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CLIMATÉCONOMIERÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Réchauffement climatique, décroissance et vie réelle

Vous n’étiez peut-être pas invité à l’université d’été du Medef en ce mois d’aout 2023 et vous n’avez donc pas entendu Mr Patrick Pouyanné évoquer  » la vie réelle  » au sujet du réchauffement climatique et de la décroissance.

Il s’agissait d’une réponse faite au paléoclimatologue Jean Jouzel qui essayait de convaincre un auditoire d’entrepreneurs sur la nécessité d’arrêter d’investir au plus vite dans les énergies fossiles.

Dans cette affaire, plusieurs choses sont à distinguer.

Le principe d’un échange et d’un débat est d’écouter tous les points de vue.

On peut donc détester la fonction de Président du groupe Total et ce qu’il représente.

Par contre toute personne mérite d’être entendu.

Mr Jean Jouzel est un éminent spécialiste du GIEC reconnu dont l’argumentaire est scientifiquement démontré.

C’est un honorable expert maîtrisant parfaitement son sujet.

Par contre la réponse de Mr Patrick Pouyanné n’est pas pour autant dénué d’intérêt puisque c’est celle du monde des ressources fossiles.

Et elle peut même être d’un certain bon sens si l’on prend le prisme des énergies fossiles.

En fait avec ses deux mots  » vie réelle  » le Président de Total pointe du doigt le véritable combat à mener s’agissant du réchauffement climatique.

Et plus exactement il pointe le souci des nécessités actuelles de cette vie réelle qui est la notre d’ailleurs…

Et aussi celui de la décroissance à venir qui sera notre vie réelle avec le réchauffement climatique.

Globalement, un habitant des pays développés consomment 30 tonnes de ressources naturelles.

Soit 15 fois plus qu’un habitant des pays en développement qui en consomme 2 tonnes (FAO en 2015).

Pour appréhender le problème laissons de côté le sempiternel débat sur la capitalisme des grands groupes détruisant la nature aux profits d’actionnaires avides.

Et essayons d’aborder ce qu’est cette vie réelle et aussi ce qui ne sera plus.

Actuelle vie réelle

L’ambiguïté de notre période, c’est que la vie n’a jamais été aussi confortable pour certains et même pour beaucoup d’ailleurs.

Et cela grâce à l’industrialisation et surtout la mécanisation.

A cette époque l’augmentation des richesses produites amenait une augmentation du bien-être social. 

Le niveau de vie atteint dans les pays développés résulte ainsi de l’énergie et de l’exploitation des ressources fossiles.

Et cela quelque ce soit le secteur d’activités humaines : alimentation, loisirs, santé, travail, etc…

C’est ce qui permet de rester dans son fauteuil un dimanche après midi pour regarder la télévision.

Ou jouer avec sa Box tout en piochant dans le frigo.

C’est ce qui permet aussi de regarder son smartphone pendant des heures au lieu d’aller travailler.

Et c’est aussi ce qui permet de travailler le lundi matin devant son ordinateur.

Et cela sans devoir récolter des légumes pour nourrir sa famille à l’instar de ses aïeuls.

Ou pire d’être en télétravail dans sa maison de campagne grâce au TGV et à internet.

Et c’est aussi, malheureusement, ce qui permet de manger des fraises en hiver et de prendre l’avion pour se reposer au soleil au bord du plage exotique.

Cette vie réelle est également celle d’une espérance de vie de 79 ans pour les hommes et de 85 ans pour les femmes.

Mais tout dépend bien sur de l’endroit où on se trouve sur terre.

Ceux qui ne vivent pas dans les pays développés savent que la variabilité naturelle de la météo n’a aucun rapport avec l’évolution générale du climat.

Logique car eux ils dépendent encore directement de la nature pour survivre.

Et pour eux l’impact du réchauffement climatique dans la vie réelle sera celle d’une décroissance différente voir plus dramatique.

Sur ce point, le climat dépend tout à la fois de l’atmosphère, de l’hydrosphère

Sur ce point, le climat dépend tout à la fois de l’atmosphère, de l’hydrosphère et des activités humaines.

Mais aussi et surtout de la surface terrestre avec sa faune, sa végétation, sa neige et sa glace.

C’est ce qui créée l’équilibre entre le rayonnement solaire entrant et le rayonnement infrarouge sortant de l’atmosphère. 

Chaos mondial

Au lieu de nous faire croire que la voiture électrique sera le Graal du bonheur, nos gouvernants devraient nous dévoiler l’austérité économique qui va arriver en 2030.

Imaginons un instant que l’arrêt de l’exploitation des ressources fossiles soit pris au pied de la lettre dès la fin de cet article.

Que se passerait-il alors au vu de l’état de nos sociétés actuelles et de nos différentes civilisations ?

Dans un premier temps : rien.

Pour la simple raison que tous les pays utiliseront leurs diverses et dernières réserves avant d’arrêter toutes les machines, bateaux, voitures, etc…

A titre d’exemple les États-Unis dispose d’une réserve stratégique de 714 millions de barils de pétrole brut.

La France dispose quant à elle d’une réserve de trois mois de consommation de pétrole.

Donc dans un premier temps, le monde va user toutes ses dernières réserves.

Que ce soit de charbon, de gaz et de pétrole et donc rien ne changera.

Sauf l’hystérie dans les derniers jours et au moment de la dernière goutte.

Par contre des priorités auront déjà été faites pour aborder le deuxième temps.

Et notamment deux points en matière de sécurité :

  • la sécurité alimentaire
  • la sécurité énergétique

En effet, 12 heures après la dernière goutte de pétrole ceux qui ont oublié de faire leurs courses vont commencer à avoir faim.

Et c’est dans ce deuxième temps que la partie transport et mobilité des pays développés va se modifier.

C’est à ce moment là aussi que nous verrons l’efficience de notre nouvelle transition énergétique et notamment celle des énergies renouvelables et des batteries.

En effet, l’actuelle transition énergétique de l’union européenne doit se dérouler sur 25 ans et donc à la fin de cet article elle n’en sera toujours qu’a ses balbutiements.

Or, le défi de la vraie transition énergétique sera de changer le socle énergétique de l’économie mondiale.

Mais cette vraie transition énergétique n’est pas du même niveau dans tous les pays du monde.

La volonté politique suffira-t-elle pour combler l’absence d’avantages économiques et technologiques comme ce fut le cas avec nos anciennes transitions énergétiques (bois/charbon/gaz/pétrole).

Car c’est là aussi que va ressurgir un point crucial de l’humanité : l’accès aux ressources alimentaires.

En effet, il faudra quand même transporter les céréales pour nourrir la population.

Que ce soit en mer ou sur terre.

A condition de pouvoir encore les cultiver comme aujourd’hui car le phosphate de la chimie commencera alors à manquer.

Mais pas seulement d’ailleurs.

En effet, c’est dans ce deuxième temps que ceux qui refusaient d’abandonner certaines habitudes de consommation vont finalement s’y résoudre.

Et au final ils vont retrouver une vie réelle mais d’antan grâce au réchauffement climatique.

A condition toutefois d’avoir accès à l’eau car il fera alors quand même très chaud et la guerre de l’eau fera probablement rage.

L’avantage par contre c’est que le recyclage va s’imposer.

Tous les déchets plastiques jonchant la nature et sans valeurs autrefois vont subitement retrouver une nouvelle valeur.

Logique puisque sans charbon, gaz ou pétrole beaucoup d’industries vont disparaître dont la chimie et donc aussi tous les produits dérivés.

Le travail de force redeviendra nécessaire.

En effet l’électricité ne pourra pas suppléer toutes les forces mécaniques que l’humanité à développé à ce jour avec ses machines.

Et c’est ainsi que s’ouvrira le troisième temps du réchauffement climatique.

Et donc de la transition énergétique qui sera alors la vraie transformation de notre monde actuel.

Nul ne sait si l’air sera alors plus pure et l’herbe plus verte.

En tout cas la population mondiale sera probablement de près de 10 milliards d’individus.

Il sera alors difficile de pouvoir distinguer dans le lot les climat-sceptiques.

Les conséquences et les bouleversements économiques seront tels que chacun se retrouvera en situation de décroissance.

Décroissance inexorable

Tout citoyen du monde subira différemment les conséquences de notre dépendance actuelle aux combustibles fossiles.

Et cela pas seulement pour des raisons de conditions physiques.

A ce sujet  en 2022, aucun bébé manchot n’a survécu dans quatre des cinq colonies observées en Antarctique à cause de la fonte de la banquise.

Conforment à la définition, l’economie mondiale sera en décroissance et la richesse économique produite va diminuée.

Par contre et contrairement à la définition elle ne sera pas planifiée.

Le choc sera plutôt brutal et l’impact sera de long terme.

Elle dépassera même les limites de son concept a savoir les besoins humains et les tendances démographiques.

Dans cette réelle décroissance non planifiée par des économistes, la richesse monétaire va laisser place à la richesse sociale avec l’entraide et à la richesse environnementale.

Le principe est simple : pour manger du pain il faut cultiver du blé et pour boire il faut accéder à l’eau.

Donc dans le futur qui va arriver la théorie économique actuelle de la décroissance sera caduque.

Il ne s’agira plus de réduire la production de biens et de services pour préserver l’environnement.

Il faudra simplement s’adapter à cette nouvelle vie réelle dans une décroissance dont le seul maître est le réchauffement climatique.

Selon le FMI, en 2022 l’ensemble des états a utilisé 7000 milliards de dollars (7% du PIB mondial) pour soutenir la consommation d’énergies fossiles.

Article : P. du Chélas



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