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Guerre de l’eau

Au début des années 1990, les expert nous annonçaient une future guerre de l’eau au 21° siècle.

La formule de l’équation était simple.

Expansion démographique avec tensions croissantes sur la ressource conjuguées à des changements climatiques et une agriculture trop irriguée.

Nous y sommes au 21° siècle.

L’eau devient ou redevient un enjeu géopolitique majeur sur notre planète.

Ressource limitée

L’eau est depuis toujours une ressource limitée sur notre planète bleue.

Comme toute ressource naturelle, l’eau est un stock fini même si elle se recycle en permanence.

L’absence de guerre de l’eau depuis 5000 ans ne signifie pas que la ressource ne pourra pas en être la cause dans un futur proche.

L’aridité d’une région ne change pas intrinsèquement.

La variable c’est la démographie qui détermine le partage de l’eau que se soit pour boire ou pour l’agriculture.

Aujourd’hui le besoin et la demande en eau explosent ce qui fait toute la différence avec les temps anciens.

Dans le monde, 60 % des flux d’eau douce proviennent des eaux transfrontalières.

Il peut s’agir d’aquifères transfrontaliers, de cours d’eau et de lacs.

Ces eaux se trouvent ainsi dans 310 bassins internationaux qui représentent aussi la moitié de la surface de la terre.

En plus, toutes ces eaux sont partagées par 153 États.

Elles deviennent donc de plus en plus des sources de tensions.

Conflits hydrauliques

Malgré 800 traités sur l’eau, seuls 32 États ont conclu des accords pour le partage des ressources.

De même, il n’existent que 6 accords pour des aquifères internationaux sur les 468 existants dans le monde.

La gestion de l’eau devient donc synonyme de conflits avec un réchauffement climatique de plus en plus présent.

Dans ce domaine, les désaccords sont historiques notamment dans le cadre d’aménagements pour la gestion.

C’est souvent le cas lors de constructions de centrales hydroélectriques ou de barrages mais aussi de pompages intempestifs.

Et aussi le cas lors de contaminations ou de pollutions comme dans le fleuve Motagua par exemple.

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) évalue l’évolution possible des risques avec de nouveaux aménagements.

Cette analyse s’inscrit dans le nouveau besoin de sécurité hydrique et aussi la transition énergétique.

Ces deux facteurs poussent à la construction de nouveaux barrages et de nouvelles stations hydroélectriques sur les cours d’eau partagés.

  • barrage de Rogoun au Tadjikistan
  • barrage d’Assiout (Egypte) près de Louxor
  • bassin du Mékong : projets de barrages de la Chine et du Laos
  • barrage de la Renaissance (éthiopienne) à Guba
En droit international, seuls 35 États au final ont ratifié la Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation.

De fait, la gestion des eaux partagées devient plus propice à connaître des stress hydriques dans les périodes d’incertitudes climatiques.

C’est déjà le cas dans les régions naturellement chaude qui se trouvent confrontées maintenant à des anomalies climatiques aiguës : Afrique, Amérique et Asie par exemple.

En 1974 un affrontement fut éviter de justesse entre la Syrie et l’Irak quand Damas décida unilatéralement de remplir le barrage de Tabqa sur l’Euphrate.

De même, en 1990, la Turquie pris l’idée de construire 22 barrages sur le Tigre et l’Euphrate.

Et notamment sans aucune consultation avec les pays en aval.

La Turquie menaçait d’en venir aux armes et de déclencher une guerre de l’eau.

Guerre de partage

Le fleuve Colorado qui est pourtant bien encadré (accord de 1944) redevient une source de conflits supplémentaires entre le Mexique et les États-Unis.

Ce fleuve dessert en eau le Mexique et 7 États américains : Arizona, Californie, Colorado, Nevada, Nouveau-Mexique, Utah, et Wyoming.

Les États du bassin inférieur du fleuve en dépendent pour la culture agricole (500.000 ha) et leurs populations (17 millions de personnes).

Le Mexique doit ainsi fournir 450 milliards de litres d’eau par an au sud des États-Unis.

C’est l’État de Chihuahua au Mexique qui est responsable de cette livraison de l’eau aux États Américains : traités pour les fleuves Rio Grande et Colorado datant de 1906 et 1944.

Or le Rio Grande était à sec tandis que 200 millions de m3 d’eau du Colorado s’infiltrent dans le sol mexicain.

Les États-Unis voulaient donc récupérer cette eau du Colorado ce qui aboutirait à assécher l’embouchure du fleuve.

L’enjeu est énorme pour la partie frontalière de terres humides du delta, l’alimentation de la mer de Cortez (golfe de Californie) et le désert de Sonora. 

En 2020, année particulièrement sèche les États-Unis exigeaient que le Mexique tiennent ses engagements contractuels.

En plus le Mexique était régulièrement pour les délais de livraisons malgré la flexibilité du traité prévoyant des cycles de 5 ans.

La récurrence des sécheresses et l’augmentation de la pression démographique autour des fleuves à aboutit à de nouvelles adaptations du partage des eaux.

Ce qui fut novateur, c’est la décision d’optimiser l’utilisation des eaux de part et d’autre tout en changeant les pratiques agricoles.

La gestion de la ressource connaissait de longue date des dysfonctionnements en raison des infrastructures et du gaspillage agricole des ressources.

La gestion de l’eau revêt ainsi une dimension diplomatique et géopolitique.

Les deux pays sont toutefois parvenus à de nouveaux accords sans connaître une guerre de l’eau.

Article : P. du Chélas



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