Pétra faite de pierres et d’eau
La cité nabatéenne de Pétra est faite de pierres et d’eau et les archéologues du monde entier y poursuivent son exploration.
Entre la mer Morte et la mer Rouge, elle se trouve au cœur du désert de Wadi Musa soit le désert sud-ouest jordanien.
On y accéde concrètement par un canyon étroit dénommé Sîq.
Le site renferme près de 3000 monuments dont 600 tombeaux et des temples sculptés à même ses falaises de grès rose.
D’ailleurs en grec ancien Pétra signifie grosse pierre.
Empire Nabatéen
Pétra fut la capitale de l’empire Nabatéen entre 400 et 106 av. J. et fut à son apogée vers l’an 50 avec ses 25 000 habitants.
Cet empire Nabatéen contrôlait un territoire englobant la Jordanie, le sud de la Syrie et la partie nord-ouest de l’actuelle Arabie saoudite.
Pétra se trouve à 428 km de Jérusalem et à 162 km du Mont Nebo où décédera Moïse.
Les Nabatéens furent aussi contemporains de Jésus qui se baptisera à 168 km à Béthanie (Judée) sur le Jourdain et de l’Empire Romain.
Pétra fut un carrefour pour les caravanes transportant l’encens, les épices, les plantes aromatiques et les produits précieux.
Elle se trouvait sur deux routes commerciales antique : celle reliant la mer Rouge à Damas et celle reliant le golfe arabo-persique au port de Gaza.
Par contre ce sont les Édomites nommés shasous dans l’Égypte pharaonique ancienne qui bâtirent la ville à la fin du VIII° siècle av. J.-C et qui s’installèrent aussi dans la Canaan du sud.
Les Nabatéens, anciens caravaniers nomades, ne l’occuperont qu’au VI° siècle av. J.-C.
Rome prendra officiellement possession de Pétra en 106 avant J.-C.
Elle tombera ensuite dans l’oubli après plusieurs séismes au VIII° siècle et aussi la disparition des routes commerciales avec le développement du commerce maritime.
De nos jours elle est davantage connue pour ses temples taillés dans ses falaises rosées qui en font un musée à ciel ouvert.
Pétra réunit les cultures de l’Égypte ancienne, de la Grèce ancienne et de la Corinthe entre autres comme en témoigne le tombeau de Khazneh arborant Isis.
Par contre, Pétra s’est faite de pierres et d’eau dans le désert.
Hydrologie du climat
L’immensité de son canyon d’accès fait oublier que Pétra se trouve notamment dans une cuvette.
C’est un amphithéâtre naturel au cœur d’une zone essentiellement aride et entourée de défilés et de gorges.
Le secret de son essor tient en définitive à sa roche et aux pluies violentes de novembre à avril.
Écologistes avant l’heure, ses bâtisseurs ont perçu l’importance de récupérer l’eau de pluie pour en bénéficier.
L’idée sera alors de mettre à profit le ruissellement d’eau pour en faire d’énormes réserves.
Un immense réseau de canalisation va ainsi se mettre en place au fil des ans en creusant la roche.
Ce réseau de petites rigoles finit dans des bassins et des citernes.
On développant un savoir faire, une technologie hydraulique se développe pour maîtriser l’eau.
Cette gestion hydraulique de l’eau permettra alors de vivre dans cet environnement aride et rocheux.
Cultures dans le désert
Artisans et ouvriers d’Alexandrie fuyant les troupes romaines se réfugieront à Pétra amenant des savoirs-faire de l’Égypte pharaonique ancienne.
Outre les fontaines et les bassins, l’irrigation des cultures en plein désert va aussi se développer.
Les petits ruisseaux dans les rochers seront mis à profit pour se lancer dans la culture de céréales, de coton et fruits.
D’ailleurs la culture du coton qui nécessite beaucoup d’eau démontre l’efficacité du réseau hydraulique et de son abondance.
En fait, Pétra utilisait un grand aquifère sous le sable du désert.
Cette nappe phréatique servait à développer un système d’irrigation en carrousel (carrousel d’arrosage)
Pour cela les Nabatéens creusaient jusqu’à plus de 30 m sous terre pour tirer l’eau de l’aquifère.
Article : P. du Chélas
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