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Phosphate de l’île de Nauru

Connaissez vous l’histoire du phosphate de l’île de Nauru ?

Il ne s’agit pas d’une fable mais de la caricature de nos modèles économiques dévastateurs pour notre planète.

Elle n’est pas la même que celle de l’Île de Sable.

Et pourtant cela se passait dans les années 1970….

En son temps, la petite île de Nauru, 21 km² au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, devint l’un des pays les plus riches du monde.

Ressource et richesse

Le miracle de l’histoire, l’île de Nauru le doit à son phosphate, une ressource naturelle.

Après avoir été successivement une colonie allemande puis australienne, l’extraction du phosphate y débuta en 1907.

Très vite les agricultures anglaises et australiennes vont s’emparer du phosphate de l’île pour fabriquer leurs engrais.

Le minerai l’île de Nauru sera ainsi exploité par les australiens avec d’énormes profits.

Par contre, avec son indépendance le 31 janvier 1968, la nouvelle République de l’île de Nauru prend la main sur l’exploitation de son phosphate.

Cette nouvelle richesse transforme alors la vie des Nauruans.

Ainsi, en 1974, le PIB par habitant de l’île devient trois fois plus élevé que celui des USA : 20 000 dollars par habitant.

La jeune république engrange cette année là, 225 millions d’euros de bénéfice (en dollars).

C’est l’opulence et l’île de Nauru s’offre alors une compagnie aérienne (Air Nauru), un golf et des spectacles.

Par contre, ses gouvernants investissent aussi énormément dans l’immobilier.

Ils achètent ainsi des terres dans divers pays du pacifique et font construire des buildings à Melbourne et à Washington.

Les Nauruans profitent alors de la société de consommation : bateaux, réfrigérateurs, voitures et télévisions sont directement importés.

Ils ne payent pas non plus d’impôt (comme au Qatar), ni l’eau, l’électricité et les soins de santé.

Et surtout ils ne pratiquent plus leur pêche traditionnelle et profitent pleinement des loisirs.

Et le gaspillage apparaît également.

Fin de l’éden à Nauru

Malheureusement, l’année 1990 va sonner le glas du bonheur.

Une mauvaise gestion de la société nationale exploitant le phosphate se combine à l’épuisement de la ressource minière.

En effet, au moment de l’indépendance il ne restait au mieux qu’un tiers des réserves de phosphates sur l’île.

La gestion des gouvernants était en plus propice à la corruption à tous les niveaux du pouvoir.

L’exploitation de la ressource naturelle se déroula en fait sans concept de durabilité.

Ce fut un cas d’école de la mondialisation en raison de la surexploitation d’une ressource non renouvelable.

Le couperet de la faillite nationale tomba alors.

Désastres en tous genres

Le résultat de la surexploitation du phosphate se concrétise alors par une déforestation massive de l’ile.

Cette déforestation décima les espèces d’oiseaux et entraîna une destruction de l’environnement.

Aujourd’hui, 80 % du territoire de l’île de Nauru est en effet jonché de trous sans terres cultivables.

En plus, des décharges à ciel ouvert parsèment tout le cœur de l’île.

Pour sortir de son marasme après la vente de son immeuble de Melbourne, l’île se lança alors dans des activités illégales : vente de faux passeports et blanchissement d’argent.

La mafia russe de Saint-Pétersbourg en profitera d’ailleurs pour injecter 70 milliards de dollars.

Mais cette activité illégale ne sortira pas la population de son retour à la pauvreté.

Après son inscription sur la liste noire des paradis fiscaux, la République de Nauru tentera d’autres pistes.

Elle se reposa sur les droits de pêche avec la reprise de la chasse à la baleine.

Nouvelle réalité

En 2004, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon viendront au secours de Nauru pour sortir l’île de sa faillite.

La location de terres pour la construction d’une prison au profit de l’Australie lui rapportera quelques millions de dollars.

L’Australie y amenait en effet ses clandestins tentant d’arriver par les eaux internationales.

Ce pays évitait ainsi de donner le statut de réfugiés politiques à ces clandestins.

Depuis il a été mis fin à ce système.

L’île de Nauru a également vendu à Taïwan sa ligne aérienne Nauru -Australie pour 10 millions de dollars.

En contre partie, la République de Nauru soutient Taïwan à l’ONU.

Les habitants de Nairu auront ainsi connu la richesse, la surexploitation écologique, le consumérisme extrême, la faillite économique et surtout les infections pulmonaires avec les poussières de phosphates

D’ailleurs, grâce à la mauvaise alimentation de la cuisine américaine tous les habitants sont maintenant obèses (obésité morbide) et diabétiques.

Si la visite de l’île de Nauru, superbe, vous tente et que vous aimez le tourisme industriel, le site serait apparemment impressionnant.

La plus belle plage se trouve dans la baie d’Anibare avec du sable blanc.

Sinon le tour de l’île en randonnée pédestre ne prend que 6 heures.

Exploitation des fonds marins

En 2021, la société minière de Nauru déposait une demande pour prospecter en mer un gisement de de cobalt, de manganèse et de nickel.

Une telle exploitation minière est en principe interdite dans les eaux internationales.

Surtout, elle est surprenante en cette période du nouveau traité sur la protection des océans.

Sauf qu’un vide juridique permet de déroger à l’interdiction dès lors qu’une demande est faite par un État signataire.

Et aussi dès lors que l’autorité de régulation ne rende pas son avis dans un délai de 2 ans.

C’est donc le cas pour la société minière de Nauru dont l’actionnaire principale est la société canadienne The Métals Compagny.

Cette société minière va donc pouvoir commencer à creuser l’océan Pacifique.

Affaire à suivre donc pour l’environnement.

Article : P. du Chélas

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