Énergie Nucléaire ou Gaz russe : urgences
Le monde entier assiste au génocide commis par les russes en Ukraine. Ce pays et son chef, le président Zelensky, méritent plus que notre solidarité. Il nous fait découvrir le vrai visage du fournisseur en gaz de l’Europe et notre nouvelle nouvelle urgence : énergie nucléaire ou gaz russe.
Les vieilles démocraties ne sont pas bombardées mais l’Union Européenne connaît une fracture historique dans sa construction.
Cette fracture se remarque à plusieurs niveaux :
- Tout d’abord au niveau des États membres soutenant concrètement et directement l’Ukraine.
- Ensuite au niveau des mises en œuvre des sanctions économiques contre la russie.
- Et enfin au niveau des prospectives d’avenir quant aux choix énergétiques européens ; énergie nucléaire ou acheter du gaz russe.
Nos sociétés technologiques résulte entièrement de l’énergie.
Les sources fossiles qui nous fournissent l’énergie sont épuisables. Par contre transformer complètement en 10 ans nos sociétés technologiques avec les énergies renouvelables est une utopie.
Erreurs et responsabilités allemandes
Il faut revenir en arrière pour comprendre la récession qui se pointe sur l’Europe.
Au début du siècle l’euphorie environnementale consacre la nécessité de revenir à des énergies douces et renouvelables ; à la fois respectueuse de la planète et surtout intelligente pour l’avenir.
Cette période marque définitivement la fin du nucléaire d’après – guerre et pas tant par son danger réel mais essentiellement en raison d’un dogme idéologique datant des années 1980.
Ce dogme aboutit donc à la volonté de démantèlement des centrales nucléaires en Europe.
Satisfaction, certes, mais en dehors de toute réflexion sur les mix énergétiques.
Ce même dogme poussa les dirigeants allemands à déconstruire leur parc d’énergie nucléaire pour le choix du gaz.
Et cela pour remplacer le charbon de leurs centrales électriques.
Ce choix allemand s’explique par des engagements en matière de transitions énergétiques (COP) et surtout par des intérêts économiques.
Mais la stratégie allemande prétexta un objectif » renouvelable » et présenta à l’Europe le gaz russe comme une solution intermédiaire (voir Carbone, gaz russe et mensonges).
C’est ainsi que naîtront en Allemagne Stream 1 et Stream 2, les deux cordons ombilicaux qui vont pousser l’Europe dans le piège de la dépendance du gaz russe.
Transition énergétique en panne
Avec la guerre en Ukraine, une photo de famille de l’Europe écologique est prise instantanément.
Chaque pays connaît des besoins en gaz ou en pétrole différents et se retrouve ainsi différemment lié à la guerre entreprise par la russie : nécessité d’approvisionnement pour faire fonctionner l’économie.
Avec cette photo on se rend compte que les énergies renouvelables balbutient encore.
En effet les centrales à charbon fonctionnent encore, la production des batteries électriques polluent encore plus la planète et aucune solution n’est vraiment trouvé pour remplacer le pétrole.
Ce point est d’autant plus crucial que tout l’économie (européenne et mondiale) est construite grâce et à partir du charbon, du pétrole et du gaz depuis deux siècles.
Les énergies renouvelables ne fournissent qu’un sixième du besoin de consommation en Europe.
Le besoin en consommation est de plus grande ampleur ; électricité pour les usines et les entreprises, chauffage pour les logement, les ordinateurs, les voitures électriques, etc…
L’économie mondiale ne peut donc pas immédiatement fonctionner sans pétrole.
Encore moins sans le gaz et surtout sans le gaz russe s’agissant de l’Europe ; 40 % des importations européennes proviennent de russie.
Urgence de nouveaux choix
Les technocrates européens vont être à la peine pour choisir entre l’énergie Nucléaire ou le gaz russe.
Ils seront directement impactés par la fracture en cours en matière d’énergie.
En effet le temps et le calendrier des technocrates européens ne correspondent que rarement au temps de la vie réelle.
La présidente européenne, Mde von Leyden, l’a immédiatement compris en réussissant à débloquer un fond en urgence pour l’achat d’armes en faveur de l’Ukraine.
Mais maintenant le travail sérieux va devoir commencer : que doit faire l’Union Européenne pour résoudre son problème en matière d’énergie.
Par énergie, il faut comprendre l’énergie au sens physique.
Il s’agit donc de ce qui permet la transformation (changement d’état) et de ce qui nécessite un carburant.
L’Europe a ainsi besoin de l’électricité pour fonctionner et poursuivre ainsi sa transition énergétique.
En France et en moyenne la consommation totale d’électricité est 460 TWh (térawattheures) par an dont 150 TWh par les particuliers.
La production d’énergie nucléaire représente chaque année 379,5 TWh.
Comment produire de l’électricité
L’électricité n’est pas une énergie et elle ne se trouve pas à l’état naturel contrairement au pétrole qui permet lui de fabriquer de l’électricité.
En 2019, le parc éolien français comptait pour 6,3 % de la production d’électricité nationale avec 34,1 TWh.
Subvenir au besoin en électricité avec uniquement des éoliennes nécessitera d’occuper une surface de 25 000 km².
En effet pour produire 500 TWh il faudra autant d’éoliennes de 20 GWh par km².
Une éolienne ne produit jamais sa puissance installée. Avec une moyenne de 3 MWh par éolienne, il faudra environ 85 000 éoliennes pour alimenter la France en électricité.
Le choix du nucléaire va bien devoir s’imposer.
J’invite les sceptiques à consulter sur YouTube à la fois les conférences de Mr Jancovici sur le sujet et les massacres de la guerre en Ukraine.
Si les nouveaux nazis russes détruisent l’Ukraine, nous n’auront pas d’autres choix que d’acheter honteusement du gaz russe.
D’ailleurs le gaz russe ne fait pas partie des sanctions Européennes comme le pétrole.
Mais si la russie perd nous continuerons probablement à acheter le gaz russe pour aider ce pays à se reconstruire et devenir une démocratie.
A moins que l’on ne se donne bonne conscience avec le GNL américain que l’on nous propose.
Quoi qu’il en soit et quelque soit le dénouement, le gaz en tant qu’énergie fossile l’emporte sur le pétrole en Europe.
Sauf à se décider pour une autre forme d’énergie…
Les Petits Reacteurs Modulaires ou Small Modular Reactors peuvent fournir une solution.
En attendant d’ailleurs que la guerre en Ukraine soit finie.
Article : P. du Chélas
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Photo : Vinci
