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Crise de l’eau et gestion

Alors que les rayons sont encore pleins de bouteilles d’eau, la gestion de la crise de l’eau semble pointer son nez.

En 2021, le rapport  » State of Climate Services 2021 : Water  » de l’ONU pointait déjà des phénomènes hydrologiques extrêmes.

Manière de rappeler aussi que plus de 2 milliards de personnes vivaient dans des pays connaissant un stress hydrique avec un manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Au cours des 20 dernières années, la diminution du niveau de l’eau en stock dans les terres est de 1 centimètre par an.

Pour rappel, l’eau douce disponible pour les êtres vivants ne représente en effet que 0,5 % de l’eau présente sur Terre.

En 2022, 93 départements français sur 96 furent soumis à des restrictions et 120 communes connurent des ruptures en eau potable.

Cycle de l’eau

En pleine sécheresse récurrente, la Californie enchaîne de surcroît les catastrophes naturelles.

Le monde redécouvre ainsi le cycle de l’eau avec les rivières atmosphériques que les Californiens nomment Pineapple Express.

Et juste au moment où l’océan vient encore d’enregistrer un réchauffement record en 2022.

Sinon rien de plus naturel.

Le principe est bien connu des météorologues : plus les températures s’élèvent, plus l’eau des océans s’évapore et plus l’air se charge en vapeur d’eau.

Ensuite toute l’eau retombe.

La seule variable dans ce phénomène, c’est sa fréquence.

Par contre, on sait globalement que chaque degré de température supplémentaire correspond à 7 % de vapeur d’eau en plus.

L’eau s’évapore des océans et c’est sa raison d’être dans le cycle de l’eau planétaire.

Disparition de l’eau

Sur la planète l’eau disparaît.

Cela se voit surtout au Groenland et en Antarctique avec la banquise.

Mais de façon moins visible, elle disparaît aussi dans d’autres zones avec des conséquences pour la sécurité hydrique pour la population.

Ainsi, 75 pays disposent d’une quantité d’eau inférieure à la moyenne.

La situation est logique car depuis 20 ans le nombre et la durée des sécheresses est en augmentation de 29 %.

Ce stress hydrique planétaire avec la crise amène un autre sujet en gestation de longue date : la gestion de l’eau.

Gaspillages et ressources

Un vocabulaire émerge de plus en plus : manque de pluies, nappes phréatiques, réserves de substitution (bassines), restrictions d’usages et réutilisation des eaux usées.

Les experts spécialistes nous conseillent donc de ne plus gaspiller l’eau et d’utiliser la ressource plus efficacement.

Comme souvent en France, la bonne idée est d’augmenter le prix de l’eau.

Par contre, on évite de discuter de sa gestion en amont et notamment de la possibilité de développer efficacement le recyclage des eaux usées.

Le volume total des prélèvements d’eau douce est d’environ 1000 milliards de mètres cube par an.

Sur ce volume, 96 % sert force motrice pour produire de l’électricité (barrages hydroélectriques).

On n’utilise donc que 4 % du volume de ce prélèvement pour satisfaire les besoins des autres usages.

Chaque année, la France (métropolitaine) a ainsi besoin de 5,5 milliards de mètres cubes d’eau potable.

La France dispose ainsi d’un réseau de distribution comprenant près de  906 000 kilomètres de conduites.

Or le rendement moyen de la distribution est de 80 %.

Le solde signifie donc une perte dans les conduites de 20 % en raison de la vétusté du réseau.

En conclusion, on prélève plus d’eau dans la nature que l’on en consomme et 20 % des 5,5 milliards de mètres cubes repart dans la nature.

Par contre, on ne réutilise que 1 % des eaux usées.

Le paradoxe est aussi que l’eau recyclée est plus chère que l’eau naturelle.

Mais l’intérêt peut être tout autre maintenant avec la sécheresse et la raréfaction.

Globalement, atteindre 20 % d’eau usée en recyclage, c’est remettre à disposition 1,5 milliard de mètres cubes d’eau.

Cela pourrait servir par exemple pour l’agriculture.

Les stations d’épuration traitent les eaux usées et en rejettent environ 88 % dans les eaux vives (fleuves, rivières, étangs et lacs) et 2 % dans les estuaires.

Pour le reste, ces eaux s’infiltrent dans les sols (10 %).

Gestion physique de l’eau

L’approche française de la ressource en eau s’appuie sur une distinction de cycle :

  • Petit cycle de l’eau : concerne l’utilisation domestique et industrielle de l’eau soit la manière dont elle provient de l’environnement, son l’utilisation et aussi son retour dans la nature
  • Grand cycle de l’eau : correspond au cycle de l’eau naturel

Globalement, 80 % de la ressource provient des eaux de surface et 20 % des nappes phréatiques.

En France, la gestion de l’eau est un un service public qui s’articule ainsi physiquement autour de 12 grands bassins  :

• 7 bassins métropolitains : Adour-Garonne, Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée,, Seine-Normandie et Corse

• 5 bassins d’outre-mer : Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion et Mayotte

Chacun de ces 12 bassins se gère avec une gouvernance d’un comité de bassin et une solidarité financière organisée par une agence de l’eau en métropole et par un office de l’eau en outre-mer (hors Mayotte).

L’objectif de cette gouvernance est de planifier, développer, distribuer et gérer les ressources.

Par contre, la gestion opérationnelle peut se faire en gestion directe (collectivités) ou en gestion déléguée (entreprises privées) avec des contrats de cessions.

Au total, la France dispose d’environ 33 200 captages pour l’alimentation en eau potable.

Des réseaux de mesures servent à évaluer la qualité des rivières et de connaître leur évolution.

Un système d’évaluation de la qualité (SEQ Eau) détecte la nature des perturbations, évalue l’intégrité biologique d’eau et les incidences sur l’environnement.

De leurs côtés, les agences de l’eau effectuent des analyses (avec des laboratoires agréés).

Après la gestion de la crise de l’eau surviendra peut-être le guerre de l’eau.

A moins que cette guerre de l’eau ne soit déjà en cours.

Article : P. du Chélas



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