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OGM : NGT et transgenèse végétale

En France on est très actif pour critiquer les OGM mais peu loquace quand il s’agit d’évoquer la transgenèse végétale, les biotechnologies végétales et les NGT (Nouvelles Techniques Génomiques).

De même d’ailleurs que les brevets américains sur la flore.

Or le sujet concerne la sécurité alimentaire.

Par contre les lobbyistes européens s’affairent beaucoup au sujet de ces nouvelles techniques génomiques (NGT) sans être des scientifiques.

On se demande pourquoi d’ailleurs.

Et on se demande aussi s’il existe un intérêt à s’accaparer les mutations génétiques des semences avec des brevets.

Pour comprendre le sujet de la transgenèse végétale, son principe est de transférer un gène d’ADN de tout organisme dans une espèce végétale ce qui amène justement ces NGT pour les OGM.

L’intérêt de cette manipulation contre nature, est d’octroyer à certaines espèces des caractères d’une autre espèce.

On modifie donc des espèces et on franchit de fait les barrières de la nature.

En effet, à l’état naturel l’hybridation d’individus d’une espèce se fait entre individus faisant parties de variétés d’une même espèce.

Et plus simplement l’hybridation se réalise entre les espèces très proches en termes de patrimoine génétique.

Techniquement dans la nature c’est la barrière sexuelle qui empêche les mélanges hors de ces étroites limites.

Et cette barrière forge une espèce en la protégeant des autres.

Il s’agit là de l’ordre fondamental de la nature.

Par contre dans son cénacle et avec son nouveau texte, l’union Européenne crée deux nouvelles catégories de NGT :

  • plantes génétiquement modifiées qui sont « indiscernables » de celles obtenues par sélection conventionnelle (NGT 1) et qui seraient exemptées des exigences de la législation sur les OGM
  • plantes qui présentent des « modifications plus complexes » (NGT 2), et qui seraient soumises à des règles plus strictes.

Seul bémol, les eurodéputés veulent un étiquetage obligatoire sur tous les produits issus de plantes NGT nos OGM du futur.

Et pas seulement d’un étiquetage sur les semences des plantes de type NGT 1.

En ce qui concerne l’étiquetage et la traçabilité documentaire des plantes OGM / NTG, il faudra donc obliger les entreprises à fournir une méthode d’analyse biologique pour les détecter et les identifier.

Sinon le consommateur sera dans l’ignorance.

Mais les eurodéputés voudraient quand même interdire les brevets pour les NGT.

Et cela pour éviter les incertitudes juridiques, l’augmentation des coûts et des nouvelles contraintes pour les agriculteurs et les éleveurs.

Il semble qu’il ne soit trop tard pour cet aspect des choses alors que cela relève de la sécurité alimentaire.

L’ANSES a produit un avis le 29 novembre 2024 sur les Nouvelles Techniques Génomiques pour les plantes.

L’Agence considère que le projet européen de réglementation des NGT est destiné à contourner la législation actuelle des OGM avec la transgénèse végétale.

Et notamment les règles pour la mise sur le marché de plantes.

Mais aussi celles produits ou éléments de produits issus de plantes OGM à des fins alimentaires :

  • Directive 2001/18/CE
  • Règlement (CE) n° 1829/2004

Selon les experts de l’Anses, le seuil-clé des vingt modifications génétiques pour les NGT 1 n’a aucune justification scientifique.

Et surtout le fait que les plantes de la nouvelle catégories NTG 1 soient assimilées à des plantes obtenues naturellement ou par sélection conventionnelle.

Les cultures provenant des nouvelles techniques génomiques (NGT) sont d’ailleurs également qualifiées de nouveaux OGM.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail élabore déjà une expertise quant aux méthodes d’évaluation des risques des plantes NTG et leur impact socio-économique.

Son étude semble faire par contre l’objet d’une forte pression politique.

Juridiquement le droit des États-Unis prédomine déjà dans le monde et protège ses multinationales.

En Europe, les consommateurs sont plutôt réticents aux cultures transgéniques. 

Mais l’Union européenne semble plutôt vouloir soutenir les biotechnologies végétales pour des raisons stratégiques et de sécurité alimentaire.

En effet dans le monde une quinzaine d’entreprises des  » sciences de la vie  » détient plus de 30 % du marché des semences.

Et également 81 % du marché agro-chimique. 

Ubuesque donc quand on sait que les agriculteurs ont besoin de la reproduction naturelle des semences pour cultiver et donc nous nourrir.

Aujourd’hui, les applications potentielles de la transgenèse dépassent le domaine de l’agriculture pour toucher celui de l’alimentation humaine et même de la pharmacologie.

Avec la transgenèse végétale et les Nouvelles Techniques Génomiques (NGT) les grandes multinationales pourront décider de qui mange et qui ne mange pas.

Article : P. du Chélas


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