La pollution des emballages en plastique

Emballages plastiques pour fruits et légumes

14/01/202310/02/2023 Sremski

L’interdiction des emballages plastiques pour fruits et légumes est concrète depuis le 1 janvier 2022.

C’est la suite logique de l’interdiction des plastiques à usage unique avec la loi anti-gaspillage (loi AGEC).

Il fallait en effet que ce soit le tour des emballages plastiques pour fruits et légumes.

Logique car en France on consomme 45,5 % de matières plastiques pour les emballages.

Dont un peu moins de 1,5 % pour les conditionnements plastiques du secteur alimentaire.

Cela concerne ainsi 37% des fruits et légumes distribués sous emballage dans les rayons de produits frais.

Malheureusement le décret comporte beaucoup d’exceptions notamment pour les lots de plus de 1,5 kg et les fruits et légumes pouvant se détériorer avec la vente en vrac.

Par contre cette interdiction sera bénéfique pour la filière.

Une disparition programmée

La règlementation prévoit d’ailleurs plusieurs étapes pour mettre fin à l’usage de tous les plastiques dont ceux biosourcés.

En voici la liste détaillée avec les dates fixées :

Interdictions au 01/01/22 :

les légumes : aubergines, carottes, choux, choux-fleurs, concombres, courges, courgettes, légumes racines, navets, oignons, panais, poireaux, poivrons, pommes de terre, radis, tomates rondes et topinambours.

les fruits : ananas, bananes, citrons, clémentines, fruits de la passion, kakis, kiwis, mandarines, mangues, melons, oranges, pamplemousses, poires, pommes et prunes

Exceptions jusqu’au 30 juin 2023 :

pour les abricots, choux de Bruxelles, haricots verts, navets primeurs, nectarines, oignons, pêches, raisin, tomates (allongées, cerise, à côtes et cocktail)

Exceptions jusqu’à la fin 2024 :

pour les airelles, asperges, brocolis, canneberges, carottes primeur, cerises, champignons, endives, épinards, épis, fleurs comestibles, herbes aromatiques, jeunes pousses, mâche, oseille, pommes de terre, pousses de haricot mungo, physalis et salade.

Exceptions jusqu’au 30 juin 2026 :

pour la plupart des fruits rouges : fraises, framboises, groseilles et myrtilles et ainsi que les fruits mûrs à point.

Ainsi une trentaine de fruits et légumes sont bien concernés par la mesure mais beaucoup d’autres attendront 2024 et 2026.

En attendant les industriels de l’agro-alimentaire doivent notamment réfléchir à des alternatives.

Par contre c’est à vous d’agir maintenant en refusant les fruits et légumes pour lesquels les emballages plastiques sont interdits.

Il y va aussi de la baisse des déchets ménagers que vous alimentez chaque jour.

On estime le volume de ces emballages de fruits et légumes a 1 milliard d’emballages en plastique chaque année.

Inutiles, car ils finissent en déchets..

Si votre commerçant est mécontent rappelez lui que c’est punissable jusqu’à 15 000 euros d’amende et une astreinte journalière de 1500 euros.

Sachez toutefois qu’un délai de six mois est bien aussi été accordé pour « l’écoulement des stocks d’emballages».

Changements à venir

Des solutions existent pour remplacer le plastique.

C’est le cas du carton qui bénéficie déjà d’une image très positive et qui ouvre la voie au recyclage.

Peuvent aussi satisfaire la problématique des produits comme ceux à base de chanvre ou de fibre de bois.

L’enjeu pour le distributeur et le consommateur est de continuer à satisfaire le besoins en information sur le produit.

De ce point de vue, l’emballage permet de communiquer sur l’origine des fruits et légumes. Notamment sur la marque mais aussi sur les labels et les numéros de lot pour la traçabilité.

La loi interdit de coller un sticker directement sur le produit hormis ceux compostables.

Autre point important également, l’emballage doit protéger et éviter la détérioration des produits.

La filière Fruits et Légumes va devoir faire preuve d’adaptation pour le futur.

Rebondissement surprenant

Dans une décision du 9 décembre 2022, le Conseil d’État annule en effet le décret fixant la liste des fruits et légumes pouvant être vendus sous emballage plastique.

Un nouveau décret est depuis lors en cours d’élaboration

Article : P. du Chélas