la Convention de Bâle.

Juste avant la COP 14, l’Union Européenne prend une position unique maintenant en vigueur depuis le 1° janvier 2021.

La future taxe européenne sur les déchets d’emballages plastiques non recyclés va probablement entraîner une augmentation des fraudeurs.

Il faut se souvenir de l’affaire du navire Khian Sea en 1986. Chargé de cendres toxiques provenant d’incinérateurs, il a fait le tour des océans pendant plusieurs mois.

Aucun État ne voulait récupérer ces cendres toxiques.

Le commandant du navire décida au final de larguer ses 10000 tonnes de cendres dans l’océan atlantique et l’océan indien.

Trafic de déchets nucléaires

Les déchets nucléaires sont des substances radioactives pour lesquelles aucune utilisation ultérieure n’est prévue ou envisagée.

Cela regroupe tous les déchets qui sont radioactifs et qui nécessitent donc un traitement et un stockage en toute sécurité.

L’Italie atomique

La Calabre est au centre d’un vaste trafic de déchets nucléaires. Dans cette région du sud de l’Italie, la mafia écoule 70 à 80 % des déchets européens.

On compte ainsi 696 décharges en Calabre et les déchets y arrivent de toute l’Europe.

Ils proviennent d’Autriche, de France et d’Allemagne et de tous les pays ayant des centrales nucléaires.

Les pays riches négocient avec le crime organisé pour se débarrasser de leurs déchets.

Ces déchets illégaux ne sont pas seulement toxiques, ils sont aussi radioactifs.

On estime qu’une centaine de navires contenant des déchets radioactifs se trouvent au fond de la Méditerranée.

Tous furent coulés volontairement. Le système était simple.

La mafia calabraise formait des sociétés écrans pour récupérer les déchets et les couler au large des côtes calabraises.

Le système sera aussi international.

En 1994, le gouvernement somalien donna son accord pour enterrer des déchets radioactifs près des côtes du pays.

Un savant mélange de déchets américains et italiens furent ainsi envoyer en Somalie.

Dans la vallée de l’Oliva, des analyses mirent en évidence la présence de césium 137 dans les sols.

Des déchets radioactifs seraient présents dans les sols de la région.

Rien ne se perd. On soupçonne également la mafia d’un trafic de plutonium avec ses déchets dans les années 1980 à 1990.

Hypocrisie européenne

En matière nucléaire, le trafic de la mafia italienne n’est pas le seul au monde.

On estime que chaque année, dans l’Union Européenne, 16000 tonnes de déchets radioactifs s’exportent sans déclaration.

Il faut tout d’abord se souvenir du scandale Transnuklear relatif à la découverte d’un trafic de déchets radioactifs dans les années 1990.

Ce trafic impliqua la firme allemande Transnuklear et le Centre d’études nucléaires (CEN) de Mol.

Cette affaire révéla surtout la faiblesse du système de contrôle en matière nucléaire sur le territoire Belge.

L’affaire débuta en 1986 par un banal accident de la circulation, à Ham, non loin de Mol.

L’accident impliqua un camion, en provenance de la RFA (république fédérale d’Allemagne) et transportant des déchets faiblement radioactifs.

Les autorités constatèrent alors que le chargement ne correspondait pas à la déclaration sur les documents de transport.

Problématique du traitement

En effet la clef du trafic, c’est la problématique du traitement des déchets radioactifs.

Ces déchets radioactifs n’avaient pas d’autorisation en raison de leur taux de radioactivité et des capacités du centre de traitement.

De plus la quantité de déchets était aussi trop importante.

Depuis 1972, un contrat entre Areva et l’agence atomique Russe Rosatom permettait à la France d’envoyer des déchets radioactifs en Russie.

Et curieusement, en 2010, les autorités russes mettent fin au contrat qui devait pourtant se terminer en 2014.

Par contre en 2020,l’entreprise anglo – germano – néerlandaise Urenco chargea 13 wagons de déchets d’uranium appauvri sur le cargo russe Mikhail Dudin dans le port d’Amsterdam.

Cet uranium provenait de l’usine d’enrichissement de Gronau situé dans le nord-ouest de l’Allemagne.

Article : P. du Chélas


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