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OGM : Vérité ou mensonges ?

Où en sommes nous avec les OGM : vérité ou mensonges ?

Les OGM (Organisme Génétiquement Modifié) devaient initialement juste augmenter la production agricole.

Et donc davantage nourrir la population.

L’idée était de simplifier le travail au champ afin d’obtenir des cultures résistantes aux insectes et aux herbicides.

Et donc d’améliorer également le rendement à l’hectare.

Rappels techniques

Un aliment GM (Génétiquement Modifié) semblable à un aliment non GM existant peut être évalué de la même manière en ce qui concerne la sécurité.

  • Premier point : un organisme génétiquement modifié (OGM) est une variété naturelle dans laquelle on introduit un ADN étranger (transgenèse) via une bactérie.
  • Deuxième point : les OGM ne sont plus aussi rares et représentent 11 % des surfaces cultivées dans le monde.
Par contre aujourd’hui 28 pays cultivent des OGM, dont certains sur de très petites surfaces, et si les productions augmentent depuis 2003, c’est toujours dans les mêmes pays.

Les transferts artificiels de gènes d’un organisme à un autre par une manipulation génétique en laboratoire permettent de franchir les barrières reproductives entre des espèces qui sont le résultat d’une co – évolution vieille de 3, 5 milliards d’années.

Avant notre ère pré-OGM, la nature avait déjà créé des OGM avec ses propres sélections naturelles.

Ainsi le blé du moyen-âge s’est génétiquement modifié à partir de la plante préhistorique : le plus résistant a survécu à travers les âges.

L’homme avait ensuite sectionné les meilleurs semences et il avait croisé des plantes de la même famille pour en obtenir de nouvelles variétés.

Il a fait de même avec des animaux pour obtenir de nouvelles espèces.

Avec la sélection faite par les paysans, c’est la biodiversité naturelle qui sert à créer la biodiversité agricole.

Émergence des OGM

C’est à partir de 1990 que l’homme a eu l’idée de modifier une plante en introduisant dans son patrimoine un gène supplémentaire issu d’une bactérie.

Le nouvel Eldorado de l’OGM incita à l’époque les agriculteurs à agrandir leurs exploitations.

Résultat, durant la période d’effervescence de l’OGM dans le monde (1996 – 2003), les surfaces agricoles pour les cultures transgéniques sont multipliées par 40 pour atteindre 67,7 millions d’hectares.

C’est à partir de cette époque là aussi que le débat sur le transgénique débuta.

De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que les aliments avec OGM présentent les mêmes risques pour la santé que les aliments classiques.

Les différents types de plantes OGM

Des notions sont importantes à connaître pour aborder le sujet des traitements car on distingue plusieurs types de plantes OGM :

¤ plantes transgéniques :

plantes résistantes à des virus et des plantes à teneur biologique modifiée soit moins de 1 % de celles cultivés dans le monde

C’est le cas de la pomme de terre Amflora de la firme allemande BASF génétiquement modifiée pour augmenter sa teneur en amylopectine, un constituant de l’amidon (autorisée à la culture en Europe depuis mars 2010)

¤ les plantes tolérant un herbicide :

génétiquement modifiés pour pouvoir absorber un herbicide sans mourir.

Les herbicides en question sont le Roundup et le Liberty.

Le Roundup est produit par la société américaine Monsanto qui fabrique des plantes tolérantes au Roundup (plantes Roundup-Ready).

La société allemande Bayer AG produit le Liberty et est également maintenant propriétaire de Monsanto.

Celle-ci fabrique les plantes tolérantes au Liberty (plantes Liberty-Link).

Il surtout s’agit de colza, de soja et de maïs.

¤ plantes produisant un insecticide :

plantes Bt car le transgène qu’elles contiennent provient de la Bacillus thuringiensis, bactérie du sol, dont les initiales sont Bt.

Il s’agit notamment de colza, de coton et de maïs.

¤ les plantes pesticides :

Elles contiennent des pesticides (insecticides, herbicides, fongicides…) soit qu’elles produisent pour lutter contre un insecte ravageur (plantes Bt, 18 %) soit qu’elles absorbent sans mourir (Roundup et Liberty, 63 %).

  • Celles réunissant les deux propriétés représentent 19 % de la production mondiale
  • les plantes pesticides représentent 99 % de la production.

Répartition des cultures mondiales

En 2014, la surface agricole pour les cultures en OGM étaient de 181,5 millions d’hectares.

Cette surface atteignait 189,8 millions d’hectares en 2017 soit 12 % de la surface mondiale.

L’International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA) publia un rapport (Global Status of Commercialized Biotech/GM Crops) en 2018.

Ce rapport faisait état d’une augmentation de 1,9 million d’hectares OGM supplémentaires. Cela représente une superficie totale ensemencés de 191,7 millions d’hectares.

Alors, en ce qui concerne les OGM est-on dans la vérité ou les mensonges ?

Au total, 28 pays (contre 10 en 2011) ont adoptés les OGM : 24 pays en voie de développement et 5 pays industrialisés.

Dans le monde, 17 millions de producteurs utilisent des espèces GM (2019).

L’Argentine, le Brésil, le Canada, les États-Unis et l’Inde représentent 91% de la production mondiale.

Cette production se répartissait comme suit en 2003 :

États-Unis63 % en 2003 et 39 % en 2018 (75 Mha)
Argentine21 % en 2003 et 12 % en 2016 (23,8 Mha)
Canada6 % en 2003 et 7 % en 2018 (12,7 Mha)
Brésil4 % en 2003 et 27 % en 2018 (51,3 Mha)
Inde6 % en 2018 (11,6 Mha)
Chine4 % en 2003
Afrique du Sud1 % en 200
soja61 % en 2003 et 50 % en 2018 (95,9 Mha)
maïs23 % en 2003 et xx % en 2018 (58,9 Mha)
coton11 % en 2003 et xx % en 2018 (24,9 Mha)
colza5 % en 2003 et xx % en 2018 (10,1 Mha)

Où se trouvent les OGM

Les OGM ne sont pas omniprésents dans le monde malgré les énormes volumes, la contre-vérité et les mensonges.

En Europe, le maïs MON 810 de Monsanto est seulement cultivé en Espagne (124 227 hectares en 2017, au Portugal (6 344 hectares), en Slovaquie (112 hectares) et en République tchèque (75 hectares).

Ces deux derniers pays ont d’ailleurs abandonné leurs productions en 2017.

Par contre à lui seul le Québec produit plus de cultures OGM que 179 autres pays du monde.

En effet, le Canada réalise 86,5 % de la production mondiale de canola GM.

En 2020, les mêmes 5 pays qui produisent plus de 90 % des OGM et 4 grandes cultures représentaient plus de 99 % des OGM commercialisés dans le monde (le soja, le maïs, le coton et le canola).

A l’inverse sur 193 pays (réf. O.N.U), 160 pays ne plantent aucune culture GM.

Les cultures GM existantes le sont par moins de 1% des agriculteurs.

Et elles poussent sur environ 3,7 % des superficies agricoles dans le monde.

En Europe, seul un maïs transgénique est autorisé à la culture (maïs MON 810 de Monsanto).

Les autres plantes génétiquement modifiées sont destinés à l’alimentation animale.

Au total, 17 pays (dont la France) ainsi que l’Écosse, le pays de Galles, l’Irlande du Nord et la Wallonie interdisent les OGM.

Traitement et parasites

Contrairement aux promesses annoncées, les OGM n’ont pas supprimé les traitements phytosanitaires traditionnels.

Les insectes et les plantes intruses sont juste devenus plus résistants et se sont adaptés aux produits censés les repousser.

Du coup, il faut encore réaliser des épandages en raison de leurs tolérances aux herbicides.

Par contre, il ne faut pas confondre les semences OGM avec la Para transgenèse

La para transgénèse consiste à modifier génétiquement des parasites pour nuire à des insectes.

Le but est soit de réduire la capacité des insectes à transmettre des maladies, soit de supprimer des populations d’insectes ou soit encore de pallier une incapacité technique à modifier les insectes eux-mêmes.

Dans le monde, 25 % des cultures génétiquement modifiées contiennent des gènes qui induisent la production de substances aux vertus antiparasitaires.

On constate aujourd’hui que ces substances sont de puissants immunogènes et allergènes.

Par contre on ne dispose d’aucun résultat probant relatifs à de nouvelles substances allergènes.

Ni d’aucune information sur les effets allergènes des aliments génétiquement modifiés.

OGM : Vérité ou mensonges ?

L’Union européenne applique une politique de « tolérance zéro » en ce qui concerne les OGM non autorisés sur son territoire.

Ainsi dans l’Union, un OGM ne peut être mis sur le marché sans avoir été évalué et autorisé.

Par contre les choses évoluent car la Commission européenne a souhaité légiférer sur ce point pour l’alimentation animale.

Elle fixe un seuil de détection de 0,1% à travers un règlement pour l’alimentation animale.

La condition imposée par la Commission est une demande d’autorisation en cours au sein de l’Union Européenne et l’absence d’avis négatif de l’AESA.

L’OGM peut alors être admis à hauteur de 0,1 % à l’importation.

Au final donc pour les OGM, vérité ou mensonges, la question reste posée…

Article : P. du Chélas


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