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Économie : relance de l’industrie

La France veut consolider son économie et mise sur une relance de l’industrie.

L’idée est de retrouver une autonomie dans certains domaines stratégiques et de ne plus dépendre de certains partenaires pour d’autres.

Le gouvernement mise donc encore sur un nouveau plan de relance de l’industrie.

Au cours du premier semestre 2023 près de 25 296 entreprises ont fait faillite.

Il s’agit de petites entreprises qui sont justement importantes pour permettre le développement d’un écosystème industriel solide.

Il y a lieu d’ailleurs de comprendre que l’industrie lourde s’inscrit dans un tissu économique aux côtés de PMI et PME qui lui sont indispensables.

C’est donc bien dans une économie dégradé que le gouvernement s’imagine pouvoir reconstruire une industrie de pointe.

D’autant qu’en 2021 ce sont 27 592 faillites qui furent enregistrées suivies de 41 020 autres en 2022.

Situation très précaire donc quand on veut faire de l’industrie un pilier de la relance pour l’économie et que l’on veut la verdir.

Et surtout quand on veut diminuer le degré de dépendance vis-à-vis des fournisseurs extra-européens.

Économie dégradée

Outre la responsabilité des politiques publiques du gouvernement dans ces faillites s’ajoute celle de la fiscalité.

En effet sa fiscalité détourne aussi les ménages de la consommation de surcroît en pleine inflation.

En France, la fiscalité des entreprises représentent près de 15 % du PIB du pays.

De même, les prélèvements sur la production et la masse salariale atteignent plus de 80 % de la taxation des entreprises.

Le secteur du bâtiment en est le premier à en faire les frais alors que dans le même temps le prix mondial des matières premières explose.

Difficile donc de bâtir des usines.

Mais le problème ne se situe pas à ce niveau surtout quand on dispose de l’argent public avec le plan France Relance.

A ce sujet l’action de l’état durant la crise Covid de 2020 a coûté aux contribuables 165 milliards d’euros.

Par contre il a aussi coûté à l’État 160 milliards d’euros avec la baisse des recettes fiscales.

L’industrie française fonctionne donc avec une taxation forte et une aide massive de subventions.

Industrie et relance

Durant longtemps la politique industrielle en France consistait à investir à fond perdu dans des  usines non viables pour sauver l’emploi.

Peu de subventions se destinaient à transformer l’outil industriel.

Sur son site officiel, le gouvernement met en avant aujourd’hui un  » soutien à l’investissement et la modernisation de l’industrie « .

Pour cela la Direction générale des entreprises (DGE) et Bpifrance qui dispose de 35 milliards d’euros font des appels à projets.

Ces projets industriels doivent concerner 6 secteurs stratégiques ou avoir une composante territoriale.

Sont ainsi stratégiques les secteurs de l’aéronautique, l’automobile, le nucléaire, l’agro-alimentaire, la santé, l’électronique et les intrants essentiel à l’industrie.

Le dispositif est donc des plus classiques en terme de subventions pour les secteurs traditionnels d’un État.

Aussi, c’est le volet territorial qui devient le plus intéressant.

Outre l’aspect de contribution à la transition écologique, il possède un aspect plus concret pour les citoyens.

En effet ce volet cible les investissements industriels dans tous les secteurs.

Et ceux qui sont surtout de nature à avoir des retombées socio-économiques fortes pour le territoire.

C’est donc là qu’il faut espérer une relance de l’industrie et une réelle compétitivité internationale avec l’économie.

Figure bien sur dans le plan la sempiternelle promesse politique de maintien et de création d’emplois.

En effet, il ne faut pas oublier que depuis les années 2000 ce sont 1 million de postes dans l’industrie qui ont disparu.

Si pour la transition écologique on peut suspecter le greenwashing avec des gigafactory de batteries électriques, le doute ne peut que s’installer avec la résilience économique.

Sinon il s’agit une fois de plus de réduire les impôts de production pour permettre à l’industrie de s’implanter durablement dans les territoires.

Et espérer qu’elle y reste.

Déclinaison industrielle

En 3 ans et depuis 2020, le plan de relance s’est ouvert à 782 projets de relocalisation.

Au total, 1,6 milliard d’euros de subventions ont été octroyés pour un investissement total de 3,8 milliards.

Fin 2008 le groupe de chimie Rhodia fermait son unité de production de paracétamol à Roussillon (Isère).

Le groupe SEQENS devrait la rouvrir en 2024 notamment dans le cadre du plan de relance.

Son Seqens’Lab de recherche et développement (Porcheville) a ainsi conçu une installation respectueuse de l’environnement.

Et également des nouveaux procédés de synthèse.

Mais SEQENS garantit surtout son financement avec des accords entre Sanofi et UPSA.

Avec ce projet on coche ainsi bien les cases stratégiques ; santé, territorial et environnement.

Par contre avec le projet de composants électroniques, également en Isère (Crolles) il en va un peu différemment.

Il s’agit d’un projet des groupes franco-italien STMicroelectronics et Americain Global Foundries

Certes la case emploi est bonne avec 1000 emplois nouveaux et la case stratégique aussi avec 620 000 plaques de semi-conducteurs par an.

Ce sera une gigafactory subventionnée pour près de 2,9 milliards d’euros avec un renfort de l’U.E pour un investissement de 7,5 milliards.

Mais la future gigafactory risque de ne pas cocher la case environnement.

En effet, l’activité des semi-conducteurs est très gourmandes en eau.

Or on table sur un besoin annuel de 8,4 millions de m3 soit 29 000 m3 d’eau par jour.

Le choix du site pour l’abondance de son eau risque de devenir un handicap en plein réchauffement climatique.

En effet une guerre de l’eau commence avec les habitants confrontés à la sécheresse.

STMicroelectronics adapte pourtant ses processus de fabrication avec une réduction de 41 % d’eau par plaquette produite.

Le groupe œuvre également au recyclage de près de 43 % de l’eau employée et espère atteindre 49 %.

Mais la tension risque d’être forte à l’avenir.

Relocalisation en France

Le plan gouvernemental pour retrouver une souveraineté nationale inclue une relocalisation.

Il s’agit de ramener en France les industries aujourd’hui installées en Chine notamment.

Et surtout de faire revenir les productions essentielles tout comme l’emploi industriel.

A ce sujet, il ne faut pas oublier que beaucoup d’entrepreneurs français se vanter de fabriquer moins cher en Chine.

Alors que le plan tablait sur au moins 100 entreprises seules 44 entreprises sont finalement revenues en France en 2022.

Et ce malgré la simplification administrative des procédures qui se sont longtemps révélées être des handicaps à la liberté d’entreprendre.

La loi ASAP (accélération et simplification de l’action publique) doit pourtant en principe faciliter la construction des usines. 

Quand on évoque l’industrie en France on lui en donne aussi l’identité.

Cela donne l’impression que toute l’industrie appartient à l’État d’autant que celui ci semble très pro-actif avec ses divers plans depuis 50 ans.

De même on aborde toujours l’industrie avec le nombre de créations d’emplois ce qui présume toujours une totale réussite du projet malgré la concurrence des marchés.

En France on donne aussi toujours l’impression qu’une industrie ne sert qu’à créer de l’emploi.

On oublie donc que les coûts de production se répercutent sur les prix de vente et qu’ils réduisent les marges ce qui diminue la rentabilité des entreprises et donc des investissements.

Or quelque que soit le modèle économique, une industrie relève toujours de trois envies :

  • d’entreprendre
  • d’investir
  • de gagner de l’argent

Si un pays n’offre pas ces trois possibilités avec son économie aucun projet pour la relance de l’industrie ne peut aboutir.

Par contre quand un projet industriel réussit ses retombées deviennent alors des enjeux économiques pour le pays.

Article : P. du Chélas


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