Green Hired

Made in Teahupo'o – Tahiti

AGRICULTUREALIMENTATIONCOMMERCEÉCONOMIE

Céréales : ABCD du marché mondial

Le marché mondial des céréales repose sur 4 grandes entreprises que l’on surnomme ABCD ou les  » Big Four « .

Ce sont quatre mastodontes du négoce dont les sièges se trouvent en Suisse.

On les regroupe avec la première lettre de leurs dénominations sociales :

ADM soit Archer Daniels Midland :

anciennement Daniels Linseed Co (1902) est une société américaine spécialisée dans le commerce des matières premières et des produits agricoles (négociation, stockage, transport et distribution). Siège social à Rolle en Suisse.

BUNGE (Global SA) :

société agro-alimentaire Hollandaise créée à Amsterdam (1818) spécialisée dans la vente, le stockage, le transport et la transformation des produits agricoles (céréales et oléagineux) et aussi négociant en sucre et en éthanol. Siège social à Genève en Suisse.

CARGIL :

société Américaine datant de 1865 (Minnesota) spécialisée dans la vente et le transport de produits agroalimentaires (céréales et oléagineux) industriels, financiers et l’alimentation pour animaux. Siège social à Genève en Suisse.

DREYFUS soit Louis Dreyfus Company (LDC) :

société alsacienne datant de 1851 spécialisée dans la vente, la transformation, le transport et la distribution de de produits agricoles et aussi spécialiste en traitement de produits agricoles.
Siège social à Amsterdam avec ses plus importantes filiales à Genève en Suisse.

Ces quatre entités (ABCD) font transiter 90 % des céréales produites dans le monde et contrôlent 70 % du marché mondial.

Ces multinationales développent également leurs intergrations verticales dans la chaîne de création de valeur.

Elles étendent ainsi leurs activités à la transformation et à la production des matières premières agricoles

Cela leurs permet de réduire les risques, de compenser la baisse des marges commerciales et d’augmenter leurs influences.

En intégrant la production agricole, les ABCD s’offrent un accès aux quantités et aux qualités dont elles ont besoin pour maximiser leurs capacités de stockages.

Actuellement les grands négociants de matières premières agricoles opèrent en effet sur des marchés très concentrés. 

En terme de sécurité alimentaire, pour de nombreux pays dans le monde, c’est le marché des céréales aux mains des ABCD qui assure les approvisionnements.

Ce marché des céréales est donc des plus stratégiques sur le plan géopolitique.

Il possède aussi son club, l’International Grain Council (IGC) qui regroupe les principaux pays importateurs et exportateurs de la planète.

En effet, c’est ce marché qui  régule aussi les échanges entre pays exportateurs et pays importateurs.

Le marché des céréales concentre surtout le blé tendre et le maïs.

Ces deux semences représentent ainsi respectivement 25 % et 15 % des échanges mondiaux.

Par contre ce marché s’incruste dans l’économie mondiale et répond donc à ses modes de fonctionnement :

  • qualité des céréales récoltées
  • substitution des céréales
  • stocks disponibles
  • prix de l’énergie
  • coût du transport
  • taux de change

Au final c’est la meilleure offre qui l’emporte et les prix fluctuent de surcroît en fonction des évènements mondiaux.

Toutefois les principaux pays exportateurs possède une influence prépondérante sur la fixation des prix.

En effet Argentine, Australie, Canada, États-Unis, Europe, Russie et Ukraine représentent à eux seuls 90 % des échanges mondiaux de blé tendre.

C’est une céréale à forte demande que l’on mange notamment sous forme de pain, de semoule et de farine partout sur la planète.

Par contre la Russie avec une production proche de 100 Mt (2023) de blé tendre et une exportation de 46 Mt est en passe d’assurer seule un quart du commerce mondial de blé.

Parallèlement le marché du maïs n’est alimenté à 90 % que par 4 pays : Argentine, Brésil, États-Unis et Ukraine.

Dans ce marché les États-Unis sont à la fois premier producteur et premier exportateur tandis que l’Europe est premier importateur.

Dans cet échiquier mondial la Chine fait figure de cas à part en raison de ces besoins propres.

Bien que premier producteur de blé tendre au monde, la Chine est davantage un importateur (20 à 30 % des importations).

Ses besoins croissants en blé, maïs et orge en font en plus un acheteur influent sur le prix du marché.

Elle influe fortement quand elle augmente ses importations comme ce fut le cas avec le maïs : 1 million de tonnes en 2016 (Mt) contre 30 Mt en 2020.

L’atout maître du groupe ABCD dans le marché mondial des céréales réside notamment dans leurs capacités logistiques.

Il s’agit notamment des moyens stockage et de transports.

Mais d’autres paramètres et événements interférent de plus en plus sur la demande céréalière :

  • croissance démographique
  • croissance économique
  • réchauffement et sécheresse

Ainsi le prix du blé tendre n’est plus contraint par une bonne ou une mauvaise récolte.

Ce sera la disponibilité faible ou forte en céréales des exportateurs qui conclura le prix final sur le marché.

Une mauvaise récolte dans un pays exportateur se vendra quand même à prix bas si les disponibilités sont élevées chez les autres exportateurs.

De même une récolte abondante se vendra à un prix élevé en raison d’un événement ou d’une décision politique.

C’est le cas avec la disponibilité du transport maritime et de la guerre en Ukraine.

Mais quoi qu’il arrive, gérer les stocks permet aux Big Four d’influer sur les cours d’autant que les taux de marge à la revente sont faibles : 2 % environ.

Article : P. du Chélas


Greenhired Infrastructures
Transport
Économie

Céréales et Sécurité Alimentaire

Svalbard et la réserve de semences mondiale

Semences et Brevets : Patents on Seeds

Trafic maritime et porte-conteneurs

Pétrole en Europe et Ukraine en guerre

OGM : Vérité ou mensonges ?

Ressources en eau de notre planète bleue

Insectes, alimentation et santé

Les algues sont une alimentation d’avenir

Newsletter Green Hired

Convention d’Aarhus / UICN / AI Act

Photo : ubn.news

error: Content is protected !!