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Mégafeux et incendies de forêts

Le terme de mégafeux désignent des incendies qui ravagent des forêts et de très grandes surfaces boisées.

En fait ce genre d’incendie de végétation devient mégafeu dés lors qu’il est incontrôlable sur de grandes superficies.

En fait les mégafeux sont plutôt rares et représentent 3 % des incendies.

Mais à eux seuls, ils sont responsables de plus de 50 % des surfaces brûlées de la planète.

Par contre la période des mégafeux semble bien s’allonger chaque année en devenant de plus en plus précoce.

Mégafeux intenses

Aujourd’hui, on connaît la mécanique du mégafeu : réchauffement, vague de chaleur, sécheresse et départ de feu.

En 1989, ce sont 7,3 millions d’hectares de forêts que le Canada a perdu avec des incendies gigantesques.

Durant l’année 2017, 467 000 hectares de forêts furent détruits en Colombie-Britannique durant plusieurs semaines.

En 2023, les surfaces détruites au Canada dépassent déjà les 10 millions d’hectares brûlés.

Ce fut le cas aussi en Australie par exemple où 18 millions d’hectares de végétation ont brulé en 2019-2020 dont 12,6 millions d’hectares de forêt et de bois.

Plus de 15 000 feux au total se sont déclenchés à travers tous les États du pays.

Cela représentait 85 000 km2 soit 6,3 % des forêts du pays et notamment les principaux habitats des Koalas et des renards volants.

L’Argentine atteignait les 800 000 hectares détruits en 2022 dans sa province de Corrientes.

Le double donc de la Californie avec ses 400 000 hectares détruits en 2021.

En 2023, le Chili atteint aussi les 400 000 hectares détruits par les mégafeux.

En Europe, l’Espagne, la Lettonie, le Portugal et la Suède ont aussi victimes de ces mégafeux.

Forêts inflammables

Les forêts sont particulièrement asséchées en cette période avec le réchauffement climatique.

Au Canada ce sont des éclairs qui sont l’origine de la majorité des départs de feux.

Grâce à leurs images satellites les météorologues canadiens ont facilement vérifié la correspondance des impacts de foudre avec les départs de feu du 1 juin 2023.

Il s’agit donc bien d’un phénomène climatique provoqué par les orages ayant déclenché 130 feux actifs d’une végétation extrêmement sèche.

Dans la province de l’Alberta, ce sont 350 000 hectares qui ont brulé en moins d’une semaine.

Dans les périodes de sécheresse intense, les résineux comme les pins sont particulièrement inflammables.

De même que les eucalyptus.

Ces arbres brûlent beaucoup plus facilement et intensément que d’autres espèces.

Les forêts industrielles mono cultures sont particulièrement propices aux mégafeux en raison de leurs densités.

Ainsi les palmiers à huile plantes après une déforestation sont hautement inflammables.

Impacts des mégafeux

L’impact immédiat des mégafeux est la destruction d’habitats des espèces et également la mort de nombreuses espèces animales.

Durant la combustion, la chaleur des mégafeux est si intense que l’air lui-même s’enflamme pour créer des « ouragans de feu » et provoquent d’autres incendies de forêts .

Outre la chaleur, l’impact suivant et le plus visible ce sont les émissions de fumées gigantesques faites de noir de carbone (suie) pour 2 %.

En 2017, en Colombie-Britannique, les fumées parties dans la stratosphère (pyro cumulonimbus) furent ainsi visibles 8 mois sur les images satellite.

Une autre caractéristique relevée par les pompiers lors des Mégafeux et de ces incendies de forêts sont ce qu’ils appellent des sautes de feu.

Il s’agit d’écorces qui s’enflamment et qui sont projetées dans les airs.

Ensuite, les mégafeux provoquent des orages dont les éclairs entraînent de nouveaux incendies.

Mais les effets des feux de forêts ne sont pas seulement climatiques car ils n’émettent pas que du dioxyde de carbone.

Ils émettent aussi des particules en suspension fines comme les PM10 et les PM2,5 dans l’air et dans l’eau.

Paradoxalement, les mégafeux au Canada de 2023 refroidissent l’atmosphère temporairement.

Les fumées masquent en effet d’immenses surfaces terrestres qui renvoient beaucoup de rayonnements solaires vers l’espace (effet de l’albedo).

Notre humanité qui se veut grande dominatrice de la nature trouve ses limites avec les mégafeux incontrôlables.

L’égo collectif trouve des excuses en prétextant le manque de pompiers et d’avions bombardiers d’eau.

En fait depuis des millions d’années les forêts brûlent de cette manière.

Ce qui a changé, c’est la place et l’espace que l’Homme occupe sur terre.

Article : P. du Chélas



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