Saumon industriel du Chili
Loin des fjords d’Islande, le saumon se débat également dans l’élevage industriel au Chili.
De 60 000 tonnes en 1991, la production de saumons du Chili est passée à un million de tonnes aujourd’hui.
Cela fait du Chili le deuxième producteur de saumon d’élevage, derrière la Norvège.
Ses ventes à l’export ont même bondi de 33 % en 10 ans.
Et oui avec le saumon du Chili vous achetez du saumon Atlantique venant du Pacifique.
Identiques aux fermes de saumons d’élevage de Norvège, les fermes du Chili (salmoneras) utilisent à grande échelle les antibiotiques.
Selon l’ONG Océana les élevages chiliens utilisent 470 grammes d’antibiotiques par tonne de saumon produite.
Ces antibiotiques s’ajoutent bien sûr aux pesticides chimiques.
Vous l’ignorez peut-être mais le saumon n’est pas fait pour les eaux du Pacifique près du Chili.
C’est donc une espèce introduite qui nécessite beaucoup d’antibiotiques pour survivre au Chili aux anémies et aux poux de mer.
Les éleveurs de saumons se fichent éperdument des répercussions pour la faune locale comme les larves de crustacés, le krill ou encore le plancton.
En 2022, pour produire 985 958 tonnes de saumons, l’industrie du saumon au Chili a déversé 463,4 tonnes d’antibiotiques.
C’est 2700 fois plus que la Norvège avec 0,17 g/tonne.
En plus, les bactéries et les gènes de résistance aux antibiotiques se retrouvent dans les sédiments et dans les microbiotes intestinaux des oiseaux migrateurs.
Le saumon du Chili doit donc bien être évité pour votre santé et celle de vos enfants.
De son côté l’État chilien ne brille pas en matière de respect de l’environnement.
Il n’existe donc aucun contrôle des activités d’élevage de saumons au Chili.
Les éleveurs du Chili ne connaissent pas les contraintes que connaissent les élevages du Royaume-Uni et d »Amérique du Nord par exemple.
La permissivité du gouvernement Chilien permet ainsi aux multinationales de l’industrie salmonicole tous les excès.
Excès que vous payez dans votre assiette car le saumon chilien s’avère aussi dangereux pour votre santé et celle de vos enfants.
La manne financière de près de 380 millions de dollars est telle que le gouvernement chilien soutient massivement l’aquaculture.
Et cela en sacrifiant son tourisme et la pêche artisanale.
Dans l’archipel de Chiloé et la région des Lacs, l’industrie du saumon détruit les écosystèmes locaux.
Les fonds marins sous les exploitations meurent.
Par contre, en 2022, la multinationale Nova Austral a perdu ses autorisations pour trois de ses fermes en raison de dommages graves à l’environnement.
Nova Austral regroupe des intérêts norvégiens.
La société s’est vu interdire par le tribunal environnemental de Valdivia de transférer ses sites aquacoles.
Nova Austral voulait transférer ses fermes du parc national Alberto de Agostini vers la réserve nationale de Kawésqar sur l’île Clarence de la région la plus méridionale de Magallanes.
La surintendance de l’Environnement du Chili commence à serrer la vis du saumon industriel.
La différence entre le saumon sauvage et le saumon d’élevage est que l’on trouve plus de mercure dans le premier et plus d’intrants et d’antibiotiques dans le second.
Article : P. du Chélas
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Photo : diarioacuicola.cl
