Oléoduc Norperuano au Pérou
Au Pérou, l’oléoduc Norperuano transporte du pétrole brut de l’Amazonie jusqu’à Piura au terminal de Bayovar qui se trouve à 854 km sur la côte.
Cet oléoduc qui date de 40 ans devient maintenant sujet de polémiques dans le pays.
Mais pas seulement à cause de sa vétusté car ses nuisances déstabilisent la vie sociale des populations locales.
L’oléoduc Norperuano ou Northern Peruvian Oil Pipeline est exploité par la compagnie pétrolière nationale Petroperú.
Cette société exploite notamment avec l’entreprise PVEP, le gisement de pétrole de Marañón.
On estime la réserve de ce gisement à 200 millions de barils.
Dégradations volontaires
Globalement, le Pérou produit 60 000 barils de pétrole par jour et exporte environ 95,6 % de sa production.
Cela représente une manne financière de près de 1,5 milliard de dollars par an.
Mais entre 2014 et 2022, l’oléoduc a fait l’objet de 29 sabotages.
Petroperu est d’ailleurs surtout pointé du doigt pour un manque d’entretien récurrent de son pipeline.
En septembre 2022, l’oléoduc Norperuano faisait ainsi l’objet dans la région sauvage de Loreto de sa dixième dégradation de l’année.
Cette dégradation provoqua une déchirure de l’oléoduc de 21 cm.
Cette déchirure entraîna ainsi une fuite de pétrole dans l’environnement.
Le pétrole se déversa dans la rivière Cuninico et ensuite dans la rivière Marañón.
Bien que l’oléoduc soit réparé, la pollution impacte six communautés indigènes de Kukama.
Les six communautés indigènes déposent alors plaintes pour la pollution du fleuve.
Et cela malgré un plan de protection environnemental.
Plateforme en otage
Pour obliger Petroperú à remettre l’oléoduc en état et en sécurité, des militants autochtones décident de passer à l’action.
Ils occupent ainsi la station deMorona au mois de mars 2023 .
Cette station Morona de l’oléoduc Norperuano se trouve dans la zone reculée de la région amazonienne de Loreto.
Les militants autochtones entendaient ainsi protester contre les dégâts environnementaux résultant des multiples fuites du pipeline.
Et aussi obliger le gouvernement péruvien à prendre en compte leurs doléances.
Autochtones et pollutions
Depuis les années 1990, de nombreuses multinationales minières ont pris pied au Pérou.
Essentiellement pour exploiter les gisements d’argent, de cuivre et d’or.
Aujourd’hui le résultat est maigre pour les populations locales.
Les régions minières restent les plus pauvres car les multinationales minières ne redistribuent leurs pas leurs bénéfices.
Mais par contre, les multinationales offrent des pollutions dans les zones agricoles.
Ce qui est aussi le cas de Petroperú.
Les actions contre l’oléoduc Norperuano au Pérou s’inscrivent dans un mouvement d’ampleur avec des manifestations à Lima, le blocage de l’aéroport d’Arequipa et aussi le blocage de routes nationales.
Les peuples autochtones de l’Amazonie au Pérou veulent que leurs droits soient garantis.
Mais ils veulent surtout une Assemblée constituante pour supprimer la Constitution de la dictature néolibérale d’Alberto Fujimori de 1993.
En effet, celle-ci est trop favorable aux entreprises étrangères.
Article : P. du Chélas
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